samedi 28 avril 2012

The Craving Deer à la FNAC City 2, Bruxelles, le 28 avril 2012

Un showcase à 11h45' ( AM), est-ce bien sérieux?
A cette heure où le volatile préféré de Jean-Luc vient d'ouvrir un oeil  vitreux, suite aux excès de la veille,et se gargarise en vue de son chant des matines, la cafétéria de la FNAC est honteusement désertée pour accueillir le duo The Craving Deer.

C'est en 2010 que Rein Vanvinckenroye ( guitare, voix), que tu vis au début du siècle au sein du folkband expérimental Troissoeur, et Natalie De Man ( voix) décident de former The Craving Deer, un projet "naked  slowcore".
Depuis, le cervidé ardent a sorti deux full cd's, ' The Craving Deer' - ' Eye-Shaped Spots', et tourne sans arrêt.


Natalie et Rein entament leur mini-concert par 'Lilith', une plage folk teintée de sonorités psychédéliques / blues.
Les deux voix se marient merveilleusement, un timbre grave à la Leonard Cohen / Mark Lanegan pour le guitariste et un accent chaud et attachant pour sa muse.
Les lignes de guitare sont nerveuses, Lilith est synonyme de démon sexuel ..you are the one who drinks my soul...you are the one who drives me mad... 
 A dangerous beauty, comme la Lady Lilith représentée par Dante Gabriel Rossetti.
La douzaine de clients attablés dans le snack est tout ouïe après un seul titre, bel exploit! 
Une ballade satinée et gently whispered pour suivre: ' Your heartbeat'  , beau comme du Nick Drake.
Next one is a dance, mais ne t'attends pas à du rock endiablé,  le tempo sera lent et sombre.
Au chant mâle ténébreux, succède un roucoulement doux, avant de voir les deux voix fusionner en harmonies te rappelant au bon souvenir de Mark Lanegan/ Isobel Campbell.
Minimalisme exquis!
' Deception and Haughtiness' du blues/americana proche de Howe Gelb, Terry Lee Hale ou Willard Grant Conspiracy.
La météo se prête à une rêverie automnale poétique, légèrement mélancolique: 'The leaves' .
Qui a dit Leonard Cohen et Anjani Thomas?
Une douceur veloutée, un alcool de poire tempéré par trente années de repos dans la cave d'un castel, éloigné des confusions urbaines.
L'amorce de ' The Rose' sera sèche.
L'amour en question:..Why do I mention the same questions... I'm your slave and you're my master... et pour paraphraser Hugues Aufray, le rossignol y va d'un couplet en français.
Brillant!
Le délicat ' Stars are Suns' traite du pardon en mode murmuré. Close harmonies, guitare fluette, intimisme, ambiance feutrée... le soleil se couche, le bois crépite dans la cheminée...chut, écoute, hear me whisper!
Le narratif  'French kisses' baigne dans un climat bluesy tout en t'emmenant loin...to the skies and far beyond, en passant par Barcelone ou Venise.
Avant de s'envoler vers d'autres cieux ( la FNAC in Gent) la chrysalide et l'argus bleu nous proposent un dernier blues/folk  virevoltant: ' Butterfly of Death'.

Une guitare, deux voix: what else do we need?

The Craving Deer, you made my day!