dimanche 19 juin 2022

Rival Sons à L'Autre Canal Nancy, le 15 juin 2022

Rival Sons à L'Autre Canal Nancy, le 15 juin 2022 


RIVAL SONS + KO KO MO’_L’Autre Canal, Nancy (FRA)_2022.06.15
Set List :
01.All Over the Road. (Pressure & Time – 2011)
02.Young Love. (Pressure & Time – 2011)
03.Pressure and Time. (Pressure & Time – 2011)
04.Only One. (Pressure & Time – 2011)
05.Get Mine. (Pressure & Time – 20)11)
06.Burn Down Los Angeles. ( Pressure & Time – 2011)
07.Save Me. (Pressure & Time – 2011)
08.Gypsy Heart. (Pressure & Time – 2011)
09.White Noise. (Pressure & Time – 2011)
10.Face of Light. (Pressure & Time – 2011)
11.Too Bad. (Feral Roots - 2019)
13.Open My Eyes. (Great Western Valkyrie – 2014)
14.Electric Man. (Great Western Valkyrie – 2014)
15.Jordan. (Head Down – 2012)
16.Shooting Stars. (Feral Roots - 2019)
17.Feral Roots. (Feral Roots - 2019)
18.Do Your Worst. (Feral Roots 2019)
19.Nobody Wants To Die. (Unreleased track - New Album to Come – 2022)
Line Up :
Dave Beste : bass guitar & backing vocals
Ben Bowers : drums
Jay Buchanan : lead vocals & guitar
Todd Brooks : keyboards, backing vocals & percussion.
Scott Holiday : guitars, backing vocals & percussions.
La dernière fois que nous avons vus nos Sons en concert, c’était le 19 novembre 2019 au 013 Poppodium de Tilburg, Pays-Bas, et comme à notre habitude, une fois le spectacle terminé, notre seul souci était de savoir où et quand nous allions les revoir. Nous ne savions pas encore qu’une semaine plus tard, nous serions percutés de plein fouet par une pandémie traîtresse autant que mondiale, une monstruosité qui allait nous séparer brutalement de nos amis pendant près de 19 mois. C’est un peu comme quand tu as quelqu’un de la famille en prison, sauf qu’en prison, tu as encore droit à des visites et au parloir. Tandis que dans notre cas : rien, niente, nichts, nothing, nada, niets !
Avec la reprise des activités, c’est donc très excité que le fan club belge se déplaçait chez ses voisins français de Nancy, capitale de la Lorraine. Un Fan club pourtant amputé de sa Maria nationale, partie s’étendre sous les brûlants cieux ibériques en vue d’y subir un drainage corporel en profondeur, suivi d’une formation de dresseuse de furets, des plus prometteuse. Malgré cet inconvénient majeur, nous sommes restés fidèles au rituel que nous nous imposons et qui nous permet d’entretenir et de développer nos connaissances générales à chaque déplacement en groupe. Pour se faire, Carlo et moi (surtout moi) avons dispensé un cours accéléré en la matière à Amélie, institutrice et aventurière de vocation. On sentait une excitation palpable au niveau de la banquette arrière. Notre choix s’est tout naturellement porté sur la Germanie voisine et plus particulièrement ce qui concerne la région de la Hesse, le Main, Francfort, son aéroport (flughafen en v.o.) et ses piercings, sans oublier sa gastronomie locale pleine de longues saucisses chaudes et frétillantes qui ondulent lascivement au milieu de la choucroute (sauerkraut en allemand) dans l’attente d’une bouche inquisitrice et goulue. Notre institutrice s’étant soudainement prise d’une passion dévorante pour nos cousins Germains, j’ai tenté de lui inculquer quelques expressions courantes et utiles dans la langue de Goethe. La petite gourmande en salivait d’abondance. Des bruits de couloirs sembleraient indiquer qu’un rapprochement, voire même un jumelage soient envisagés. Ce ne serait plus qu’une question de jours et d’horaire d’avion.
Mais revenons à nos moutons, après 280km d’un parcours animé de discussions culturelles intenses, nous choisissons soigneusement notre emplacement de parking à l’endroit réservé à cet effet. L’endroit est désert. Dès l’ouverture des portières de notre puissant SUV, Boum ! nous passons brutalement de la climatisation bénie au cagnard brutal ; ça cogne dur sur nos crânes vieillissants. Allez, on en a vu d’autres. Suivons notre instinct. Un petit tour par l’entrée des artistes et on échange enfin des nouvelles avec notre ami Todd, claviériste des Rival Sons de son état. Mais la faim est là qui guette, tapie, sournoise. Malheureusement pour nous, on ne peut pas dire que le quartier regorge de cafés ni de restaurants ni de snacks