lundi 19 juin 2023

Fête de la Musique à Guingamp , part two , Place du Vally, le 17 juin 2023

 Fête de la Musique à Guingamp , part two , Place du Vally, le 17 juin 2023 

michel

Il aura fallu attendre le set de Sol Invictus pour voir  le public s'animer.

Décidément, le rap a le vent en poupe et peut se montrer intéressant!

Les rappeurs briochins n'ont pas choisi leur étiquette par hasard, de Mithra, le soleil invaincu, à l'album d'Akhenaton, en passant par celui de Faith No More, Sol Invictus éblouit, tel un astre incandescent.

Si au départ du concert Sol s'ébat sur scène uniquement accompagné par un beatmaker incroyable ( Max) , dans le courant du set,   Kazan et  Épicéa Lunaire viendront le seconder, ce quartet va enflammer une place jusqu'ici amorphe.

Un premier rap engagé ( presqu'un pléonasme) est lancé, le flow freestyle est clair et accrocheur, le  choix du fond sonore conforme à ce qu'attendent les fans de hip hop.

..pour ressembler à Monsieur Tout le Monde, je fais des compromis immondes... et quand il expulse ...j'ai trop la rage...une gamine à tes côtés lance un Yeah hargneux.

Le duo enchaîne sur ' Big Pharma' , pas vraiment une pub pour Bayer AG et autres sociétés pharmaceutiques et agrochimiques, le virus a permis à certains de s'enrichir honteusement!

Autre thème abordé: la   guerre, qui rend le monde hardcore.

Phrase clé: qu'ils aillent se faire enculer!

A deux MC's ils sont encore plus performants, les punchlines choc se succèdent, ... je t'arrache le  bide... a  failli te voir dégueuler,  t'es pas amateur de gore, tu t'es ressaisi  à temps , ils ont embrayé sur un autre film d'horreur, où il est question d'un mec dans ta tête, t'as repensé à 'Innerspace' , car t'étais fan de Meg Ryan. 

Tiens, voilà Épicéa Lunaire qui vient  balancer  son rap sylvicole  désenchanté, ... l'espoir est parti dans le décor....

Que viennent faire Pinochet, Spinoza et Bobby Lapointe dans le même bateau?

C'est de la magie, mec, je les sors du chapeau!

Les rappeurs sont souvent décrits comme des ignares, pas ceux-ci, ils citent Homère, l'Odyssée, Persée , Jules Ferry, avant de nous faire comprendre que la guerre, c'est pas bien, sauf quand c'est les USA., évidemment!

Des trompettes en bruit de fond, ...aux armes, aux armes... c'est pas du reggae, c'est pas du Gainsbourg, mais ça tape  juste et fort, mais qu'est devenue la douce France de Charles Trenet?

Epicéa Lunaire décide de s'attaquer au dieu argent et puis  Kazan  prend le relais, c'est la déglingue, ce monde est pourri!

C'est avec le single ' 8 janvier' que prend fin un concert incisif !


Nouveau changement de tribune pour écouter Bartowsky.

Google est avare d'informations, tout au plus le moteur de recherche mentionne une certaine Eveline Bartowsky, microbiologiste et oenologue, nos Bartowsky, eux,  sont originaires de Guingamp et pratiquent un rock instrumental sans concessions, auquel tu peux coller les étiquettes, stoner, doom, sludge!

Ils sont trois: Alexandre  Aubert. - guitar, ( il n'a pas le téléphone)/Clément M. - bass,  beau t-shirt Knucke Head et Thomas G. - drums, tatouages impressionnants!

On leur connaît un EP, 'Buffalo', audible sur Bandcamp.

Caractéristiques, le groupe ne tient pas compte des trois minutes réglementaires pour passer en radio!

Une première salve instrumentale nous est destinée, ainsi qu'à Charles Darwin, ' Monkey on the tree'. 

Ils disent aimer le Bordeaux, enfin celui proposé par  Mars Red Sky,  des gens influencés par le bon vieux Black Sabbath  ou par Kyuss.

Tu te fais donc une idée: un son lourd, un tempo tragique et a low-tuned guitar, et comme ils ne sont que trois,  les heavy blues trio à la Cream, Taste, James Gang   ou West-Bruce-Laing sont une référence, mais tu oublies le blues rural!

Stridences et riffs bien taillés, dans une roche non friable, caractérisent l'intro de 'Outer Space', quand la  basse et les drums rejoignent Alex le  truc, malgré sa masse  colossale, s'envole dans le cosmos.

La terre est bien minuscule, vue de là-haut!

' Silver Slate' est également repris sur l'EP, le traitement est similaire aux deux titres précédents:  densité, efficacité, rythmes répétitifs, guitare massue, basse brute, et drumming acharné.

On a eu droit à une accélération imprévue après  trois minutes, mais un poids   lourd de cette envergure ne prend de la vitesse que lorsque la route descend!

'Shadow'  ne risque pas de faire de l'ombre au DJ du même nom, le thème demeure sombre et se rapproche du black metal.

Déjà la dernière, annonce le  guitariste: la suite ' Grass eats buffalo', le monde à l'envers quoi!

Démarrage pour qui sonne le  glas , suivi par des méandres, tantôt boueux, tantôt agités, plus  de 10 minutes  à contempler les buffles mâchonner un gazon déjà sec et fétide.

 

Un set radical donné par un  trio qui ne fait pas de cinéma!

C'est l'heure de se  restaurer,  Red Rivers of Weepin’ a pris place sur  la scène 1, tu prêtes une  oreille distraite à leur mélange,  relativement peu épicé, t'es  pas convaincu , tu décides  de prendre la tangente, tu rates quelques formations,  dont les talentueux Pandapendu ou Dandy Monkeys que tu as déjà eu l'occasion d'apprécier sur scène.


Chez toi: déjà là?

Oui, les frites étaient trop grasses...