samedi 7 avril 2012

Embracing Franki à l'Archiduc, Bruxelles, le 6 avril 2012

Appelle ça Good Friday, Black Friday, Holy Friday ... it's a fast day , pense pas que les clients de l'Archiduc se soient beaucoup abstenus de toucher aux breuvages bien tassés.
L'affiche indique 7 PM, le barman corrige 19:30, il sera 19:50' lorsque
Embracing Franki & Band rappliqueront pour s'installer dans le coin scène.

Attente fastidieuse, donc, dans ce café Art Déco s'avérant rapidement trop exigu, une foule compacte se presse au comptoir, l'étage est blindé, le portier ouvre et referme les battants toutes les 12 secondes, une agitation fébrile dans un club, qui n'a jamais été idéal pour assister à un concert dans des conditions décentes!

Le Boy George uit Gent fut Franki ( un single 'Embrace' en 2000, avant ça une kyrielle de concerts en région gantoise) , puis un virage electro dance, Frankilizer, pour finalement être rebaptisé 'Embracing Franki' et revenir à la levenslied!
Tu croisas sa route aux Ateliers Claus ( à St Gilles, à l'époque), grosse claque!
Aussi quand tu apprends qu'il vient présenter, rue Dansaert, de nouveaux titres en prévision d'une plaque enregistrée au Jet Studio, tu décides de t'y pointer tôt, question de poser ton arrière-train à une distance respectable des musiciens.
Musiciens formidables d'ailleurs: Saar Van de Leest aux claviers ( Traktor, Capsule, Franco Saint De Bakker...) - la jazzlady Yannick Peeters à la contrebasse ( Steven Delannoye, Teun Verbruggen, Anoo, Eve Beuvens...) - Vera Claessens ( acoustic guitar, secondes voix), la copine de Teuk Henri, qui hante les guitares électriques ( pour te faire plaisir on te rappelle deux noms: Sharko, Makemake) et aux drums Patrick Clauwaert ( Makemake).

Willkommen, bienvenue, welcome!
Fremde, étranger, stranger.
Gluklich zu sehen, je suis enchanté,
Happy to see you, bleibe, reste, stay.
Willkommen, bienvenue, welcome
Im Cabaret, au Cabaret, to Cabaret...

' Love me or leave me' , Engelbert Humperdinck, présent, eût été jaloux.
Teuk agrémente la valse rétro de sales riffs de guitare.
Extravagance, bravoure, flashiness, l'androgyne maniéré ( pléonasme) affole la foule.
Crooning time avec l'excessif ' Devotion' que Vera décore de backings sucrés.
Place à une séquence sentimental New Wave: ' A little more love', sorti sur un EP de Frankilizer.
'Can't help loving that man' where Tom Waits meets Frankie Goes to Hollywood. La jazzy upright bass, les lignes surf de Teuk et le ton dramatique hypnotisent.
Le single ' For granted' , exotisme latino pour cette plage aussi pute et rococo que le 'Copacabana' de Barry Manilow, tu connais pas?
Al Martino ' Spanish Eyes', ça te va?
Une ballade sirupeuse ' When I watch you in your sleep' .
Il tient pas la grande forme, Franki, pour la troisième fois il doit s'éclipser dans les coulisses et s'éponger.
Il avait le gosier en pente, suggère Teuk.
A sa décharge, son visage poupin subit les assauts brûlants d'une lampe autobronzante rouge le transformant en courge écarlate prête à exploser.
Le va-et-vient constant et la piètre acoustique n'arrangent pas les bidons.
Il revient en souriant résolument: 'Satellite lover', a new song aux fragrances sixties amènes, une touche de cha cha cha, un brin d' auto-tamponneuses rock , presqu'aussi rigolo que les tubes immortels des oubliés ( sorry) Mardi- Gras ( aaah ' Too busy thinking about my baby'!).
Une contrebasse Blue Note, une guitare métallique, voici le slow purulent ' Crying over You'!
A propos, Tom Jones se produira au Rimpelrock!
' All for you' chaloupé, théâtral, kitsch!
Wij spelen ' Shine on me' met z'n drieën: Vera, Teun en ik!
Belle romance comme le ' Sea of Love', version Honeydrippers.
Franki aime le miel!

J'élimine la sueur perlant sur mon front et vous avez droit au bis réglementaire: ' Your love is like a crown', une dernière gâterie au taux de saccharose pas recommandé par la faculté, mais vachement agréable à déguster.

A 21h30', Embracing Franki et groupe doivent répéter ce showcase, le bar étant inaccessible, tu décides d'étancher ta soif dans un autre bastringue!