mardi 20 mars 2012

Laura Marling- support: Pete Roe à l'Ancienne Belgique, Bruxelles, le 19 mars 2012

Configuration flex semi-assis pour Laura Marling après ses passages au Botanique en novembre 2011 ou avril 2010.
Il faudra attendre 21h avant de voir l'Ancienne Belgique bien garnie, un public fort jeune, élément féminin venu en force.

20h, Pete Roe est chargé du hors-d'oeuvre.
Le timide singer-songwriter londonien fait partie du backing band de la blonde Laura, a sorti un EP ' The Merry-Go-Round', que tu peux classer dans la catégorie traditional British folk.
Gentle voice, un jeu de guitare subtil, sweet or bluesy melodies qu'une partie dissipée du public a boudées, les petites lycéennes, à tes côtés, narrant bruyamment leurs exploits scolaires du jour.
Six nice acoustic songs en 30', pas de quoi grimper au mur, mais c'est soigné, charmant et honnête.
Une première ballade pastorale ( ' There has to be a reason') sera suivie du mélancolique 'In the arms of another' .
Le rythmé 'Oh Suzannah' en fingerpicking est proche de Donovan quand il se fait léger et bucolique.
Pete balance un bluesy track nerveux et fataliste avant de revenir au soft and quiet folk à la Ralph McTell avec de beaux accents Richard Thompson... there's a strange kind of mystery in the air...!
Douceur d'un paysage à l'anglaise peint par Gainsborough ou Constable.
Il termine son set par un ultime rustic folk ( 'Carry on like before'?) et rejoint les coulisses.

Laura Marling

22 printemps, trois albums ( le dernier ' A creature I don't know'): précoce la native d'Eversley, dans le Hampshire.
Celle qui débuta comme backup singer chez Noah and the Whale collectionne les éloges... "The First Lady of Folk" avance le magazine The Fly, "Laura Marling ou la mélancolie magnifiée" ( Libération), "Jeune surdouée du folk anglais" ( Les Inrocks), la nana n'est guère prodigue de sourires.
That lady doesn't smile that much, does she?
Ses nombreux fans n'en font pas une maladie, acceptent ses caprices et la portent aux nues.
A 21h, elle se pointe, armée d'une acoustique et accompagnée d'un quintette:
Ruth de Turberville au violoncelle ou autoharp ( Ellie Goulding, Nathaniel Rateliff) - Matt Ingram aux drums ( Nerina Pallot, Paloma Faith...) - Graham 'Grazzly' Brown: basse, contrebasse ( Alessi's Ark) - le multi-instrumentiste ( trompette, banjo, mandoline, tenor horn ), Marcus Hamblett (Alessi's Ark- The Leisure Society- The Unthanks- Sons of Noel and Adrian...) et Pete Roe ( piano, orgue, guitares).

Une orchestration imposante pour introduire ' I was just a card' , titre impressionnant que les critiques rapprochent de Mumford & Sons.
Marcus troque la trompette contre un banjo pour 'The Muse', un upbeat pieds légers, truffé d'éléments skiffle/dixieland.
Retour au calme avec l'élégante et sombre valse 'Don't ask me why' présentant un petit côté Joni Mitchell attachant.
Le splendide et narratif 'Salinas' , violoncelle en arpèges, banjo country, lignes de guitare électrique aux couleurs Americana de Pete Roe et un choeur de cinq voix, est un des titres les plus rock du répertoire de la petite anglaise.
La délicate lamenting melody 'Blackberry Stone' se trouvait sur l'album précédent 'I speak because I can'. Ici, également, le cello sombre de Ruth et les choeurs célestes émerveillent.
A 22 ans, Laura fait preuve d'une étonnante maturité.
Place à 'Ghosts', plage issue de son premier CD ( 'Alas I cannot swim'), elle était âgée de 17 ans.
Une gymnastique vocale intrépide et un public battant des mains en suivant le rythme nerveux imprimé par la batterie.
'Alas I cannot swim'( hidden track du CD du même nom): une fraîche ritournelle/conte de fées folky.
Le groupe se tire, Laura solo pour quatre superbes morceaux, en commençant par 'Dance, dance, dance', une composition joyeuse de Neil Young que l'on retrouve sur le premier album de Crazy Horse.
Le limpide ' My manic and I' sera suivi d'une nouvelle chanson, une ballade intimiste, ' Once is enough to break you' , chantée d' une voix d'une pureté cristalline, proche des intonations d'une Joan Baez.
Bruxelles retient son souffle et l'angélique enfant amorce une dernière plage en solitaire, la veloutée et tendre love letter 'Goodbye England' ( Covered in Snow).
Retour du groupe, je ne vous les présente pas, décide la maîtresse d'école, ils vont le faire eux-mêmes en vous racontant une anecdote ou une blague.
Tu commences, Matt:" tu connais celle des autoroutes belges visibles depuis la lune... "etc!
Une mandoline pour Marcus, let's go pour le turbulent 'Alpha Swallows' au chant choral symphonique.
Il sera suivi de 'My Friends' une tranche de folk pop vigoureux et tapageur faisant place au murmuré 'Sophia', virant soudain country rock agité sur couches de backing vocals aériens.
Elle termine le set avec 'Rambling man' , encore une plage t'amenant aux comparaisons flatteuses avec la grande Joni Mitchell.
La suivante servira d'encore, annonce Laura, vous n'aurez pas droit à la mise en scène habituelle, on reviendra pas, le dynamique manifeste féministe ' I speak because I can' clôture donc ce convaincant concert de 70'.

Malgré les hurlements et les jérémiades, ils ne réapparaîtront pas sur scène!