lundi 5 novembre 2012

Marc Dixon: JSNB - Jours Sombres Nuits Blanches

Ecoute, mec, marre de tes turlupinades débiles, tu ne fais plus rire personne avec tes Dixan , mon champion contre les taches, ou tes too many dicks on the dancefloor, faut pas venir avec Richard Niks Oan, non plus, ni faire ton malin avec les snares que tu peux te procurer pour une centaine de dollars chez Dixon Drums et, c'est pas parce que t'as failli louer une casa chez Sistema Dixon que tu dois le chanter sur tous les techos...

Mais, bordel,  Marc Dixon chante: ' JSNB - Jours Sombres Nuits Blanches' succède à 'Maledixon', sorti en 2009.
Ne me demande pas s'il connaît la starlette de Padoue, Tying Tiffany, et son electroclash.
 Il ignore probablement l'existence du CD ' Dark Days, White Nights'.
Qui? Quoi?
Un rappeur qui bouffe du cassoulet, Don Choa.. t'es vachement futé, quel rapport?
...Tout ce temps, quand on y pense
Des jours sombres et des nuits blanches
Fais pas l´con, fais de ton mieux
De toute façon c´est Dieu qui tranche...
Misère, quel poète!

Halte là, et on t'interdit de citer Au Bonheur des Dames, il s'agit de rédiger quelques banalités sur ce disque co-produit par Jeronimo (Mardaga), rien de plus!

 J. Marc Loffet , alias Marc Dixon, ouvre avec ' Court-circuit', du shunt rock dérivatif.
 Voix mâle, âpre, nonchalante, désabusée.
 Habileté linguistique rappelant l'ami, Jacques Duvall ou feu Serge Gainsbourg, fond sonore New York Dolls/ vieux Stones, encore bluesy .
 Cette entrée en matière dandy décadent devrait plaire à Philippe Manoeuvre.
' Si tu joues ta vie' , certains crieront au scandale en t'entendant comparer cette plage, proche du rock sudiste, à certaines productions de Jean-Patrick Capdevielle...  Bashung est mieux vu, d'accord, va, pour Alain!
' Walking in the rain', Flash and the Pan, les gouttes de pluie, rendues en fingersnaps, sur fond d'orgue Vanilla Fudge et riffs de guitare surf pendant que la basse imprime un rythme lent et gris.
La voix de Dixon errant dans cette ruelle sordide où des  poubelles éventrées ont laissé échapper quelques canettes vides, d'une piètre bière,  n'aspirant qu'à recevoir un  rageur coup de pied.
Ambiance automnale!
La sinueuse ballade cinématographique, ' Ascenseur pour l'échappée', ne doit pas forcément te faire penser à Miles Davis... tu ne sais si la nuit nuit, mais le violon alangui séduit!
Lourd, lancinant, hypnotique sera le récité roots rock ' Accords Désaccords' .
A propos, qui manie le banjo?
Un petit  coup de white funk aux envolées de sax purulentes?
' The others are not my refuge'.
Remember James Chance ( ou White) & the Contortions?
Le titletrack, ' Jours Sombres, Nuits Blanches' .
Dixon en Lord Byron.
 Tu disais, Alfred?
...Les plus désespérés sont les chants les plus beaux,
 Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots....
Une cover du plus americanesque des combos bretons, Santa Cruz, la somptueuse ballade en clair-obscur, ' Noise Around', suivie de ' Bien sûr' , un guitar  Velvet Underground rock, décoré d'un son d'orgue bien pute,  à la Question Mark.
Brillant!
' Quitter cette ville' engendrant spleen, lassitude, abattement!
Jules:  
 Tout m'ennuie aujourd'hui. J'écarte mon rideau,
En haut ciel gris rayé d'une éternelle pluie, En bas la rue où dans une brume de suie
 Des ombres vont, glissant parmi les flaques d'eau....
où est l'Eldorado?
L'album s'achève sur une troisième reprise, confirmant le propos précédent, ' I'm just blue' de Sandy Dillon.
Une valse minimaliste sentant le deep South.

JSNB: une réussite, même si le mec confie, merci Sandy, I'm spoiled...