vendredi 22 avril 2011

Mauro (Pawlowski) Candelaershuys, Uccle, le 21 avril 2011

Au vu de ce mois d'avril exceptionnellement chaud et sec qui s'éternise sur notre beau pays, en affaires courantes, vous êtes nombreux à nous poser la question du risque d'une canicule pour cet été.
Pour rappel en 2010:
la presse russe avait fait état de l'engorgement des morgues et des crématoriums de Moscou: 11000 décès imputables à la chaleur étouffante en juillet et août... alors une année presque entière ( 360 jours d'impasse) sans gouvernement, c'est de la rigolade, quand on connaît les risques de rupture de stock de bière dans nos grandes surfaces.
Ce préambule météorologique tente de vous expliquer la raison pour laquelle le Candelaershuys n'affiche pas uitverkocht pour la venue de Mauro en terre uccloise.
Bruxelles est au Zoute, sauf une bonne cinquantaine de purs & durs qui, pour rien au monde, ne rateraient un concert de Mauro Antonio Pawlowski, le citoyen le plus célèbre (ex aequo avec la judoka Ingrid Berghmans) de Koersel.

Second passage solo du prolifique wonderboy dans la maison patricienne, après le gig mémorable de février 2009.
Fin mai commencera la tournée avec dEUS, avant cela quelques dates sous le nom de Mauro, ou Mauro & the Grooms, ou Pawlowski, ou Radical Slave, ou Stahlmus Delegation, selon l'humeur de l'instant.

Ce soir: Mauro en acoustic show.
20h35', une petite intro andalouse à la 12-strings pour inviter le public à quitter le bar et à prendre place dans le salon.
La setlist, fixée sur un monitor, mentionne une vingtaine de titres, elle ne sera pas respectée, Mauro jouera son arty folkpop sombre selon son inspiration.
Premier titre et déjà une tirade décrivant le personnage...I don't mind being a fool in the eyes of most people..., chanté d'une voix fragile, incapable de monter dans les aigus.
Comme en 2009, Mauro restera sobre, réservé, discret à l'opposé du fier guitariste hautain et distant qu'il incarne chez dEUS.
Les titres lents, introspectifs, désenchantés, légèrement mélancoliques vont se succéder.
Pas question de cafard ou de déprime suicidaire, non, on a face à nous un gars lucide maniant l'autodérision et l'ironie à la perfection et décorant ses textes avisés de lignes de guitare châtiées.
Un downtempo visionnaire 'Visions', suivi d'un morceau composé par Peter Houben ( ex-Nemo, Ultracowboy ou Benny Zen et partenaire de Mauro dans Mitsoobishy Jacson) :'The good Lord created hyenas and I can scratch my balls' ( anytime I want) , le prix Nobel de littérature n'est pas loin...
Une majorité de singer/songwriters se réclament de Bob Dylan ou Leonard Cohen, pas moi, je préfère Hall & Oates ou Michael McDonald..., j'ai composé ce titre en pensant à eux: 'Calm Love'.
'You got me working' a été plongé dans le même moule crooning acoustic pop, proche de l'oublié David Dundas.
'Five Beers': lumineux...after five beers my world becomes a stage..., quelques riffs proches du 'Hotel California' des Eagles ornent cette superbe ballade, toute en demi-teintes.
A power pop song, annonce le Limbourgeois: ' High Culture' !
Elle sera suivie du mélodieux ' The Distant Life' .
Sorry, Ukkel, mijn stem is verleden, je tousse un bon coup, elle va revenir: un second Peter Houben, ' Over the Hill' , non ce n'est pas celui de Machiavel...
A la six cordes, un titre tendance escapism .. gonna step through the snow... ( ' Out of the storm' ??) , suivi du superbe 'Leaving Montreux', du David Bowie acoustique.
Par une belle journée, comme celle-ci ..you're sitting in the garden reading the headlines.. calme épicurien!( 'Always Someone').
Une country romance 'Kinder Romance' , du Dolly Parton barbe de deux jours , soutien-gorge Chantelle 85 b.
Une séquence chez le psy ' Suddenly girl' à prendre au second degré.
Il ne manque pas d'humour, le bougre!
On cite: le beau temps c'est la misère, mieux éclairée... , une cover des Frogs, un band méconnu du Wisconsin 'I've got drugs out of the mist'.
...out of the mist, there's a pimp (out of the misty moon)
out of the mist, there's a hooker (coppin' tit)
out of the mist, there's a priest (from a man with a joint in his hand)
out of the mist (i kissed you beautiful)
out of the mist
how could i miss you with your drugs?...
Une pusher song plus imagée que celle de Steppenwolf.
'Never a strange man' un titre que j'ai retravaillé, a work in progress, que je vais essayer de ne pas saboter.
Aucun problème , parfait!
'I tried not to hurt you' belle ballade mélancolique, dépouillée et une dernière avant la course vers le bar: ' I was never there' , un blues blasé ...tu t'es trompée, t'as confondu, c'était pas moi...I was never there...
75' d'apparente nonchalance, mais aussi d'authenticité inspirée.
Mauro, un mec cool et talentueux!

Une fausse sortie, un petit numéro de clown et un bis:
Allez, il fait beau, une note optimiste aux accents sixties avant de se quitter.... I'm cursed and I'm sick... chacun son interprétation de l'optimisme!
Quelques envolées lyriques et une seconde retraite pour rire.
Vous en voulez encore une?
En vitesse, alors!
Mais quoi?
Une cover: 'The Child Brides' , The Auteurs ( Luke Haines) , des gosses poussés au suicide, rien de tel pour terminer dans l'allégresse pré-pascale.
Brillante murder song pour clôturer un concert étincelant!