mercredi 10 mars 2021

Album - Hvalross - Cold Dark Rain

  Album - Hvalross  - Cold Dark Rain

 

Par NoPo

Independent Release

HVALROSS Cold dark rain 2020

HVALROSS réunit 4 néerlandais dont le pédigrée passe par The Lower Lifeforms, Positive Hate, Oker et The Astral Travellers, groupes inconnus dans mon bataillon.
Gerben van Oosterhout – Voix
Barry Veeke – Guitare
Maarten Vermeulen – Basse and backing vocals
Tristan de Rijk – Batterie

HVALROSS signifie 'morse' en norvégien.
Peut-on en déduire que HVALROSS a les dents longues? Barry le barrit haut et fort 'Our biggest dream is and always has been becoming rich and famous of course...'
Autre déduction, les musiciens ne savent jouer que des beep électroniques? Raisonnement sans que(ue nen) nie tête!!
Après 3 ans sans jouer (band de fainéants!), en 2018, ils remettent les cordes et les peaux sur la table pour tanner à nouveau du rock... et quel rock!
Pour l'écriture, ça se dirige vers les armures, les épées et les bêtes mythiques, l'héroïque fantaisie et la guerre (Maarten cite l'inspiration du poids lourd Mastodon).

La galette s'appelle 'Cold dark rain', certainement celle qu'on voit dracher sur la pochette au design surréaliste très réussi (oeuvre de Nozzman Bram van Rijen).
Apprécier les petits détails dans ce dessin prend un peu de temps mais ça dégage de l'air marin et ça met du sel pendant l'écoute du disque.
Un personnage, ressemblant à Moïse, se plante comme un roc(k), bâton à la main, dans une mer déchaînée.
Un long serpent de mer (forcément), gueule béante, surfe sur les vagues écumantes. Une aile déchiquetée vole au dessus de lui.
Une tête de lion aux dents de morse et une autre de mouflon, dont il ne reste que les os et les cornes caractéristiques, flottent comme à la proue d'un drakkar.
Deux hampes, aux formes arrondies, enfoncées de droite et gauche (celle de ce côté, en pointe de faux), soutiennent la bannière 'HVALROSS' comme une porte... à faux, c'est vrai!
L'écriture s'estompe par endroits recouverts de nuages. La texture hachurant ciel, mer, barbe et robe du prophète et crinière du lion dessine des arabesques de spaghetti (sans décor de western).
Les teintes maussades de la météo pourrie (on est dans le chnord!) ne parcourent qu'un bleu émeraude (plutôt qu'outremer) qui se dégrade.
Côté musique, ça penche, sans basculer, entre grunge, stoner et rock tendance hard 70/80's.


Le passage dans l'arène se fait en dansant sur les premières notes de 'Death from above', feeling groovy en diable. Belle entrée en matière!
La cohésion des instruments et du chant énergique donne de la force au titre.
Un passage hurlé dans un porte-voix libère une lead guitare et coupe le match en 2. La seconde mi-temps reprend sur le même rythme sans faiblir.

'Trenchfeet' pesant, met du temps à installer une ambiance doom presque sabbathienne. Gerben se donne vraiment, soutenu par les chœurs de Maarten. Aucun élément artificiel, ne vient perturber cette musique rock en ligne simple guitare/basse/batterie.

'Finally Repent' laisse l'intro à la batterie aux rebonds agiles. Barry et Maarten forment un duo à cordes dynamiques avec une guitare aux angles vifs (j'y perçois des relents du suédois Witchcraft).
Alors que les couplets martèlent, le refrain gonfle et expulse le trop plein d'énergie puis 2 guitares reprennent le fil conducteur à haute tension.

'I Shot My Best Friend' quelle drôle d'idée (à moins que ce soit le shériff...)! L'intro dégaine un riff métallique tournoyant sous les coups de boutoir et roulements d'une batterie accrocheuse.
La précision du tir foudroyant atteint son but et nous convainc haut la main.

'Oblivion' bégaie un riff saccadé et entraînant. Le refrain effervescent brille de mille feux qui réchauffent le corps et l'esprit.

'The Owl' s'ouvre sur un motif de batterie suivi d'un riff strident et obsédant accompagné d'une basse grondante. La trame vocale enthousiaste puis un solo de guitare lumineux dépressurisent avant une échappée flottante très travaillée.
Un chouette morceau (évidemment) mélodieux et psychédélique, typé 70's.

Le riff maître écorché de 'As I Am' s'allonge en serpentant, comme une tige pleine de sève qui laisse pousser des rejets, malmené par des assauts de batterie aux déboulés percutants.
Sur le pont, deux guitares, au son métallique, croisent le fer avec brio. Le refrain brasse le chant à plusieurs voix fiévreuses.

Un fill à la batterie frappe en lever de rideau. 'Playing the Big Game' enchaîne sur un riff franc et direct. Le chant se veut plus contrasté parfois rageur, parfois posé.

Le dernier tour de piste commence dans une cadence lourde, lente et régulière pour tenir jusqu'au bout d'un round de près de six minutes.
'Geryon' fait référence à la bête du poème épique de Dante, Inferno, datant du 14ème siècle. On entrouvre le Judas.
Le riff monolithique aux accents de rouille ('Rust never sleeps') s'éternise dans une ambiance doom mais la furie reste vaillante surtout sur le refrain.

Tout au long du disque, la morsure est large et vénéneuse.
Sur des riffs massifs, les gens du Nord déploient un rock loin d'être froid et humide mais empreint d'une douce mélancolie.
En 9 titres et 35 minutes, comme 3 sets secs, HVALROSS boucle avec panache un match plein de fougue.
On s'impatiente déjà de savoir ce que le prochain tour va pouvoir nous réserver.

Titres produit par Walter Poppelaars (OTIS)
1-Death From Above 03:52
2-Trenchfeet 04:00
3-Finally Repent 03:28
4-I Shot My Best Friend 02:58
5-Oblivion 03:48
6-The Owl 04:02
7-As I Am 03:31
8-Playing the Big Game 03:45

9-Geryon 5.56