jeudi 22 novembre 2012

Beth Orton - Sam Amidon à l'Orangerie du Botanique, Bruxelles, le 21 novembre 2012

Vu la forte demande de tickets, ce concert prévu à la Rotonde aura lieu à l'Orangerie....

20:15', le retour sur une scène non peut-être, une fois peï,  du citoyen de Brattleboro ( Vermont), Sam Amidon!
D'une démarche nonchalante , le Gaston Lagaffe de l'independent folk rapplique, muni d'une valise, il en sort un violon, nous gratifie d'un good evening pour engager un western country,  style Grand Ole Opry, souligné par battements de pied.
On sait le gaillard imprévisible et bricoleur du dimanche, il ne décevra pas, un récital décousu, fumeux, pour ne pas le qualifier de bordélique.
Si sur disque ( le dernier ' I see the sign' ) le gars parvient à convaincre, sur scène il a tout du froecheleir je m'en- foutiste intégral.
A la guitare, le lent et sombre bluegrass  traditional, ' Short life of trouble' , comme il sait que le Grateful Dead avait ce titre à son répertoire, il improvise une séquence composée dans l'après-midi, it should sound like what the Dead sounds in my mind...
Plaisantin!
Il se gratte le crâne, and now?
Un petit air au banjo, un gospel nerveux commençant par la ligne "As I rode down on a cold winter's night..." ( non, ce n'était pas 'The Wreck of the old 97'..).
I'll play you more old folk songs, décide Sam en reprenant la guitare, le formidable et poignant ' Bright Sunny South' , datant de  la Civil War, et repris notamment par Doc Watson, Rory Block, Alison Krauss...
Ensuite, il dépoussière le naïf ' Little Satchel' 
...Under my bed you can set your little satchel
On my head you can rest your hand
If you be my little darlin'
I will be your little love man...
Avant de s'attaquer au répertoire irlandais, ' The Streets of Derry' , morceau mélancolique que reprend e.a. Cara Dillon.
J'ai entendu la suivante il y a 3/4 jours on a country radio station: ' My old friend'  ( Tim McGraw) , a sad final goodbye song.
Sur son dernier CD ' How come that blood' , horrible murder ballad, chantée d'un timbre laconique.
Après ce fait d'armes, il ramasse son fiddle pour une gigue entraînante qu'il massacre allègrement, la transformant en affreux crissements de craie sur tableau noir, te rappelant, du même coup, l'horrible Monsieur Van Beneden, prof d'histoire surnommé  la reine du postillon.
Une petite dernière?
Le bluegrass ' Pretty Saro' .
Sorry, je dois recommencer... il avait entamé sur une note perchée à une altitude avoisinant l' Everest, sans avoir sucé de pastille, et est obligé de redescendre au niveau du sol pour chanter la folk ballad datant du 18e siècle, à l'origine anglaise, elle a atterri du côté des Appalaches through oral traditions.

35' chaotiques: du tout bon, de l'artisanal, du pénible!

Beth Orton

Après Monsieur, nous aurons droit à Madame, qui après six longues années de silence discographique( two times pregnant, Sam is the father of one...) vient de sortir ' Sugaring Season'.
La blonde jeune dame du Norfolk, munie d'un carnet scolaire, se présente sur scène, un mince sourire, bonjour, quelques accords de guitare, c'est parti: ' Magpie' , un folk inspiré, hanté, lancinant, quelque peu affecté ( elle a suivi des cours de guitare chez Bert Jansch), un timbre d'une vulnérabilité attachante.
 Les electonic trip hop beats des premiers albums seront absents de cet acoustic show solidement ancré dans la tradition folk.
John, à la table de mix, take my voice down just a little bit, please ... elle mettra le gars à l'ouvrage fréquemment!
Aidée de Sam, l'élégant ' State of Grace', quelques trémolos dans la voix et une tasse de thé à ses pieds semblent indiquer qu' Elizabeth Caroline Orton souffre d'un possible refroidissement.
Elle passe derrière l'imposant piano et entame la profonde et mélancolique ballade, ' Last leaves of autumn', chantée d'une voix à la tessiture crayeuse, cf. Melanie Anne Safka.
An old song, now... 1996, ' She cries your name', toute la force d'une Joni Mitchell ou d'une Rickie Lee Jones.
Seconde vieillerie, ' Central Reservation', rendue de manière chevrotante.
Hier, j'avais deux guitares, l'une d'entre elles est restée chez le docteur, that's why the tuning is so long, this one is called ' Mystery'.
Aucun mystère, Beth connaît ' Both Sides Now'.
Retour du serviable Sam lui offrant une infusion chaude.
 Un violon, une guitare, deux superbes voix en harmonie, ' Poison Tree' , un poème de William Blake mis en musique.
La classe!
Palabres conjugaux ... on joue ceci, non celle-là...
Révélations, avant le dodo, le père de Sam récite des sonnets de Shakespeare à notre petit Arthur qui déteste ça, il fait des cauchemars..
Sam, écoute, j'interprète ' Something more beautiful' seule, mais elle est pour toi cette chanson...magnifique, au demeurant, avec des effets vocaux surprenants, elle passe de la douceur aux high pitches en saupoudrant le tout de quelques pointes de falsetto.
Sur l'album précédent, ' Comfort of Strangers', Vermont au violon, une romance: ' Safe in your arms'.
Même disque, ' Shopping Trolley' au duo de  guitares nerveux.
I want to play an old song.
 Sam tire la gueule.
Sam, don't boss me, je fais ce que je veux ..
Au fond, ma femme est gentille!
 Le jazzy ' Sweetest Decline'  suivi de ' Concrete Sky' , a classic folk ballad  à la Sandy Denny.
Un vingtième  Merci beaucoup, puis l'aérien et ensoleillé ' Call me the breeze' , à la Fleetwood Mac, époque Stevie Nicks.
Au revoir, Sam, place au tamisé ' Candles'.
Et si vous voulez entendre un dernier titre, just let me know by clapping and shouting.
Ce que Bruxelles fit.
 Elle nous offre le narratif ' Touch me with your love' avant le merci beaucoup n° 36, puis reprend son calepin pour, d'un pas léger, regagner les coulisses.

Bis
Diane et Magda sont ravies, leur plage préférée, ' Stolen Car', à la Suzanne Vega et une cover pour terminer, ' O-o-h Child' des Five Stairsteps , a Chicago soul group des années 70.

Beth Orton  goes way  beyond a standard singer-songwriter, c'est le moins qu'on puisse dire!