lundi 15 septembre 2014

Dana Gillespie & London Blues Band - Buckwood Mojo @ Feestzaal & Eetcafé Eldorado, Humbeek, le 14 septembre 2014

Un concert exceptionnel organisé par une équipe de copains ( la Brussels Blues Association) parmi lesquels quelques vieilles connaissances, Luc Geldhof, des gars de la Brussels Blues Society, Raymond  ou  Luc de vader van Few Bits...
Un pari insensé et réussi puisque la salle des fêtes, l'Eldorado, à 15 mètres du canal de Willebroek était bien garnie pour cette affiche blues.
Une incroyable salle Art Déco d'ailleurs, elle doit dater des années 20 et peut contenir pas loin de 400 têtes de pipe, ce magnifique lieu te fait regretter la destruction de toutes les salles similaires en région bruxelloise, la Salle Regina à St-Gilles, notamment, sans parler de quasi tous les cinés de quartier qui eux aussi avaient une scène où organiser des concerts.

18:40 Buckwood Mojo.
Une bande de vieux sauriens rencontrée au Pjeireblues de décembre 2012 .
Avec eux, t'es certain de passer un bon moment, un mix de Chicago blues, de swing, de jump blues, de zydeco, de swamp qui tient le public en haleine pendant 40 minutes.
Le hors-d'oeuvre idéal ( pas du style nouvelle cuisine, Jean-Grégoire) avant le concert de Miss Gillespie.
Les cinq crocodiles, Hans Deboeck ( chant),  Leo Dresselaers ( blues harp) , Jan Carels ( guitare) , Jan Van Den Eynde ( drums) et le bassiste Louis De Cat, flanqués de Diane Bruyndonx, organiste à la Sint-Lambertuskerk de Heist-op-den -Berg, ouvrent le feu avec 'Buckwood Mojo', un swing blues suintant à souhait, l'harmonica du brave Leo répondant à l'orgue liturgique de Diane qui n'a jamais été à Poitiers.
Het was een eigen nummer, comme tous ceux qui vont suivre.
Direction la New-Orleans avec 'Tobacco chewing mama', les noires et blanches titillées par la madame colorent d'une touche Fats Domino la mamie qui chique.
Du rhythm'n blues  fringant construit sur une assise rythmique infaillible sur laquelle guitare, piano ou harmonica peuvent soliloquer à l'aise, ça dégouline de partout
La voix chaude et nonchalante de Wainke te faisant autant d'effets que celle de Dr. John.
Une fable, 'The lizard and the snake'!
Il n'y avait pas de fromage, ni de lime d'acier, ni d' horloger, mais une cowbell pour donner une sonorité swamp blues à la plage.
Diane se la joue Yvette Horner pendant le leste zydeco 'One gig more', puis Wainke dédie le slowblues aux relents jazzy,' Everybody got to go', à un ami décédé dans le courant de la semaine.
Humbeek, ready for some swing?
Voici le galopant 'Find it on my own'.
Le shouter présente les vieux de la vieille, Gabin, Fresnay, Noël Noël ainsi que la mère supérieure, avant d'amorcer 'Deviation blues', un cocktail fait d'un quart de Bo Diddley, de deux quarts de CCR, celui qui reste est de couleur locale avec un intermezzo extravagant au piano.
La dernière 'Punch Ball Blues',  Jean-Pierre Coopman était au comptoir!
Well done, les vétérans!

