lundi 5 mars 2012

Zita Swoon Group à l'Ancienne Belgique, Bruxelles, le 4 mars 2012

Flex semi-assis ce soir, pas de support, donc 20:30 et, lorsque l'A B plonge dans l'obscurité, la salle est quasi pleine.
Tonton Luk a choisi un emplacement stratégiquement parfait, frontstage, légèrement décalé, à deux mètres du foyer/bar.

Zita Swoon Group

ou les nouvelles aventures de Kuifje Stef Kamil Carlens in Afrika.
Je t'entends venir: non, fieu, Tintin n'est pas raciste, dixit la justice belge!
Un récapitulatif?
Il y eut la période dEUS, le départ, puis brièvement A Beatband, Moondog Jr. ("Everyday I Wear A Greasy Black Feather On My Hat") devenu Zita Swoon suite à des difficultés légales.

Cinq albums studio, des live, et des scores ( pour 'Sunrise' de Munau datant de 1927 et pour la music/dance play 'Plage Tattoo/Circumstances ' en 2000 et, récemment, ‘Dancing With the Sound Hobbyist’ un projet Rosas/Zita Swoon).

2012, le projet burkinabée 'Wait for me' ( album chez Crammed) une collaboration du, désormais, Zita Swoon Group et du balafoniste Mamadou Diabaté Kibié ( né en Côte d'Ivoire, mais ayant grandi à Orodara, petite ville du Sud Ouest du Burkina Faso) , flanqué de la chanteuse Awa Démé, née dans une famille de griots.
Zita Swoon group= Stef ( chant, dobro et une autre resonator guitar) - l'excellent Simon Pleysier, guitares ( ac. - él.) et banjo - Christophe Albertijn, basse - Amel Serra Garcia, afro cuban percussion ( un crack) - et les filles: la souple Karen Willems ( Sofa, Yuko) aux percussions et backings et la racée Kapinga Gysel à l'harmonium, claviers, glockenspiel,melodica et voix .

Le concert commence, sans Awa, avec deux instrumentaux, Stef introduit 'Momo le Magnifique' au dobro, Simon le rejoint à l'acoustique, l'AB baigne d'emblée dans une atmosphère arabo-andalouse, quelques percus discrètes s'invitent, la plage prend des intonations world chaloupées, après 4 ou 5 minutes un melodica mielleux entre en action, un irrésistible flow métissé s'installe.
' Sia Slide' sera bluesy, au croisement Ry Cooder et Ali Farka Touré, ton regard étant fixé sur le jeu reptilien de la séduisante Karen.
Je vous demande d'applaudir Madame Awa Démé, habillée d'une robe traditionnelle mauve, pas des plus recommandées pour le cake-walk: ' Sababu' chanté à deux voix, en anglais pour l'Anversois, en mandingue pour l'Africaine.
Mix épicé, vif et sautillant.
Mamadou, explique leur le sens de 'A Ni Baara'!
A Ni Baara, c'est un bon travail!
Un African blues traitant d'émigration, de recherche de boulot... Simon nous décoche de superbes riffs lyriques, les vocaux et les rythmes te font inconsciemment penser à Zap Mama.
' Ala Non Man Di' = c'est pas facile de connaître Dieu, une prière pendant laquelle les rythmes africains traditionnels se mêlent à l'univers Zita Swoon.
Le timbre puissant, riche et passionné d'Awa et ses pas de danse colorés retiennent l'attention du public.
Un voisin, légèrement éméché ou sous d'autres influences, se pique de l'imiter, il devrait plutôt s'essayer à la danse des canards, style qui convient mieux à ses talents chorégraphiques.
' Negen' à propos d'un flatteur, sera décoré d'une subtile démonstration au balafon.
' Tasuma/Ji' ou le feu et l'eau.
Une plage 'sérieuse' traitant de la guerre, de la déforestation.
Imposant titre matraque pendant lequel la voix magique de Kapinga nous rappelle qu'elle n'est pas pour rien une des chanteuses phares de Zita Swoon.
Stef Kamil pour entamer 'Taare', entêtante mélopée, accélérant progressivement pour arriver au paroxysme hystérique et enfin s'éteindre à petit feu.
' A Sera Aw Aara' est une chanson d'amour au background cajun, Stef passant du français à l'anglais.
Place au secouant instrumental' Ko Benna Waati' de l'African garage surf, la guitare de Simon et le xylophone en bambou de Mamadou rivalisent d'adresse.
Sur l'album une section de cuivres jazzy fait swinguer ce titre à mort.
' Nisondiya' prendra des teintes hawaïennes, un harmonium désuet viendra briser le tempo relevé pendant un break apaisé.
A lire toute cette pauvre prose tu te dis, wooah, ils ont assisté à un concert grandiose et varié, et bien, pas tout à fait, après 50' ton esprit se met à vagabonder, le truc ne s'attaque pas à tes tripes, t'es pas vraiment impliqué... c'est vachement bien foutu, ça balance un max, mais t'as l'impression, parfois, d'assister à un collage artisanal ou, pire, à un documentaire Exploration du Monde.
Dat vind ik ook, raconte Luk, heureusement, visuellement, il te reste les gesticulations d'Awa Démé.
' Taamala Fisa'= c'est bien de voyager, toujours ce flow groovy et une dernière: ' A Y'I Majigin' , autre morceau arc-en-ciel, carte postale, pendant lequel la chanteuse/danseuse amuse la galerie avec ses acrobaties périlleuses.

80', que des visages souriants à tes côtés!

Séance bis.
Elle débute par un impromptu de Mamadou au balafon.
Sadi, Cal Tjader, Lionel Hampton, Roy Ayers... version Burkina Faso!
Puis le band entier offrira au public une suite de deux titres fusionnels et dansants , probablement 'Teach Me' et une finale tribale névrotique ( 'Taman Ja'?).

La tournée se poursuit jusqu'en mai 2012, elle passera par l' Allemagne, Paris, les Pays-Bas pour finir au KVS, le 3 mai!