samedi 16 septembre 2017

Chastity Belt au Witloof Bar du Botanique, Bruxelles, le 15 septembre 2017.

Chastity Belt au Witloof Bar du Botanique, Bruxelles, le 15 septembre 2017.

Il était une époque où  la pratique de la masturbation était vivement réprouvée, contrairement aux croyances, il existait également des ceintures de chasteté pour hommes!
En 2010, à Walla Walla ( Washington), quatre jeunes personnes, n'ayant pas l'air de pratiquer le bondage ou autres formes de sado-masochisme, ont choisi Chastity Belt comme nom de groupe.
On leur connaît trois albums studio, le dernier 'I Used To Spend So Much Time Alone' date de juin.
Leur tournée européenne passait par Bruxelles et le Witloof était bien garni pour les accueillir.
Certains prétendent que Julia Shapiro/Lydia Lund/Annie Truscott et Gretchen Grimm font du postpunk, on préfère l'étiquette plus vaste, indie rock avec des pointes de dream pop et une pincée de guitar rock.
Quelle importance, dis-tu!
Aucune, les nanas ont donné un show consciencieux, assez uniforme avec deux points forts, les deux titres ayant achevé le set, ' Different now' et surtout le formidable '5AM', pendant lequel les guitares de Julia Shapira ( lead singer) et de Lydia Lund entament un combat féroce avec, en arrière-plan, une rythmique solide.

Les filles avaient entamé leur exercice par ' Complain', la voix de la grande casquette bouclée, Julia, n'était pas top, Lydia n'était pas ravie de ce qui sortait des retours.
More vocals and more guitar, please!
Chastity Belt décide de laisser parler la musique, l'interaction avec la salle est réduite au minimum syndical, elles engagent ' Caught in a lie'.
Elles sont bien sages pour des   Riot Grrrls, un voisin entend des fragments Sleater Kinney, un autre avance Blind Lemon, un troisième ose Fleetwod Mac, la palette est large.
Pas de grands gestes, pas de cinéma, elles restent appliquées et fignolent minutieusement leur alt rock.
' Something else' en mode midtempo  peut évoquer Mazzy Star, ensuite Julia and co  abandonnent la lecture du dernier né pour repêcher ' Drone', un morceau enregistré sur 'Time to go home' de 2015.
This place is peculiar, on dirait une vieille gare, mais non, corrige Annie Truscott, la bassiste, il s'agit des oubliettes d'un château hanté.
A l'arrière, Gretchen se contente de sourire.
Lydia aux vocals pour 'Bender', il faut prêter l'oreille pour l'entendre.
Julia a récupéré le micro pour ' What the hell', un titre qui, pour brouiller les pistes, connaît plusieurs accélérations et décélérations,  démarrage en douceur, mouvement précipité et retour à la langueur initiale.
'Time to go home', le titletrack de l'album précédent, comme pas mal de plages qui le devançaient, est basé sur un chant harmonieux reposant sur de la fine dentelle de guitares.
Il en va de même pour l'introspectif ' This time of night' qui précède la suite finale déjà évoquée, ' Different now' et l'allongé  '5 AM', bourré de riffs cinglants.
Les lycéennes se tirent en esquissant un sourire, elles semblent ravies, le Witloof les rappelle et, même si la playlist ne prévoyait aucun encore, Chastity Belt refait surface et propose 'Seattle party', un extrait de leur premier album.
Après un bref passage backstage, les nanas se dirigent vers le stand merch où une queue les attend!