jeudi 7 septembre 2017

The Bukowskies à La Machine - Place Saint-Géry, Bruxelles, le 6 septembre 2017

The Bukowskies à La Machine - Place Saint-Géry, Bruxelles, le 6 septembre 2017

 Le bar Steampunk La Machine — Place Saint-Géry, à Bruxelles, a ouvert ses portes, l'inauguration officielle du bar aura lieu le week-end des 10 et 11 juin 2016.
Un an plus tard on peut affirmer que l'ouverture de ce café-concert est l'une des meilleures choses qui soient arrivées à Bruxelles en 2016, pour 2017 on préfère la mise à l'écart de la vermine Mayeur.
Les concerts se sont succédé, la clientèle a répondu présent,  la carte est attrayante et les prix pratiqués demeurent abordables, un hic, RickyBilly est client, tu l'as eu dans les pattes jusqu'à minuit!

Si l'annonce dit 21:00, tu peux décemment espérer un début de show vers 21:30', ce qui te permet de te rincer la glotte et d'admirer la déco de l'établissement et ,comme le gars à la console passe du Led Zep, que le podium est spacieux et que la serveuse est loin d'être hideuse, ta première impression est favorable.
21:25, le quintet s'installe!
 The Bukowskies, t'as déjà un faible pour leur nom de baptême, Charles Bukowski ce n'est pas la Comtesse de Ségur, naît en 2012 du côté de Flémalle. Ils auraient pu s'affilier chez Jaune Orange et confectionner de l'indie pop/synth pop à deux balles, ils ont choisi de ne pas faire de concessions et de proposer un rock lorgnant vers le garage , le post punk, le power pop et la Britpop, un second paramètre positif, donc.
Carte de visite: deux albums, ' Opium' et le plus récent  ' Brown- Brown' ( on sait que tu vas craquer en reluquant la pochette) et oui, comme pour le 'Brown Sugar' des Stones, il n'est pas question de cassonade!.
Le groupe est mené par Andrea Lafontaine, un dandy chanteur/guitariste, à ses côtés, une fille séduisante, Florence Vandendooren, aux claviers et, rarement, quelques backings, et trois garçons: Olivier Dechamps à la rythmique, Gino Miele à la batterie et Xavier Blanchart à la basse.
' Higher' ouvre, Andrea a laissé sa guitare  sur le stand pour se concentrer sur le chant, une voix nasillarde proche de celle de Peter Perrett, le génial Londonien qui dirigeait The Only Ones.
On nous avait prédit du garage, on a distingué quelques éléments post punk qui, eux aussi, nous rapprochent des fameux Only Ones.
Nonchalamment, Andrea agrippe son instrument pour amorcer 'Uncultivated' ,  il a dû apercevoir RickyBilly se diriger vers les premiers rangs.
Le titre, succinct et sec, secoue salement.
Bonsoir, nous sommes les Bukowskies!
C'est sur des sonorités métalliques ( pense à 'Misirlou' de Dick Dale)   que démarre l'incisif  ' You can't dream about it', à l'arrière Gino frappe méthodiquement, la basse le suit, les guitares grincent, Florence essaye d'agrémenter ce garage rock d'une pointe moins adipeuse, il n'y a rien faire, tu t'englues  dans ces sonorités  bien crades.
Le duel de guitares illustrant ' Like that' valait le déplacement, ton cerveau a immédiatement avancé le Velvet, de plus, ces mecs, sorry Florence, ont de la gueule et dégage un sex-appeal qui n'a pas échappé à une gamine accoudée au comptoir.
' The light' et ' Create in a cage' se succèdent , Andrea fait toujours preuve de cette nonchalance aristocratique, l'apanage d'une rock star en herbe.
 Décontraction et désinvolture se manifestent dans les poses choisies, pied sur le monitor ou position assise en fin de morceau, il a probablement  lu "The Art of the Pose: Oscar Wilde's Performance Theory" de Heather Marcovitch, ce qui n'enlève rien aux qualités scéniques du groupe.
Le binaire ' Dream' sent bon les Stooges quand ils étaient  produits par un gars des Kingsmen.
Xavier se tape un effort solitaire  pour entamer ' Sound of a beach', ce ne sont ni des goélands, ni des mouettes que l'on a perçus mais les choeurs sucrés de Florence tandis que le leader répète ...and we don't care... avant de placer un riff meurtrier, alors qu'à l'arrière ça fuzze salement.
' Lalala song' et ses effluves new wave/post punk  doivent plaire aux admirateurs des Stanglers, c'est sur ce titre que les claviers de Miss Vandendooren sont mis en évidence.
La suivante, ' B.E.D' claque comme le fouet avec lequel le Marquis de Sade a flagellé une prostituée.
Après une nouvelle gifle, très Libertines,  ' Charming asshole', Ricky, fieu  j'ignore, de qui il s'agit, les Liégeois  balancent  ' You're alone' pour terminer ce concert  rugueux par l'esthétique  ' Dorian Gray'.
Qui avait murmuré Oscar Wilde?

Wat zeg je , Ricky ?
"Seuls les infidèles connaissent les tragédies d'amour."
Une bière, pour moi!