samedi 21 septembre 2019

Bobby and Wenn au Moulin d'Elise, Saint-Brieuc, le 20 septembre 2019

Bobby and Wenn au Moulin d'Elise, Saint-Brieuc, le 20 septembre 2019

Pas besoin de te taper des fouilles archéologiques à la recherche de moulins ou de minoteries en pays de Saint-Brieuc, oublie le Moulin à Elise en Vendée, où celui de Fontvieille, où Alphonse a rédigé ses lettres, le Moulin d'Elise dont il est question est une boulangerie/pâtisserie assurant un service traiteur, l'enseigne dispose de deux crémeries, l'une à Morlaix, l'autre à Saint-Brieuc, à 20 mètres de la N12.
Facilités d'accès, large parking, boutique vaste et accueillante, personnel souriant et compétent, les avis de la clientèle sont positifs.
Fort bien, tu nous l'a jouée Tripadvisor, mais il s'agit d'un concert, dans un lieu plutôt insolite, non?
Maybe, ce n'était pas incommodant.
Le concert de Bobby and Wenn a été co-organisé par le Festival Blues des Deux Rivières,  dont la 18è édition se tiendra les 4 et 5 octobre à Belle Isle en Terre.
Bobby, c'est lui, Wenn, c'est elle, ont un  passé, Brendan De Roeck (Bobby) tenait la guitare pour Bobby and Sue, un duo qui a jeté l'éponge il y a peu et que tu avais eu l'occasion d'applaudir en 2016.
Wenn ( chant et piano), née  Gwennola Jouin, dans le Finistère, fait partie de Maïon et Wenn, elle dirige(ait?) une chorale, chante Barbara et se tape une dégaine, si pas blasée, du moins flegmatique.
Coup d'envoi à 19:10', le duo décide de proposer, en hors-d'oeuvre instrumental, deux compositions de Duke Ellington, le poétique ' In a sentimental mood' et le plus frémissant ' Take the A train'.
Ton voisin, un rescapé d' Amougies ( c'était en 1969): "c'est pas des crabes!"
Wenn au chant pour entamer le magnifique  gospel/soul/blues d'Otis Redding, ' These arms of mine', le duo enchaîne sur le standard ' Stormy Weather', une version, plus lisse que celle d'Etta James, mais non dénuée d'intensité.
Bobby habille le slow d'une envolée Grant Green du plus bel effet.
Melody Gardot, 'Your heart is as black as night', difficile de trouver une ballade revancharde plus sensuelle!
On avait mentionné Etta, voici le fabuleux 'At last', un truc qui refile la chair de poule, même au CRS le plus bestial.
La voix monte, monte, monte à décrocher la lune, elle roule des yeux, son teint devient cramoisi, elle va exploser, non, la guitare conduit la complainte vers la porte de sortie.
Sont forts, les saltimbanques!
Le jazz en 1967, pour toi c'était destiné à tes géniteurs, ce n'est que plus tard que tu as appris à l'apprécier. A l'époque tu imaginais que   'Dream a little dream of me' était de la plume de Mama Cass , mince, la chanson d'amour a vu le jour en 1931 et a été reprise par le gotha des chanteurs/chanteuses de jazz ( Ella,  Nat King Cole, Billie Holiday, Dean Martin e a).
Elle est drôle, Wenn qui effectue des grimaces, à la manière de Jerry Lewis, pour indiquer qu'une partie du public, dissipé, se trouve à des kilomètres du coin scène et n'aperçoit pas les artistes.
Un poquito d' español, 'Quizás, quizás, quizás', une touche de vibrato handle vient relever le chant suave de la senorita.
Norah Jones se pose des questions,  'What am I to you?'
A timeless song , jouée sobrement!
Tu passes derrière les touches, gamin?
La suivante est légèrement cucul mais on l'aime quand même, dans ' Swing Time' Fred Astaire serine ' The way you look tonight ' à Ginger Rogers , elle va craquer.... c'était comme ça en 1936.
La date?
Le 20 septembre, bien, il n'est pas trop tard pour entonner ' Summertime'. Le piano, habité, se paye une escapade Oscar Peterson, pas une raison pour pleurnicher, little baby!
En B flat?
Un second Norah Jones, 'Turn me on'.
Allez, Bobby, choisis la suivante.. 
'I believe to my soul', ça te va?
Un jour, t'as entendu Joss Stone chanter ce soul/blues popularisé par Ray Charles , t'as déchiré toutes les photos de Sharon Stone pour ne jurer que par Joss.
Etonnant choix  que ce ' What I'm doing here' de Lake Street Dive, un blues aussi profond que 'I'd rather go blind'.
Merci, Wenn, merci Bobby, ton jeu à la Peter Green est étonnant.
Saint-Brieuc, les fingersnaps sont pour toi, je chante "Who Will Comfort Me", un gospel signé Melody Gardot et Bobby s'occupe des riffs de guitare.
C'était bien, kids!
'Blackbird' est non seulement la plus belle chanson des Beatles, c'est tout simplement la meilleure chanson tout court, dixit Morlaix.
Ouch, l'oiseau a failli se casser la gueule, il s'est rattrapé à la dernière seconde!
En si bémol, la torch song de Caleb Hawley, 'I just want you'.
Si tu te remaries, c'est celle-là que tu veux pour ouvrir le bal.
Saint-Brieuc, oublie les pains au chocolat, les macarons, le  kouign amann et chante 'Minnie the Moocher' avec nous et, comme t'es chaud,  tu bats des mains sur 'Give me one reason' le funk blues  de Tracy Chapman.
T'as senti le crescendo, t'as compris que le train arrive en gare, Louis Armstrong, qui adorait le baba au rhum, aurait été heureux de jouer 'Hello Dolly' ici.
Bye, bye, folks!

Une autre?
J'ai tout donné, mec.
T'insistes, bon, voilà ' Feeling good' qui n'est pas de Muse, ni de Michael Bublé, nous on ne jure que par Nina Simone!