vendredi 12 août 2016

Brussels Summer Festival ( day 7) - Hyphen Hyphen- Tindersticks- Balthazar à La Place des Palais ( Bruxelles) le 11 août 2016

Brussels Summer Festival ( day 7) - Hyphen Hyphen- Tindersticks- Balthazar à La Place des Palais ( Bruxelles) le 11 août 2016

Cela devait arriver, il pleut et pas un peu, à l'entrée on te refile un K-way orange, pas made in Utrecht mais avec le logo d'un sponsor, utile, mais pas pratique.
Sur le podium D J Billy Jones s'amuse dans l'indifférence générale, pas sûr que ces conditions climatiques pourries attirent la grande foule face au palais royal.
Sur le podium, les roadies ont reculé le matos au maximum, les groupes devront se produire en retrait, tout le devant de la scène est arrosé par les averses.

Démarrage tardif pour Hyphen Hyphen.
 Zac, le batteur, est le premier à apparaître, suivi par Adam (guitare et clavier) et Line (basse et chœurs), la blonde Santa arrive au pas de courses.
OK, on peut vraiment commencer , oui les peintures de guerre sont là, la pluie risque de les effacer!
Les Niçois ont fait un sacré chemin depuis leur passage à Bruxelles les Bains en 2012 ils sont devenus une figure incontournable de la scène rock hexagonale.
'Times' leur premier album sortait l'an dernier, addiction assurée, chroniquait un mec qui a sorti son stylo!
Deux mesures de ' I cry all day', un blanc,  le titre ouvrant le set est explicite, il y a de quoi pleurnicher, après deux minutes les laptops défaillent à nouveau, longue coupure, ça s'annonce mal.
Santa se voit transformée en stand-up comedian et improvise, se déchausse, rigole avec un barbu chagrin, on résout le problème et la machine à tubes est en route.
Elle a déniché une guitare, le band amorce ' I see myself' , la technologie tient le coup, ce midtempo léché accroche, tout va bien.
C'est pas vrai, plus de jus, quel happening constate le chef de la tribu, tu parles, ça craint.
Rafistolage et ' Cause I got a chance' chanté avec Adam, de l'electro pop saccadé, irrésistible.
'We light the sunshine' , toute la confusion du début de set est oubliée, Hyphen Hyphen redouble de vigueur, Bruxelles vibre.
Santa se mue en véritable bête de scène, courant à droite, à gauche, invectivant la masse, une  bombe désamorcée, cette nana.
Grosse claque avec la cover improbable de Chris Isaak, 'Wicked Game', radieuse, musclée et audacieuse.
La suite sera furieuse, une séquence maniement de foule, des rythmes tribaux, une débauche d'énergie, je me prends pour Beyoncé mais sans godasses, le BSF, êtes-vous prêts à danser, je vous rejoint, un bain de foule, les GSM's crépitent, elle revient aidée par la sécurité, Line, relativement calme jusqu'ici, se lâche, le titre se meurt en outro, ils se tirent.
Ben, merde, il n'est que 19:20'.
Retour de Zac qui place un solo carré, il est rejoint par le reste de la clique qui envoie une version fiévreuse de 'Just need your love' que la Wichita Woman aux cheveux dorés termine sur la place, les cameramen ont toutes les peines du monde à la débusquer parmi les canards oranges.
Cette dernière salve termine une performance athlétique, estimée à sa juste valeur.

