dimanche 18 décembre 2016

Naufragés du Silence au CaliClub de Drogenbos, le 17 décembre 2016

Naufragés du Silence au CaliClub de Drogenbos, le 17 décembre 2016

Tu te souviens en mars 1988, avant Marc Seberg au Canal Street?
Et le premier Dour, en 1989, avec Lavilliers en tête d'affiche, oui, et Gamine, Carlo n'était pas encore Ministre de l'Environnement...

Après une hibernation prolongée, les Naufragés du Silence refont surface en 2015, confectionnent une nouvelle plaque et donnent un showcase/release party à Drogenbos .
Presque tous les copains d'il y a trente  ans étaient au rendez-vous, comme le disait Georges ...Au rendez-vous des bons copains Y avait pas souvent de lapins Quand l'un d'entre eux manquait à bord C'est qu'il était mort..., résultat tout le Bruxelles New Wave s'est tapé la périphérie, le coquet club de jazz étant, illico presto, transformé en garage.
T'as le temps d'écluser quelques Maes en attendant l'heure du kick off, parmi les têtes connues, tu avises Ivan Nervous Shakes, déjà dans les vapes, un Freaky Age, normal papa sera sur scène plus tard, le grand chef des Fantastiques Nights, un pervers qui prête sa voix à Perverted by Language, Anouk Weber et bien plus tard on accueillera  la demi-soeur de Calamity Jane, la grande Cath, flanquée d'un Ecossais jovial et de Vincent qui a du mal à suivre la cadence, quatre Orval par 30'.
Le livre de bord signale la disparition de six  hommes en mer,  ils ont pour nom:  Jean Vanneste, un disquaire/chanteur au look Jannin( Ucclois comme lui)/ Benoît Dechuyteneer, alias le Grand Ben celui qui aime la plasticine, à la basse/  Michaël Hasson ( Ghinzu, Polyphonic Size) à la guitare et parfois aux claviers/  Luc Crabbe des Lunabarn Studios ( Betty Goes Green, Telstar), guitares/  Joel Bacart ( Betty Goes Green) aux drums et  Peter Soldan des studios Dada aux claviers.
Tandis que sur un écran défilent des images d'un road movie pluvieux, les naufragés traversent la marée humaine et grimpent sur scène.
Vous êtes beaux, crie un esthète, ils entament leur set avec ' Derrière les vitrines', pas de méprise il ne s'agit pas de décrire de jeunes personnes attendant le client qui déboursera 25 € pour une passe, non, il fait beau, il y a du soleil , une météo idéale pour flâner avec en bruit de fond un slow comme on en composait avant-guerre.
Jo lance ' La nuit au château' , de la New Wave flamboyante qui évoque en toi des bribes de 'Lady Chatterley's Lover'  de D H Lawrence.
Le texte est littéraire sans être boursouflé, ça nous change des âneries que nous infligent certaines stations de radio.
Ils déterrent leur deuxième quarante-cinq tours, ' La ronde des fous' , qui n'a pas pris une ride, le son du piano électrique aux accents eighties fait toujours mouche.
Un gars, un jour, a sorti un stylo et rédigé quand Ange rencontre Indochine, Thierry te fait remarquer qu'il a oublié de mentionner Gamine, le groupe de Bordeaux est probablement plus judicieux comme rapprochement que la clique à Sirkis.
Toujours sur l'album de 1993, ' Vol sans escale', le morceau préféré d'  Antoine de Saint-Exupéry.
' Rue Manchester' est dédicacé à  Annik Honoré  et au petit Emile, cette plage à la Joy Division nous ramène par flashes-back au Plan K qui a vu défiler tous les grands noms des années 80.
La basse du Grand Ben ronronne de plaisir.
Un souvenir, dixit Monsieur Jean, le public a pris plaisir à la reprise de ' Cherchez le garçon' de Taxi Girl, toi, c'est Daniel Darc que tu revois, au Botanique il avait lancé sa serviette sur ton crâne en voyant que tu prenais des notes!
Michaël passe derrière les touches pour le single  ' L'Alchimiste' et ensuite recède la place à Peter pour le chaud ' Chant barbare' .
Lautréamont est dans le coin!
' Brouillard de l'empire' et le formidable ' L'amour et la haine' qui  donne du boulot à ton cerveau, après quelques instants,  il t'envoie des images de Robert Mitchum en faux pasteur, psychopathe,  dans l'inoubliable long-métrage de Charles Laughton, mettent fin à un set percutant.
On n'a pas vu le lion de la Metro-Goldwyn-Mayer mais on l'a entendu rugir.

Les Naufragés ressurgissent pour un quadruple rappel débutant par 'Autumn' , du Jacques Prévert synthétique et se poursuivant avec ' Jardin de pluie' avant de réjouir les vieux fans en interprétant ' L'astronaute maudit'.
Jean, du haut de son nid, constate: vous avez vieilli, braves gens, il y a 30 ans vous pogotiez  sur ce titre et la scène était envahie.
Assurément, nous étions plus souples, alors.
Rock'n'roll hurle Ben en attaquant ' Elle en voulait plus' qui secoue comme les meilleurs Dominic Sonic.

Les Naufragés du Silence ont signé  leur grand retour ce soir!

Il est 23h, voilà , Catherine, la barmaid va avoir du boulot.
01:45', on ferme... Tu nous accompagnes il y a une soirée Mod à Bruxelles?
Invitation déclinée, on a bel et bien vieilli!