mardi 4 septembre 2018

Fête de l'Huître sur le port de Paimpol ( avec Aloha Tahiti Show - Castor et Pollux - Les Ramoneurs de Menhirs) le 2 septembre 2018

Fête de l'Huître sur le port de Paimpol ( avec Aloha Tahiti Show - Castor et  Pollux - Les Ramoneurs de Menhirs),  le 2 septembre 2018

Paimpol: les légendaires pêcheurs d’Islande, la fête des chants de marins,  La Paimpolaise de
Théodore Botrel, le coco, les moules, tourteaux, araignées, langoustes.... et les huîtres, évidemment!
La 9è  fête de l'huître  a fait le plein sur le Quai Neuf, où, sous un soleil généreux, les autochtones et derniers touristes s'étaient donnés rendez-vous pour avaler les mollusques sessiles de toutes tailles, servis chauds ou froids, ingurgiter des litres de Coreff, de cidre ou de petit blanc et assister aux shows du Aloha Tahiti Show - de Castor et  Pollux  et des illustres  Ramoneurs de Menhirs.
Dès qu'il s'agit de faire la fête, la Bretagne est au rendez-vous, vers 13: 10', le Quai Neuf, transformé en restaurant en plein air, grouille de monde, le début des concerts était annoncé pour 13h, mais selon une habitude locale bien ancrée, tu sais pertinemment que l'horaire est sujet à caution.
A 13:35, les gars de la table de mix sommeillent, des files kilométriques de clients, attendant leur assiette d'ostréidés, s'étendent toujours  des deux côtés du Quai, derrière le podium, un cri se fait entendre: Antoine, on commence, ou quoi?
Antoine fait la sourde oreille et omet de réagir, cinq minutes plus tard, le coloré Aloha Tahiti Show investit la scène!
La troupe menée par  Terii Taputu , qui souffle dans un coquillage géant pour annoncer le début du spectacle, se compose de musiciens maniant des instruments polynésiens (pahu, toere, tita, ihara, ukulele, conques..) mais aussi un orgue, et de danseuses ( peu) vêtues de tenues végétales affriolantes.
Iaora na, êtes-vous prêts pour une excursion à Tahiti, Hawaï et la Nouvelle-Zélande?
E!
C'est parti, les percussions et cordes entament un premier chant traditionnel et quatre danseuses aux jolies croupes, aux sourires engageants, au jeu de jambes souple et  déhanchements attrayants se mettent en mouvement.
Paimpol a quitté les tables pour se coller face à l'estrade.
On embarque pour les paradisiaques îles Marquises, avec moi, dites Maururu, non Adolphe, pas ma louloute, maururu!
Un vigoureux guerrier entre en piste, un mec qui arbore  un style plus proche du  catcheur ou du lanceur de marteau que celui d'adhérent à la gay pride , il amorce un haka à faire pâlir les All Blacks, ta voisine se demande s'il porte un slip sous son pagne, il tire la langue en te fixant, tu ne lui as pas fait un petit coucou et tu as bu un coup.
On reprend la pirogue, direction la  baie d'Apu à la recherche des fameuses perles noires avant de chanter en choeur ' Yorana Tahiti Tahiti' et une dernière 'Tahiti Nui' pour terminer le premier set.
 On revient vers 17:15'.

Les protagonistes du huratau regagnent les coulisses tandis qu'un quintet costumé carnaval de Venise prend place sur le plancher.
Castor et Pollux, non pas les Dioscures, enfants de Léda, mais cinq musiciens provenant de la région de Rennes ayant décidé de dépoussiérer la musique à danser locale.
Line-up:  Tristan Jézéquel : Clarinette/ le pas borné Gaël Chauvin : Bombarde/ Aymeric "Bison" Bevan : Sax Baryton/  Jean-Félix Hautbois : batterie ( cherchez l'erreur)  et Titouan Gautier : Accordéon.
Il serait injuste d'oublier de mentionner  Élise Daoudal, celle qui a imaginé leur chatoyante tenue de scène! 
Pas de micros sur le parquet, les Grecs se produisent unplugged.
Aucune annonce ne précède leur arrivée, ils avaient une setlist, une brise légère l'a envoyée dans les airs, pour les titres tu t'adresses à Zeus.
Ils entament leur catalogue par deux instrumentaux, celtico- balkaniques de bonne tenue et innovants, l'usage d'un sax baryton n'est pas si courant  pour les formations habituées aux Fest diurnes ou nocturnes.
Après une mazurka composée par un bonhomme chantant son amour pour un barde arabe, Rennes fait appel aux danseurs envisageant une ronde.
Les candidats ne se poussent pas au portillon, un couple, caché, s'y met, imité peu après par Jean-Yves et Fernande qui ont réussi à entraîner huit condisciples pour participer au manège.
Le petit air suivant, fort saccadé, a rebuté les kangourous et grenouilles, personne ne bouge!
Une mélodie plaintive précède 'Altiplano', à ne pas confondre avec 'Aquaplano' de Paolo Conte, un tour qui achève le premier acte d'une prestation appréciée.

