lundi 1 mars 2021

Nematomorphos - Survive the Wasteland (EP)

 Nematomorphos - Survive the Wasteland (EP)

 

self-produced

Qui choisit un nom de scène aussi saugrenu que Nematomorphos?

On questionne le groupe originaire de Vila Real ( Portugal):  Porquê o nome de Nematomorphos?

Etimologicamente, morfos é forma; um nemátodo é um parasita que se alimenta do seu hospedeiro, e controla as suas decisões e movimentos....

Euh, quoi, des vers gordiens, saloperie, on a essayé de lire une exégèse scientifique concernant la  manipulation du comportement chez une sauterelle hébergeant un nématomorphe, dégoûté, on a abandonné après trois lignes.

Pas question de pinailler en charentaises, Nematomorphos, au fond, ce n'est pas plus con que Les 3 Fromages ou David et ses Croquettes, voire Anal Cunt ou Jimmy Eat World.

Le groupe se forme en 2018, sort deux singles, puis, fin 2020, un EP ( 3 titres) qui comprend les deux  45 tours.

Vu le patronyme choisi, tu te rend bien compte que ces gens ne voyagent pas dans le même wagon que  Madredeus, Linda de Suza,  Amália Rodrigues ou Misia, leur credo c'est le métal sympathique, tendance thrash ou death, celui que préfère ta belle-mère!

  Tracklist:
Lost cause?
Tortured Mind
Malevolent Kin

Line-up:
António Cardoso - guitar
Rangel Coutiño - vocals
Paulo Queirós - drums
'Dalton' Rodrigues - bass

Credits:
Recorded at Blind & Lost Studios, produced, mixed and mastered by Guilhermino Martins.

 

A l'examen de la pochette, tu ne risques pas de gerber sur tes Tommy Hilfiger neuves, pas de ver répugnant, mais un dessin surréaliste, signé F. Malojo, représentant  une main ouverte dont les doigts anguleux semblent vouloir écraser un amas de buildings, tandis que des figures humaines minuscules glissent entre ses phalanges pour aller s'écraser Dieu sait où, l'artwork renvoie aussi bien vers Fritz Lang que vers la fresque du  Jugement Dernier,  que tu peux admirer à Albi.

Libre à toi d'interpréter l'oeuvre à ta guise, mon cher Henri! 

Cale-toi ton dans fauteuil, c'est parti sur les chapeaux de roue, ' Lost Cause' est précédé d'une longue intro, musclée,  devant préparer les mercenaires à l'affrontement: heavy riffs, batterie sonique, agressive, au bout de 60 secondes  t'es prêt à encaisser les growls rageurs de Rangel.

Le scénario est connu depuis Metallica, Megadeth, Slayer, Sepultura ou Pantera, plus de trente ans plus tard, la veine est toujours exploitée, les Lusitaniens ont bien saisi toutes les ( grosses)  ficelles du thrash et s'en donnent à coeur joie.

Droit au but, tel est le mot d'ordre, t'as intérêt à ne pas te trouver sur ma route, je voyage en bulldozer.

'Tortured Mind' démarre par des riffs finement chiadés, mais dix secondes plus tard, le chanteur évacue toute sa hargne, le tempo accélère bestialement, comme la bête a l'esprit torturé, elle éructe tous ses griefs: faut détruire le mur ( Roger Waters l'avait déjà suggéré), ignorer les ordres, en un mot te libérer! 

Quoi?

Oui, tu peux penser à Kreator , ce sont des Allemands, non, ils se déplacent en panzer? 

Opiniâtre  est faible pour décrire leur labeur, ça cogne très méchant.

Les vers spaghettis ne vont pas se calmer avec le dernier acte de leur trilogie,  'Malevolent Kin' , ils te proposent simplement d'éliminer les proches malveillants.

Pas de pitié pour le gladiateur vaincu, à l'abattoir!

Les deux premiers sermons n'étaient déjà des plus pacifistes, le troisième est encore plus féroce et oppressant, ce n'est pas un minuscule ténia qui se ballade dans tes entrailles, c'est un boa constrictor qui, sans pitié, te serre la gorge.

Le Dalton  maniant la basse, aidé par ses affreux et agressifs complices, va finir par avoir ta peau, et cet imbécile de Rantanplan, qui baille aux corneilles, ne viendra pas te prêter main-forte.

Une fameuse tranche de death metal ravagé!

Elvis, c'était Graceland, bienvenue au Wasteland chez Nematomorphos.

Tu te dis que ce  truc doit rudement déménager sur scène mais ce n'est ni au Hellfest, ni au Graspop que tu les verras se défouler.

Les événements sont annulés!

Avouons-le franchement, le headbang dans ton salon, en ingurgitant des litres de houblon,  pour visionner un concert en livestream c'est pas vraiment ta tasse de thé!