Dana Gillespie and the London Blues Band

 Richenda Antoinette de Winterstein Gillespie n'a plus 20 ans ( depuis longtemps, aurait ajouté Reggiani), mais la diva n'a rien perdu de sa fougue et ses capacités vocales sont prodigieusement  intactes.
Physiquement, ce n'est peut-être plus le canon interprétant le rôle de  Mary Magdalene dans Jesus Christ Superstar, ni la pin-up que les camionneurs agrafaient dans la cabine de leur Berliet, mais celle qui lors d'une interview énonçait the Blues is very sexual and naughty, sait de quoi elle parle.
Ce show sentait le sexe, la sueur, le vécu!
Plus de 60 albums, une dizaine de films, Ici Paris mentionne une affaire avec Dylan, des copains illustres ( Mick Jagger, Bowie...), l'organisation de l'annual blues festival à Moustique dans l'archipel des Grenadines, plusieurs fois Best British Female Blues Vocalist... ce n'était pas une Jane Doe qu'on a eu l'honneur de voir et d'entendre à l'Eldorado!
Et on n'a pas encore parlé du  London Blues Band, en commençant par le pianiste extraordinaire, le petit Dino Baptiste, à la guitare, le flashy Jake Zaitz, à l'harmonica et aux saxophones le maigrelet mais oh combien efficace, Mike Paice, à la basse, Jeff Walker et aux drums, Evan Jenkins!
Le juteux 'Big Boy' aux connotations charnelles évidentes ouvre le set.
Là ou d'autres attendent la fin du gig, Dana nous présente d'emblée les artificiers, qui tous en profitent pour étaler leur savoir-faire lors d'une petite démonstration en solitaire.
'Experienced', de l'expérience, elle en a à revendre, la rouquine!
Jimi: are you experienced, lady?
Dana a affiché un sourire malicieux avant d'attaquer le titletrack de son dernier album, 'Cat's meow'.
Du blues félin pour lequel Mike a délaissé le saxophone to blow the Mississippi harp.
La nuit tous les chats sont gris...
Déconne pas, ils sont fourbes et sournois, de vrais faux-jetons, on les aime ainsi!
Dans sa vie chacun connaît des périodes sombres pendant lesquels des tonnes d'emmerdes lui tombent dessus...this song is called 'Ten ton blocks'.
 Un solo  poisseux de Jake l'éventreur, il est sur le point de défaillir, garçon, un single malt svp, pas de glaçons, merci, il s'en tapera quatre pendant le show!
A number featuring Dino, 'Too blue to boogie'. Il doit être le frangin non déclaré de Mike Sanchez, ce petit Dino.
 Non, Simon, c'est pas le pendant de Shirley, il n'a jamais vu une émission de Patrick Sébastien.
It's time for a slow blues, 'Twenty-four seven', le truc qui tue, on nous balance un triple solo: piano, harmonica et guitare.
Ludo pleurait dans son Orval.
Une prédiction, 'It's gonna be a long night' et fais pas de chichis, gars, come as you are, gaffe où tu gares ta caisse, pas question de redescendre en rue ajouter de la monnaie dans l'horodateur , tu restes à mes côtés, au plumard!
'Funk me, it's hot!', I said, FUNK et pas ce que tu as cru entendre, Guido!
Fumeux ce titre, sur la piste de danse des bassins se déhanchent, sur le canal, une péniche fait entendre sa sirène, Irène s'emballe, Dino et Jake se marrent!
J'avais onze ans quand j'ai découvert Bessie Smith, voici un de ses titres, 'Saint- Louis Blues'.
Une version gloomy te remuant les viscères.
Sur la dernière plaque, 'Hands of hope' suivi par 'Could've, Should've,Would've' , un nouveau funk grivois visant sous la ceinture.
' A lotta what you got', et son swing flavour, est le morceau par lequel la troupe clôture traditionnellement ses concerts, même scénario à Humbeek, avec les soli d'usage.
Pendant l'exhibition de Dino, Jake au pas de course s'en va saluer Mieke Pipi, Mike  lui pique sa grenadine, à peine revenu, le guitariste exécute son numéro, Dana les invite à achever le swing, ils saluent et disparaissent.
1h45' de show, on n'a pas été volé!

Luc les repousse sur le podium, un bis, 'Big Daddy Blues'.
Et il parlait de quoi ce blues?
De jardinage!

Great gig!