vendredi 19 octobre 2012

Ansatz der Maschine - Midnight Directives, Rits Café, Bruxelles, le 18 octobre 2012

Depuis le 18 septembre, une nouvelle série de Stoemp- concerten s'enchaînent dans une dizaine de bistrots bruxellois, fréquentés par une faune hétéroclite: étudiants, artistes, musiciens, touristes, m'as-tu vu, noctambules, fêtards, branchés, pochards, flics en civil, politiciens ou  working class heroes...
En ce moite jeudi, le Rits Café ( rue Dansaert), situé dans les bâtiments du Hoger Rijks Instituut voor Toneel en Cultuurspreiding, programme un double concert: les chevronnés, Ansatz Der Maschine et les néophytes, Midnight Directives.
En dernière minute, un changement de schedule,  Ansatz Der Maschine commencera la soirée ( à 19h), car sa chanteuse, Renée ( oui, Renée Sys), est attendue à Gent pour l'événement “007 in concert: Flemish talents sing James Bond” à l'occasion du Film Festival Ghent 2012.
Difficile de refuser!

 Ansatz Der Maschine 
Tu atterris dans ce sympathique zinc en plein soundcheck, au lieu de reluquer les attrayantes étudiantes, tu te commandes une pintje ( 1 € = car happy hour, faudrait  penser à prévenir Steven, Vincent et Yves Hoegaerden..) pour prendre place à 2 mètres de la scène, ce que tu as entendu en hors-d'oeuvre présage du meilleur.
Sont huit: l'instigateur,  Mathijs Bertel (un ancien du RITS), à l'arrière-plan ( violon, electronica, mandoline), à ses côtés, un saxophoniste ( remplaçant d'après le paternel de Mathijs), sans doute, Stijn Van Dierdonck, à l'extrémité gauche, Daddy, Jean- Luc Bertel ( French horn) - au  second rang: Wouter Mattelin (lapsteel, guitar, vocals) - Jan Dhaene  ( drums, Rhodes), vu avec The Bony King of  Nowhere - Tom Vangheluwe ( guitar) ,  ex- Galatasaray et membre de Four Black Boxes - à l'avant-plan: Ruben Vercaemer (tenorsax, Rhodes)  et Renée aux vocals et à la mandoline.
Trois full CD's , le dernier ' Heat' et des concerts sur les plus grands podia: Rivierenhof, Genk on Stage, le Depot, l'AB, Dranouter, Brakke Grond ( A'dam) , Le Grand Mix ( Tourcoing) etc..

19H1O, on lance la machine, en background des visuals artistiques se mariant à la perfection avec la bande sonore proposée par le gang de Mathijs.
' Intro' une voix déformée répétant le nom du groupe sur fond Krautrock, accompagné par un drumming martial.
Les fantassins en action, suivis de près par l'artillerie lourde, un son énorme ne reniant pas une pointe de lyrisme.
Déjà les spécialistes du parallèle s'activent: Efterklang, Console, The Books ( pas con, avec les visuals), Under Byen... ambient, postrock, indietronica, trip hop... fusent.
' The Desert Story', Renée en lice, gentle dreamy music avec de superbes effets de lapsteel et de violon, sans oublier les couches de cuivres , les accélérations à la guitare et le brillant tic toc électronique.
Le timbre éthéré de Renée sied à merveille à cette lente et majestueuse plage.
'The last fire', à l'intro Grande Muraille de Chine, engendre les  mêmes sensations, pour ne pas mécontenter l'ouest la guitare prendra des couleurs surf et la voix de Miss Sys des intonations Amiina.
Osons le qualificatif ' beau', que nous réutilisons pour la douce ballade 'L'étoile polaire' , qui, en sous-entendu, décrit la situation politique, devenue déplorable, de notre beau royaume... son pays avait sombré dans la haine...!
La chanteuse au repos: l'envoûtant  'Going North', un instrumental de l'album précédent, ' Painting bad weather on her body', quelques touches world à la Transglobal Underground se mêlent au  vernis postrock. Mathijs jonglant pour passer du maniement des machines au violon.
 Le filmique et catchy ' February 11th' voit le retour de la chanteuse qui hantera la mandoline pour ' The fatal heat slump', Jan derrière les claviers, Ruben au sax.
Une plage instrumentale sidérale mixant acid jazz, trip hop et progrock.
 La richesse orchestrale dont fait montre  Ansatz Der Maschine fascine et place le groupe sur un échelon supérieur à celui sur lequel on situe le collectif  Hidden Orchestra, vu il y a peu au Bota.
Nouvelle intro bridée pour ' Earth', truffé de sons aquatiques, un comble! La voix caressante de Renée frôle ton épiderme, les cuivres folâtrent, comme ton cerveau qui , va t'en savoir pourquoi, visualise Blood, Sweat & Tears tricotant une ballade jazz rock.
Fondu enchaîné sur la dernière,' A never ending blues', un electro blues agressif, devant plus à Van der Graaf Generator ou à Woven Hand qu'à Muddy Waters.
Le morceau cingle, séduit, secoue, agresse et interpelle à la fois.

 55' admirables!


Midnight Directives

Longue séance changement de matos/ soundcheck, il sera 21h25 lorsque le combo ayant remporté le Stoemp-prijs pendant la Brusselse Rockrace investira la scène.
Ils sont cinq, nés en 2010, mais âgés de 19 à 23 ans, ils en veulent, ils vont réussir à se faire un nom.
Lennart Janssen, guitar, loops- Art Philippeth, drums, backings- la dynamique, Tessa Vanhees, chant, percussion - Lukas Palmers, guitar, backings, percussion  et Alexander Truyens, bass.
On nous annonce la sortie d' un premier EP en décembre pour démarrer en force avec ' Midnight Directive'.
D'emblée  le punch et le timbre bluesy/rock ( Anouk, Krezip)  de la souriante Tessa frappent l'esprit, les riffs de guitare sonnent juste, une plume pour le petit Lennart, basse et drums assurant une rythmique sans failles.
Encourageant!
' Ove the moon', de l'indie sucré, confirme la bonne impression.
On nous cite Elbow ou Broken Social Scene, on exagère, d'autres y voient des plans jazz, c'est maladif cette manie de vouloir coller des étiquettes...
Pour t'aider, procédons par élimination, tu oublies: rap, hip hop, electro, disco, house, techno, dream pop, alt.country, folk, Compact Disk Dummies ou Lady Gaga, il te reste toutes les variantes de l'indie, avec une chanteuse à voix et des guitares saignantes ou noisy.
' Jimmy' offre une touche garage, il précède un midtempo des plus plaisants ' Horizon'.
Une intro percussive amorce a soulful track, toujours sans titre, suivi par le calme  'Home, voyant Tess en Sainte-Nitouche délurée.
Elle assure un max, that chick has balls... te signifie Inge, une petite étudiante carburant au gros rouge.
Tu acquiesces.
A new song, que vous n'entendrez pas sur le EP,  pour rire, on a écrit 'Drekbol' sur la playlist. Cette nouveauté présente des points communs avec certains titres de Elysian Fields, pour te faire comprendre que c'est pas du caca.
' Wild Pack' du blues/trash énervé et pour achever cette petite demi-heure, 'In line for light' un downtempo aux senteurs Americana.

 Midnight Directives, de jeunes pousses destinées à s'épanouir dans un avenir proche!