jeudi 18 novembre 2010

Bertus Borgers au Music Village, Bruxelles, le 18 novembre 2010

Rue des Pierres, le Music Village, c'est là que cela se passe le jeudi midi, un nouveau Broodje Brussel, garni par Isabelle.
En l'occurrence elle nous a concocté un Hollandse uitsmijter.
Un videur, tu veux dire?
Fais pas le malin, c'est pas parce que la rue Neuve est à 2 pas que tu dois penser à feu Michel Demaret, le seul portier/sorteur qui soit devenu bourgmestre.

Bertus Borgers

naît en 1947, c'est un miracle qu'il soit encore de ce monde.
Sa carrière musicale démarre alors qu'il avait à peine 15 ans, avec les Evergreens il interprétait les Beatles et les Stones.
Après tu peux entendre son saxophone e. a. chez Golden Earring (une tournée aux States), Sweet d' Buster (avec Robert Jan Stips!), Herman Brood , Raymond van het Groenewoud... pour passer le temps il enseigne, aide à fonder la Rockacademie à Tilburg et écrit ses mémoires.
Il vient nous présenter son dernier né 'Ver van hier' à la fois titre de son CD et de son recueil de nouvelles.
Pour l'accompagner, une histoire de famille: son frère Peer (Peter) Borgers à la guitare and some backings, sa fille, Nova, au chant et violon et le belge de service, uit Limburg: Steven Van Gool, à la contrebasse.
On est aussi limbourgeois ajoute Bertus, mais de l'autre côté de la frontière.
Deux dates chez nous: Bruxelles et le soir même:Ypres!
En route pour une bonne heure de singer/songwriting interprété dans la langue de feu Harry Mulisch.

Un blues, basé sur une expression de mon paternel, pour ouvrir le débat: 'Zakgeld'.
Il sera joué à 3: Peer, Steven et Bertus à l'acoustique.
Ik ben geboren zonder zakgeld Ik moet werken voor de kost... t'es pas le seul à ne pas être né avec ton cul dans le beurre, BB!
Godv., cette poire sait manier une 6 cordes.
C'est bien de rock qu'il s'agit, c'est pas du Rob de Nijs ou du Gerard Joling.
Tes pieds battent déjà la mesure, faudra faire gaffe à ne pas trop secouer la table sur laquelle ton voisin a déposé une trappiste.
Voilà le sax pour un rock bien pensé : 'Zoveel' .
T'as Toni, un tigre, Suzy ,une madame qui aime les hommes, puis Mammoed s'amène de Marrakech pour travailler dans le snack à dürüm de son oncle...zoveel gebeurt onofficieel...
Une photo sociale, pas amère, mais juste.
'De Verloren Conga' instrumental cool jazz à la Stan Getz, avec un brin de philosophie en prime: du soleil tous les jours n'offre aucune garantie de bonheur!
' Ins Blaue Hinein' un nouveau blues limbourgeois ...ik ben alleen, stik alleen .
Ouais, I'm so lonesome I could cry!
Mais ils ont pas l'air de pleurnicher, d'ailleurs, pour rire, Bertus nous gratifie d'une séance Daffy Duck et sa mignonne enfant rapplique pour un chorus charmant...laissez faire... ce à quoi le vieux répond: Sturm und Drang... le traité de Maastricht sur scène!
Parfait ce titre!
'Stort' voit Nova saisir son violon pour un titre d'hollandana remarquable!
Une tranche de vie rock'n roll. En route pour Amsterdam: caviar, coke (pas light) et champagne...
Normal, pour un copain d'Herman Brood!
Bon, un truc plus léger pour digérer le caviar: ' Tijd voor jou'.
Un titre épicurien.
Nova aux lead vocals, in English, le superbe jazz round midnight: ' How High'.
'Ik blijf binnen vandaag' encore un blues immaculé.
Gewoon schitterend!
Le titletrack 'Ver van hier', une mélodie mélancolique et autobiographique que Bertus joue avec deux flûtes des Andes.
Les golden sixties vues avec un certain recul.
Ce gars sait de quoi il retourne: lucidité et apaisement!
Une séquence de storytelling: imagine une plage sur une Costa espagnole, pleine d'anglais s'enduisant de Nivea et cuvant leur cuite de la veille, un vieux bateau de pêcheurs jette les amarres, en descend une dizaine de boat people africains, personne ne les regarde....
' Eigen ding' où comment vivre avec des oeillères...leven als een God met je achterdeur op slot...
Egocentrisme, repli sur soi, indifférence...
En duo: Nova, au chant Eva Deroovere, la déraisonnable/ vader, le narrateur qui raisonne: ' Druk op de knop'.
Un dialogue de sourds sur fond musical alt.country.
Un country rock, 'Waaraan heb ik dit verdiend', décoré de riffs exceptionnels de Peer.
Un sax solo juteux ' Baljurk' qui introduit le dernier titre, le cabaret jazz/ funk ' Betaal !'.
La classe : James Brown meets Tom Waits...
Allez, gars....doe niet zo flauw, betaal...
Bois un coup, amuse-toi et paie...

Superbe concert!