mercredi 4 septembre 2019

The Chapas by The Chapas

The Chapas by The Chapas


The Chapas, c'est Swann Yde, batteur et chanteur, et l(i pour t'éviter de songer à Julie Delpy ) olo Gurrey à la guitare et aux chœurs.
Quoi? Si Yde est né en mars.... t'es farce aujourd'hui, est-ce qu'on te demande si tu te nourris aux saucisses cocktail?
Et Iolo, rien à dire?
C'est le gars qui se produit sous la griffe Fingers and Cream?
Le même, indeed!
Il y a un peu plus de deux mois, le duo a fignolé un premier CD, baptisé The Chapas, Swann s'est chargé du graphisme, Albrecht Dürer n'était pas libre.
Tu ouvres le digipack et sur le volet de gauche tu lis: we are a self-produced D I Y blues rock duo from Brittany ( ils ajoutent France, pour t'éviter de songer à Brittany Underwood) and we LOVE rock'n'roll.
Ayant assisté à un concert des lascars à Plouha, tu confirmes cette assertion.
Dans le boîtier, à droite, une plaque contenant huit plages.


1 Call Me Up

2 I Will Leave You Man

3 Conclusion

4 99 Lives

5 Coming After You

6 Jungle Road

7 Follow Me Again

8 Tupelo


La diode laser hésite, un vrombissement jaillit, l'engin va décoller, il faut près de 60 secondes à la gratte et à la batterie pour entrer en action, 'Call me up' hurle Swann derrière ses fûts, call me on another day, ça sent le produit inflammable, prêt à s'embraser à la moindre étincelle, ce blues rock incandescent sent bon les blues power trios de la fin des sixties, à l'instar du Mountain de Leslie West, petite différence, les Chapas ne sont que deux!

'I will leave you man' , on aperçoit déjà tes yeux pétiller si on te dit Led Zeppelin, Taste, Blue Cheer ou Johnny Winter, guitar-driven blues rock, drumming furieux et raucous vocals, tu vas en baver, kid!

A fond la caisse pour 'Conclusion' rimant avec 'Revolution' , c'est où que t'as déjà entendu I'm gonna rock you all night long?

Moins drôle, le voisin du dessous s'est ramené, en pyjama crado, a cogné à ta porte, il ne semblait pas ravi et a marmonné... tu diminues le son, et sérieusement, de plus, tu arrêtes de battre le sol du talon où je te flingue!

Un sanguin, ce mec!

Donc, t'as troqué tes sabots pour des espadrilles et diminué le volume d'un cran.

Les Chapas, eux, s'en branlent et sur un tempo infernal, ils nous bazardent ' 99 lives' , t'as vite été chercher la carpette du palier avant de battre la mesure.

Ugly, ton chat, t'as regardé d'un air supérieur, l'air de dire, ça y est, le vieux pique une crise!

3'30"" plus tard, le slow blues classique 'Coming after you' réussit à calmer les ardeurs, une nouvelle fois c'est au Zep que tu penses, même sans John Paul Jones!

'Jungle Road': avant l'avènement de Jair Bolsonaro, l'Amazonie était une forêt tropicale, une jungle où la vie fourmillait, les Chapas nous guident sur une des seules voies traversant l'ex-poumon de la planète pour un second downtempo, méchamment groovy, évoquant Tony Joe White, Hamilton Loomis ou Otis Rush.

Décidément, les Bretons ont plus d'une corde à leur arc.

Lors du concert plouhatin, 'Follow me again' avait ouvert le set, cette épopée homérique nous balade pendant une douzaine de minutes en terres désertiques, massifs dunaires, rares pommiers de sodome, armoise, euphorbe, un fennec paumé, perfides scorpions des sables, toutes ces images mentales défilent sur la toile cérébrale.

Ugly, toujours ce damné chat,: "t'as pris quoi comme capsule, t'as les yeux hagards".

T'as rien répondu, tu t'es ouvert une canette de houblon pour écouter 'Tupelo' qui clôt l'album.

C'est dans cette ville du Mississippi qu'un certain Elvis a vu le jour, Iolo et Swann nous livrent un dernier blues, lancinant et hallucinant, pendant lequel ton esprit vagabonde et avance Uncle Tupelo, l'alt country band qui deviendra Wilco, puis il revoit le lyrisme d'un Peter Green, post- Fleetwood Mac , tandis que les dernières notes expirent.

On repasse 'Tupelo' en décapsulant une dernière bière.



Pas dégueulasses, ces Chapas qui se produiront au Truc Café ( Lannion), le 21 septembre.