Exercice de balance du porte-drapeau du punk celtique breton, les irréductibles Les Ramoneurs de Menhirs , un voisin s'exclame, hey, Loran, pourquoi ton copain il est à l'eau?
Hier soir, nous jouions dans le Berry, le concert a pris fin aux petites heures et ce n'est pas du jus de framboises que les ramoneurs ont consommé!
Il faut 20' à Loran Béru (Laurent Katrakazos), ex-Bérurier Noir , Parabellum et Tromatism, le dandy guitariste, chanteur et manieur de boîte à rythmes/ à  Éric Gorce  qui a lu James Fenimore Cooper ( bombarde, binou, chant) / à Richard Bevillon la licorne ( biniou, bombarde, chant) et au petit jeune,
Gwenaël Kere, pour être harmonisés avant de débuter leur messe punk.
Préambule: " nous sommes les enfants de la terre et du vent, nous chantons pour la Bretagne".
Comment va réagir Macron?
L'entrée en matière est des plus féroces, trois tranches de Celtic punk scandé en breton, il était question de tirelire, enfin c'est que chantait une voisine, puis d'un plinn sauvage ( Dañs Gwadek ?)  dédié à des soeurs bretonnes et d'un laridé chantant l'énergie féminine  ( ? Dir Ha Tan?).
Ces garçons sympathiques et bien mis, le genre qui devrait plaire à toutes les belles-mères et éventuellement aux vendeurs d'arêtes d'espadon, envoient du lourd, de l'efficace, du concentré, du punk rock  sale qui éclabousse  et laisse des taches indélébiles, d'ailleurs ils choisissent de reprendre l'hymne de Sham 69, 'If the kids are united'.
Les kids en question approchaient de l'âge de la retraite, ce qui ne changeait rien à leur rage, ni à leur esprit d'insurrection.
Paimpol, le pogo donne de beaux mollets, après une tirade voulant la mort du capitalisme, du patriarcat et des religions en général, ils reprennent Crass, 'Sucks' .
It sucks, c'est toujours plus imagé que ça craint, non?
La circulaire Collomb, ça vous dit quelque chose?
Dans peu de temps il n'y aura plus de festivals, le facture  sécurité devient impayable.
By the way, on emmerde le préfet des Côtes-d'Armor et on applaudit le Canada qui vient de légaliser le cannabis.
OK, un brin démago, mais ça marche, sur fond reggae breton, les cousins d'Obélix envoient 'Marijanig'.
Après un nouveau couplet révolutionnaire et un salut à Glenmor, les insoumis proposent le chant des partisans italiens, ' Bella Ciao', nous étions 500 à reprendre ce manifeste communiste!
'Space Galetenn'  , un mystère est éclairci:  dans les galettes de Pont-Aven il n'y a pas que du beurre!
Un petit mot consacré à Loran, ce  gars, beau comme un Berliet, passe son temps à saliver comme un ivrogne et toutes les trois minutes un mollard, traverse sa dentition impeccable pour mourir, si tout va bien, à ses pieds, dans les autres cas sur la tête d'un individu posté frontstage.
Les manieurs de balais-brosses étaient sur le point de proposer un nouveau sermon lorsqu'un gars de l'organisation vient leur faire signe!
On nous communique qu'il y a un entracte Nestor et Callux doivent vous jouer quelques ritournelles, ne partez pas, on revient!

Faut s'y faire aux incongruités locales, pourtant Paimpol ce n'est pas Cambrai!
Un interlude alors que l'ambiance est au zénith, ça frise le grotesque!

Bye, bye, le Quai Neuf, tu rejoins madame au bar de la Falaise...