mardi 30 septembre 2014

Perverted by Language - Boxers.

 Perverted by Language - Boxers.

"Le langage littéraire -- expression des désirs cachés, de la vie obscure -- est la perversion du langage", observait Georges Bataille.
Jez Thomas et sa clique l'ont bien compris, comme bien avant eux le petit-neveu de Critias, un certain Platon: 'la perversion de la cité commence par la fraude des mots'.
Alors à quoi sert-il d'analyser le premier full album, 'Boxers'  des Bruxellois menés par un expat, whose surname is widely distributed throughout the country, but especially in Wales, et comptant parmi ses membres un ou deux Bretons, un gars du Lazio et un copain de Zwarte Piet, watte, dat mag niet meer, o k, Roet Piet alors...ça sert à rien, disait Guichard!

Comme Jeremy  a gentiment dédicacé la pochette au feutre noir, on le fera tout de même.
'Boxers' est sorti chez Wonderhorse Records.
Recorded by Renaud Houben -mixed and mastered by Fred Hyatt.
La pochette est signée Bibijagua.
Dix plages, all words by Jez - all songs performed, arranged and produced by Perverted by Language, c à d, Jeremy Thomas – vocals/Francesco Carlucci – drums /Ronan Collot – guitar/ Guy Wilssens – guitar und Elise Boënnec – bass!

'The Box'
 The universe is a box within a box and our solar system a box within a box within a box...dit l'extrait tiré de la  fiction inspired by The Fall.
On est à l'étroit dans une boîte, si tu souffres de claustrophobie, l'angoisse guette et ce n'est pas le fond sonore qui va te rassurer, un post-punk glacé, construit sur un doublé de guitares cinglantes, cf.   John McGeoch ( Magazine, Siouxsie, P I L ), une rythmique lourde et survolant le tout, le baryton inquiétant , de l'adepte contemporain de The Graveyard School of Poetry.
Le ton est donné, il ne sera pas question de gaudriole!

'Lost for Words'.
Tous ceux qui glisseront  la galette dans le lecteur risquent bien d'avoir une pensée émue en évoquant Joy Division.
A nouveau le ton est à la désillusion, au désarroi, à l'impression de gâchis ...the writing on the wall is lies and deception
the stories you told are desolation and pain... scande Jez, tandis que basse et guitares assaillent inlassablement tes neurones.
T'appuies sur pause pour décapsuler une Jupiler et aérer la pièce, même le chat s'éclipse dans le jardin!

'Elephantine'
A romantic post-punk ballad dans le moule Chameleons whose fans' eyes will get filled with tears of melancholy and joy en pensant au titre 'View from a hill'.
Cette plainte hypnotique et obsédante monte inexorablement vers un climax intense avant de mourir à petit feu.

' Amandine'
On suppose que Jeremy était resté coincé au pub et s'envoyait une Newcastle brown ale, car c'est Miss Boënnec qui se chargent des vocals, posés et limpides sur fond de guitares ciselées.
Et c'est qui, Amandine?
Fieu, j'ai lu et relu les lyrics pondus par le confrère de Dylan Thomas, rien, j'ai pigé, que dalle, j'ai compris.
Amandine, c'est un mirage, une illusion, un songe... je crois que je l'aime déjà!

'The Beach'
Monsieur Thomas se la joue Léon Spilliaert .
Errances nocturnes dans la cité balnéaire au long des plages, plus une pointe de voyeurisme à la Patrick Coutin - 'J'aime regarder les filles', 'The Beach' déménage, cogne, ébranle  et offre un potentiel radiophonique évident, euh, c'est pas une insulte!

''The Idealist'
Jules dit Interpol, Fernand avance Suede, Gaspard opte pour The Smiths, nous on sait que le band préféré de sir Thomas c'est Status Quo!
Cet idéaliste n'a pas encore tout à fait enfoui  ses rêves au fond d'un sombre cercueil, la plage affiche une certaine forme d'optimisme, incongrue pour tout pratiquant d'un post-punk pur et dur.
Du Perverted by Language harmonieux!

' All of my mother's favourite nightmares'
Une question Jez, pourquoi sur la pochette du disque tu vires amerloque?
Favorite, honor, armor, rumor, color ...quelle horreur, de quoi se taper un cauchemar!
Un midtempo contemplatif, beau comme a cloudscape de Joseph Mallord William Turner.

'Perverted by language'
Que lis-je dans tes yeux?
Des mensonges qui éclaboussent.
Tu veux une adaptation glacée, acérée, razorblade de 'Paroles, paroles' du duo improbable Delon/Dalida, écoute 'Perverted by Language'.
Pas de caramels, ni de bonbons, ni de chocolat, ni d'étoiles sur les dunes, mais des épines sans roses, un simulacre d'affection sur nappé de guitares métalliques et une voix qui braille en vain pour  appeler une délivrance qui ne viendra pas. 
Le cri noir  du désespoir!

'Medication'  
Une plage lente, obsédante, dominée par des guitares noisy.
Un fade parfum de mort règne dans la pièce verrouillée... Marilyn, c'est quoi tous ces flacons vides gisant au pied du lit?

'Pewter eyes'
Simon, t'en penses quoi?
Read my book, pal,  I wrote that the comparisons with the English Romantic poets, such as Shelley or Byron, are obvious.
Simon, quelle Shelley, celle qui joue dans Charlie's Angels?
Tu insinues donc que Perverted by Language fait partie de cette caste sanctifiant le romantisme noir, l'esthétique gothique...
 I peel the skin off your body
Looking for the truth within
I find nothing you're so shallow
Nothing left but withered skin...
C'est pas ...
 They're dancing under the moonlight
Astaire, Sinatra, Kelly
So stylish, good looking and classy...
( 'Cha Cha' - My Little Cheap Dictaphone).
Effectivement, c'est la raison pour laquelle  Perverted by Language ne passe pas à Pure FM et n'est jamais programmé à l'AB...

Au lieu d'acheter le dernier White Lies, branche-toi sur Perverted by Language!