lundi 5 novembre 2018

Jamiah Rogers et Annika Chambers à La Grande Ourse- Saint-Agathon, le 4 novembre 2018

Jamiah Rogers et  Annika Chambers à La Grande Ourse- Saint-Agathon, le 4 novembre 2018

La  cinquième édition de la tournée « New Blues Generation Tour » fait halte à La Grande Ourse  pour y proposer un face-à-face de choc  entre la nouvelle sensation blues de Chicago, Jamiah Rogers, et la Texas-based blues-belter, Annika Chambers!

La soirée débute avec une prestation du  Jamiah Rogers Band, emmené par un petit gars qui a enregistré son premier album à l'âge du  7 ans.
OK, t'es pas impressionné, Wolfgang Amadeus jouait ses premiers menuets à cinq ans...
Le guitar hero est accompagné par Tony Rogers ( his dad) on bass, Di'onte Skinner à la batterie, et l'époustouflant Mike (The Professor) Hensley aux claviers, un mec qui a bien écouté Jimmy Smith et a travaillé avec Sean Chambers et Annika Chambers, of course.
Le dernier album du prodige de la guitare a été baptisé 'Blues Superman' et, comme Saint-Agathon aura l'occasion de l'entendre, il y mixe joyeusement  blues, funk et  r'n'b.

17:30': bonjour, je m'appelle  Jamiah Rogers from Chicago, il présente ses acolytes, annonce if you love the blues say yeah, 150 voix ont répondu yeah, le quartet  a  amorcé   ' Gone too long'.
Après un aparté funky de la guitare, le professeur prend le relais pour nous placer une envolée digne de Booker T,  le truc suinte de partout , il n'a pas fallu  plus de 300 secondes au  public pour comprendre que la soirée sera plus que moite sous la constellation boréale.
'Blues Superman' est tout aussi juteux  ... I’m your Blues Superman, gonna spread these blues all over this land...; chanté sur un ton quelque peu blasé fait mouche et dément le précepte selon lequel les musiciens de blues doivent avoir largement dépassé les 60 piges pour chanter la note bleue.
Il embraye sur le blues funk nonchalant  'Cadillac Assembly Line' d'Albert King.
Sa dégaine le fait ressembler à Prince Rogers Nelson sans high heels, son jeu de guitare posé évoquant les plus grands représentants du Chicago style, Luther Allison, Buddy Guy ou Magic Sam.
Retour au matériau personnel avec le sautillant 'Bourbon Street Bounce' évoquant des gens tels que
Fenton Robinson ou J B Hutto.
On demeure dans les colorations groovy avec 'Fool proof'  sur lequel se fond le slow blues The sky is cryin' d' Elmore James, le truc qui réussirait à faire pleurnicher le bourreau le plus inflexible.
Jamiah vient faire pleurer sa gratte sur le bord de la scène, de façon à ce que les premiers rangs puissent voir  the tears roll down his nose.
L'essence du blues!
Après un set de 40' il est l'heure d'accueillir a special guest from Houston, Annika Chambers, une nana qui affirme sur sa page facebook:  I am a 33 year old soul-stirring woman! I AM THE BLUES!!!!!.
Après sa prestation brûlante, il n'était pas une âme dans la salle pour affirmer le contraire.
Elle décide d'entamer sa prestation par 'Chains n Things' de BB King.
Le background gospel de la madame se ressent, la soulful voice vient te chatouiller au plus profond des tripes, pas étonnant que la lady ait été désignée   Best New Artist au Blues Music Awards en 2015.
Ready to party, kids?
This is a title from my new album,'Wild and free', it's called   "Six Nights and  A Day", un morceau que chantait Candi Stanton en 1974.
  Le type lui avait dit I really care, il s'est tiré, Annika va s'en remettre, pas de panique!
Elle enchaîne en s'appropriant  'Raggedy and Dirty' de Luther Allison, sa version émoustillante,  décorée d'un pas de danse sensuel et de moues suggestives tandis que la guitare s'emballe, a le don d'embraser la salle.
Elle ne manque pas d'aplomb, Miss Chambers qui enchaîne sur ' Ain't doing too bad' , un standard que Bobby 'Blue' Bland chantait en 1964.
En la voyant déambuler sur scène like a cat on a tin roof , tu te dis qu'il vaut probablement mieux  la traiter décemment pour éviter de sérieuses déconvenues.
Saint-Agathon, I 'll take you to Texas, on y verra des gens tels que Muddy Waters ou Lightning Hopkins.
Ce  ' Two Bit Texas Town' balance vicieusement et pour rester dans l'impudique, elle nous gratifie de 'I just wanna make love to you' de Willie Dixon, une version  aussi purulente que celle d'Etta James.
La dernière station est en vue, un petit conciliabule se tient pour déterminer par quel titre achever le set, le choix se porte sur ' Jealous kind' , extrait de son album ' Making my mark' de 2014.
 Really enjoyable to listen to, as-tu lu quelque part, tu ne comptes pas déprécier cet avis.

Annika est la première à se repointer pour le rappel, elle nous encourage à faire du tapage pour rameuter les garçons, boom, boom , boom a -t-on fait avec  fait John Lee, ils sont revenus pour un bis  brûlant, mixant ' Hoochie Coochie Man' et '  I'm a woman' avant d'aller signer leurs cd's respectifs.

A noter que Jamiah Rogers et  Annika Chambers + band seront au Blaublues Festival Haringe le 10 novembre!