lundi 8 octobre 2012

Tommigun - Float Fall à La Rotonde du Botanique, Bruxelles, le 6 octobre 2012

Soirée belgo- belge à La Rotonde: Tommigun et Float Fall tournent ensemble pour plusieurs dates ( Opwijk, Hasselt, Antwerpen...) et s'arrêtent, ce samedi, à Bruxelles dans une salle honnêtement peuplée.

20:05 Float Fall
Le duo Rozanne Descheemaeker aux vocals, keys, programming, cor ( instrument qu'elle manie également avec Octet Red) et Ruben Lefever aux vocals, beats, guitar, obtenait la médaille de bronze au récent Humo's Rock Rally, ils sont chargés d'ouvrir les  hostilités avec leur indie fluisterpop minimaliste et aérien.
En sept titres, les Louvanistes ont ébloui Bruxelles avec leurs soundscapes brumaux et évanescents, proches de l'univers d'Amatorski , de celui des Courtraisiens SX, de Say Say et, dans une moindre mesure car le groupe et assez éloigné de l'electronica, Isbells.

'Snow' ouvre, une intro polaire, puis la douce voix de la frêle Rozanne, une tendre caresse pareille à une brise bienveillante qui voltige élégamment par dessus de subtils arrangements.
Le timbre plus grave de Ruben prend le relais, les deux voix s'unissent en harmonies sereines...the whitest snow is all you have ever known... un cor séraphique vient légèrement relever la mélodie qui, insensiblement, se meurt comme fondent les neiges.
'The Mermaid's call' sur fond de bruitages marins, la mystérieuse ondine attire l' auditeur consentant vingt mille lieues sous les mers.
Beau comme du Sigur Rós.
 Du postdubstep,  pour citer Cutting Edge.
 Le choix des titres n'est pas aléatoire,' Smoke' en et la preuve.
Quelques craquements ( feu de bois, microsillon raillé: au choix) et toujours ces sonorités brumeuses et séduisantes.
( My) 'Werewolf', morceau plus ancien, de l'electronica aux teintes pastel, impressionnistes, cf. Mary Cassatt, l'amie de Degas.
Une surprenante cover, en mode trip hop ' Everybody's gotta to learn sometimes' , encore plus lente que l'original des Korgis.
' Someday' flou artistique et dentelle de Bruxelles, puis  'Castles' aux étonnants effets vocaux flottants, pour terminer ce set envoûtant.

21:10 Tommigun
Album release, le second ' Pretenders', pour ce groupe formé par deux presque vétérans de la scène flamande: Thomas Devos ( chant, guitare), un ex-Rumplestitchkin et Joeri Cnapelinckx ( claviers, backings), un ex-Kawada , Sunday Bell Ringers,  De Anala Fase , qui se sont vite adjoints la soeur de Geike, Kaat Arnaert  ( Sutrastore) au chant et claviers .
Depuis, le band s'est encore étoffé et nous vîmes Pim De Wolf (Thou, Waldorf) à la basse ou guitare et Mattijs Vanderleen (Sunday Bell Ringers)  aux drums.
 Le début, ‘Come Watch Me Disappear’, avait été produit par Pall Jenkins des Black Heart Procession, et, ce soir encore, un parallèle pourra être tiré avec l'indie/alt.country mélancolique des Californiens.
'Gun' ouvre, comme sur 'Pretenders'.
Une intro  aux claviers, aussi sombre que l'obscurité dans laquelle baigne le théâtre, quelques riffs de guitare, basse et drums suivent le mouvement, on attend les vocals... vas-y Kaat:  got a gun, gun, gun...you and me here on our own... un double nom te saute à l'esprit avec ce titre ensorcelant, Isobel Campbell/ Mark Lanegan.
Classieux!
 Le classic rock, piano en avant-plan, 'Spotlight' amorçait le premier LP, il sera suivi du catchy ' Ride with me' aux envolées de guitare lyriques et toucher de piano majestueux sur assise rythmique impeccable.
Une ballade lynchéenne aux sons de guitare surf à la Dick Dale ( merveilleux Pim De Wolf) pour suivre: 'Lost Dear' et puis un downtempo dramatique, le profond 'Fodder on her wings' de Nina Simone, chanté  par Kaat d'un voix noire, proche de celle de Dani Klein.
Un tout grand moment!
Le poussiéreux ' Moonshine Moon' sent les Mojaves, le yucca brevifolia, les pins à une feuille... gare aux coyotes!
Miss Arnaert se fait enjôleuse et fragile, le piano sobre, quelques rares lignes de guitare enjolivent la ballade ' Crazy Darling'.
Surprise, une version délicieusement laidback et décalée de la scie ' 'You're The One That I want' d' Olivia Newton- John/John Travolta.
On reprend la lecture du nouveau CD, ' Sun on my face', un slow explosant brutalement avant d'arriver au terminus.
 Joeri adopte un jeu Jerry Lee Lewis pour 'Honeybee', un rock saccadé et vachement excité, non repris sur l'album.
Merci, Bruxelles, here's our last song, la valse nonchalante 'Pretenders'.

Good job, Bruxelles veut plus!

 'In Slova' reprend les dusty paths foulés par des groupes tels que Calla, Madrugada ou Castanets.
Thomas, le renard, entame 'Square des Blindés' seul, d'une voix de fausset, à la Antony, il se faufile entre les chars, automitrailleuses et autres véhicules kaki.
 Joeri y ajoute un bourdon lancinant tandis que Mattijs fait grincer une cymbale, finalement, une basse économe vient se joindre à la cérémonie et, faute de carburant, les engins arrêtent  de tourner.

Excellente soirée!