voire de tout autre type de commerce de bouche, ce que ne tardent pas à confirmer les habitants de l’endroit interrogés à ce sujet et qui nous convient à nous diriger plutôt vers le centre « mais c’est loin ». Heureusement, notre persévérance légendaire est récompensée lorsque se dresse à quelques dizaines de mètres, devant nos yeux ébahis, un établissement sur le point de fermer proposant encore deux ou trois maigres salades fraîches du matin et des viennoiseries qui ont supporté la journée en vitrine. Donc, repas light contraint et forcé heureusement récompensé par un coucou rapide à Jay Buchanan en mode sportif, parti pour un jogging de mise en forme. Retour à la salle et join-up avec nos amis du fan club allemand, Ushi en tête.
A 19.00 tapantes les portes s’ouvrent en grand et, comme par magie, nous nous retrouvons très vite postés au premier rang, appuyés sur les barrières de sécurité, comme d’habitude, devrais je dire. Le concert de ce soir fait partie intégrante de la tournée mondiale célébrant les dix ans de la sortie de l'album « Pressure & Time » l’album qui a tout déclenché. Ils vont nous jouer le vinyle dans son intégralité et en séquence dans l’ambiance que vous pouvez imaginer. Pourtant une certaine inquiétude règne parmi le public : il paraît que Michael Miley n’est pas là ! C’est vrai il y a un changement notoire au niveau du line-up puisque c’est Ben Bowers, le technicien guitare de Scott Holiday qui remplace d'ailleurs magnifiquement Michael Miley, le batteur titulaire devenu papa et qui a préféré rester auprès de son épouse pour quelques jours. Bravo Ben, You Rock Buddy !
Pendant près de deux heures et dix minutes, sans que le Deguëllo ait été sonné, Rival Sons ne fera aucun prisonnier ! Ce qui est génial avec ce concept de concert anniversaire, c’est que nous avons la chance de pouvoir entendre joués en public des titres qui ne l’ont été que rarement, voire jamais. Ce « Pressure & Time » me fait toujours le même effet dévastateur qu’il y a onze ans maintenant, lorsque j’ai entendu le riff à la « Out on the Tiles » en traversant le salon un matin. L’espace de trois secondes, j’ai cru qu’on avait exhumé un nouvel enregistrement live de la tournée 1970 de Led Zep. Je suis resté bouche bée, attendant la fin du morceau pour savoir… et j’ai entendu « Rival Sons ». Pour moi ça allait devenir « Viral Sons », j’étais pris comme je l’avais été par le dirigeable en 1973. J’en suis maintenant à mon 42ème concert des boys de Long Beach, série en cours.
Parmi les titres assassins interprétés sous nos yeux ébahis, il y a encore le très violent « Burn Down Los Angeles » qui sent la sueur, la révolte et les émeutes raciales, comme celles du quartier de Watts qui ont embrasé le paysage de L.A. du 11 au 17 août 1965. Dans mon first pick il y a encore « White Noise » sans oublier l’intemporel, le majestueux « Face of Light » qui nous propulse dans la stratosphère des immenses chansons tant l’interprétation (qui monte crescendo) de Jay Buchanan est tout simplement phénoménale. Sur scène cette perle de culture prend encore une autre dimension.
Pas plus que la première, la seconde partie du spectacle, ne nous laissera une chance de passer au travers des mailles du filet. Un « best of » qui déboule comme un train fou, une avalanche de Rock, pur, Heavy et combien subtil. Lorsqu’on croit enfin avoir gagné un peu de repos, le sublime « Shooting Stars » supporté par une simple guitare acoustique vient donner le coup de grâce à l’une des dernières batailles épiques. l’hymne s’élève vers le plafond de la salle, repris à l'unisson par les centaines de gorges présentes, comme si tous ces gens rassemblés n’avaient plus que ces étoiles filantes pour rêver. Pas rassasiés pour autant, les Rival Sons viendront donner le coup de grâce au moment ou tout le monde se dit que ce groupe a tout dévoilé, qu’il ne peut plus surprendre, Rival Sons sort un dernier joker de sa manche et rafle l’enjeu.
L’inédit, « Nobody Wants To Die » sorte de "Communication Breakdown" ou de « Wearing & Tearing » post punk Heavy Metal détruit tout ce qui avait encore résisté jusque-là à la folie dévastatrice de « Pressure and Time ».
Rendez-vous à Weert ce 21 juin ?
Mitch ZoSo Duterck