 20:15' Tindersticks.
Tu ne te rends pas à un concert de Stuart Staples pour  te tordre de rire, va plutôt visionner un navet avec Jim Carrey ou Les Charlots, si tel était ton dessein.
Communication avec le public réduite au strict minimum, cinq ou six thank you lâchés à l'aveuglette et quelques mots en fin de concert.
Les fans s'en tapent, ils sont venus écouter  les chantres de la mélancolie  et du vague à l'âme,  ça fait près de 25 ans que ça dure.
Leur dernier album 'The Waiting Room' est sorti en 2016, il respecte l'univers forgé par Stuart et ses acolytes.
Mr. Staples, qui a choisi un seyant veston bleu se mariant avec sa guitare rouge vif, David Boulter au piano, Neil Fraser aux guitares,  Dan McKinna  à la basse et backings, et enfin, caché à l'arrière-plan, le sombre Earl Harvin aux drums, entament le set par 'Like only lovers can' , une plage d'une langueur infinie contrastant avec les débordements du groupe précédent.
Tindersticks et Hyphen Hyphen n'attirent pas la même clientèle.
Le brumeux 'Second chance man' précède ' Were we once lovers'  qui s'énerve furieusement lorsque Stuart pose la question "how can I care if it’s the caring that’s killing me?".
Torturé, le monsieur!
Après ' Say goodbye to the city' , tout aussi incisif, Neil se choisit une acoustique , Tindersticks propose le nacré  'If You're Looking for a Way Out'.
Tout empreint de majesté, la valse  ' The other side of the world'  chante la solitude et les regrets.
Pas étonnant qu'il passe par la pharmacie pour se procurer some 'Medicine'.
Chez Tindersticks, pas d'éclats de voix ni de mouvements héroïques, tout baigne dans des climats feutrés, subtils, pas de couleurs vives mais des tons pastel, des demi-teintes, de la retenue!
Stuart de sa voix douce, parfois voilée, poursuit la lecture de son chapelet nostalgique, une prière murmurée,  'Boobar come back to me' , puis 'Hey Lucinda' et son xylophone discret et enfin  ' How he entered', récité!
Bruxelles écoute attentivement et pourtant on ne peut affirmer que Tindersticks soit un groupe de festival.
Dan passe derrière les claviers, David et Neil disparaissent, d'une voix chevrotante sur fond de sonorités d'harmonium, le duo attaque 'The Waiting Room', en fin de voyage le drummer ajoute quelques coups discrets sur ses cymbales, histoire d'habiller cette morne mélodie.
A nouveau en quintette, ' We are dreamers' , un morceau entêtant, presque rock, suivi par l'électrique 'Show me everyhing' et l'élégant 'This fire of autumn'.
Stuart, en verve, nous soumet  une phrase entière, it has been an extremely nice experience playing here avant d'exposer sa dernière tirade, 'A night so still' aux ambiances nébuleuses.
Un concert racé!

Balthazar
 Voor velen dé Belgische band van het moment.
Ils font tous les festivals, même ceux où ils n'étaient pas prévus, ils ont remplacé The Kooks à Ronquières.
Les Lokerse Feesten les ont déjà mis par trois fois sur leur affiche, c'est là que tu les croisés en 2013.
Depuis ils ont sorti un troisième album 'Thin Walls'.
Maarten Devoldere, gt. and vocals ( un album sous le nom de Warhaus sortira en septembre), Jinte Deprez ( barbe, vocals, gt) , Patricia Vanneste ( grâce, violon, claviers, backings) , Simon Casier ( bass, backings, copain de Noémie) et Michiel Balcaen uit Kaster ( drums) jouent un thuismatch ( et ça s'entend, acclamation monstre dès leur apparition), même si ils proviennent de Gand et Courtrai.
Ils ouvrent le feu par 'Nightclub', et c'est exactement ce que l'espace face au domicile de nos souverains est devenu, une boîte de nuit.
Une basse galopante illustre 'The oldest of sisters' puis viennent les wouh ouh ouh de 'Then What' , tes voisines, pas moches, se déhanchent, leurs copains picolent tandis que  le chant nonchalant rappelle certaines intonations de papy Jagger.
Un peu de 'Decency' mesdames et messieurs, chouette violon, puis an older one ' The boatman'.
Sur scène, c'est un véritable manège, ça bouge sans relâche, les poses guitar heroes se succèdent , une grimpette sur les enceintes succède à un voyage pour aller saluer le drummer, Balthazar n'est pas un roi sage!
'Last Call' sonne Britpop et 'The Man Who Owns The Place' est dédié aux VIP's qui dégustent leurs coupes derrière les grilles.
Jinte seul en piste pour aborder ' Wait any longer' nous rappelant Johnny Thunders, Patricia vient lui prêter main forte, ils seront cinq en piste pour faire exploser la ballade qui prend des touches 'Sympathy for the devil'.
En nu 'Bunker' , een hit!
Après ce fait d'armes apprécié, ils enchaînent sur ' Blood like wine', les gobelets se lèvent, de vin pas question, de sang encore moins, de mousse, oui!
Quatre voix attaquent 'Fifteen floors', un electro rock à ne pas écouter dans le cellier.
' I looked for you', où vas-tu Maarten?
J'ai vu une nana bien roulée, là en bas, je vais la saluer, il me faut 45 mètres de câblage!
Le Velvet est dans les parages, voici 'Sinking Ship' qui pourrait leur plaire.
C'est au tour de Simon de grimper, non pas sur un casier de Jupiler, mais sur un haut-parleur pour faire entendre ses lignes de basse illustrant 'Do not claim them anymore'.
BSF, merci d'être venus, c'était notre dernière chanson, see you!
Tout doucement, tu te diriges vers la sortie située à 846 mètres et sur un écran tu vois un doublé de violons introduisant le bis, en passant, tu te dis que même à l'arrière le son est très bon.