lundi 4 juillet 2016

Gooikoorts Internationaal volksmuziekfestival - dag 2 - Gooik- le 2 juillet 2016

Gooikoorts Internationaal volksmuziekfestival - dag 2 - Gooik- le 2 juillet 2016

Seconde journée de Gooikoorts,  le festival le plus convivial au calendrier belge.
Ici toute la famille est à la fête dans une atmosphère bon enfant et souriante, au programme, non seulement des concerts mais également des workshops, des animations pour les petits, des poules pondeuses, une messe en musique, trois bals populaires, à boire, à manger, de jolies filles, des barbus, des Hollandais et leurs sabots, un bain de boue gratuit et des prix démocratiques.
Tu n'étais pas disponible le vendredi, on verra les clichés de Luk Stiens un de ces jours, mais le samedi, dès 13:30, tu patauges comme tout le monde dans le bourbier!

La brochure dit- Samedi 2 juillet
De Lange zangtafel 11u00 tot 13u00
Jansen-⁠Jüssi duo (NOR/EST) 13u30 tot 14u30
it s baroque to my ears (Vl/Fr) akoestisch 14u45 tot 15u35
the young’uns (Eng) 15u45 tot 16u45
Talisk (Scot) akoestisch 17u00 tot 17u50
Surpluz XL (Vl) 18u00 tot 19u00
Mairearad and Anna (scot) Intermezzo 19u20 tot 20u10
Xabier Diaz and adufeiras de Salitre (Gal) 20u30 tot 21u45
Hudaki village band (Ukr) bal 23u00 tot 01u00

Il pleut?
Natuurlijk, des trombes, mais pas in de grote concertent où le duo Jansen-⁠Jüssi, partageant table et lit, va ouvrir les hostilités.
 Johanna-Adele Jüssi vient d'Estonie, elle joue du violon et un instrument baptisé Hiiu Kannel ( une harpe estonienne) - Jo Einar Jansen joue également du violon, de temps, les membres du duo chantent.
Au menu des chansons traditionnelles et des dance tunes en provenance de leurs pays respectifs.
Dehors l'orage gronde, les battants des ouvertures sont refermés, Johanna et le barbu débutent par deux instrumentaux sombres, mélancoliques, plaintifs.
Cool weather you have, c'est un petit marrant le Norvégien qui nous parle de leur album 'Mängleik' ( = jeu) et du morceau du même nom.
Les Estoniens sont vifs, leurs danses mouvementées, apprend-on, et leurs filles jolies, ajoute Gust en reluquant la belle violoniste.
Ils poursuivent par une valse en provenance d'une de leurs nombreuses îles ( 1500) où les femmes portent des jupes en laine et où le plus haut sommet atteint 297 mètres.
Place à une polka suivie par le morceau préféré de leur fillette, âgée d'un an, il est chanté par le fier papa.
Une nouvelle polka fiévreuse précède un titre que Johanna a composé un jour de cafard, puis le duo nous fait visiter Røros, en Norvège, célèbre pour ses mines de cuivre, son marché et ses danses.
Ils aiment la polka, la suivante est espiègle.
On avait oublié le cadeau de Noël lorsqu'on a été invité chez des parents, on leur a composé a Christmas tune.
Les petites anecdotes se succèdent, les charmantes mélodies ou danses courtoises également, ils ont droit à un rappel, ce sera a sentimental lovesong.
Simplicité, douceur et authenticité, un set agréable!

Une réelle expédition attend les festivaliers, il s'agit de traverser le marécage pour rejoindre la kleine concerttent pour le set de  It’s baroque to my ears!
Benjamin Macke, accordéon / basse aux pieds et Birgit Bornauw, musette baroque /cornemuse flamande, jouent ensemble depuis 2009 et ont eu l'idée du projet It’s baroque to my ears en 2015.
Au temps du baroque, l'accordéon n'existait pas, le duo a donc ré-arrangé de vieilles mélodies datant parfois du 17è siècle.
Une expérience intéressante quoique le côté didactique ait pu gêner certains auditeurs.
Second bémol, la cornemuse baroque s'avère être un instrument fragile, la moiteur régnant sous le chapiteau a plus d'une fois joué de vilains tours à juffrouw Bornauw.
Une première suite finissant avec une 'Polonaise nacht Blitz' nous plonge dans une époque révolue où les gentilshommes portaient perruque et où, pour les dames, arborer une mouche sur la joue était le comble de l'élégance.
Ils embrayent sur une première version de  'Joseph est bien marié', un chant liturgique qui peut être interprété au clavecin.
Après un air preste, on aura droit à un menuet en provenance de Zweetland, un pays où les gens transpirent beaucoup.
Gooik se marre, le Français pensait à la Suède et la pièce interprétée doit être le  'Menuett efter Gustav Blidström'.
Sensibilité, raffinement et virtuosité sont au rendez-vous mais aussi...léger ennui.
Ja, Gert, le baroque c'est bien, mais tu optes pour la mini jupe, et la Maes, c'est pas bon?
' Joseph est bien marié', une variante.
Oei, fausse queue, la musette débloque, couic, couic, le colibri souffre de coliques, Gooik rit, pas Birgit.
Applaudissements sincères à la fin du morceau.
Après une litanie grave, suivie par un twist baroque et une troisième version du mariage du père Joseph, tu prends congé du baroque pour aller t'en jeter une amère.
Sous l'auvent du Duveldroomschip des danseurs s'amusent aux sonorités folk des Cochons Sublimes, comme tu ne valses pas, tu restes au comptoir!

The Young'uns
Youngun is a term used mostly by older generations to refer to anyone younger than them- Can be used as a term of endearment or an insult....
Les trois gamins, Sean Cooney, David Eagle et Michael Hughes, sont originaires de Teesside ( North East England) , l'an dernier ils ont remporté le BBC Radio 2 Folk Award, au UK ils remplissent toutes les salles où ils se produisent.
They specialise in singing unaccompanied, en de rares occasions l'un d'entre eux passe derrière le piano et un autre chatouille une guitare.
C'est barbant, dis-tu!
Pas du tout, ce fut une des grandes découvertes de la journée, vocalement leur show est irréprochable et les garçons ne manquent pas d'humour, résultat Gooik leur a fait un triomphe.
Une première claque dès le premier morceau, une version de ' Between the wars' de Billy Bragg qui a refilé des frissons à plus d'une âme.
Le barbu de la bande s'essaye au vocable du Pajottenland, c'est à mourir de rire.
Maintenant que notre royaume ne fait plus partie de l'Europe nous n'avons plus d'ordres à recevoir des petits Belges, so no requests!
Ils embrayent sur deux sea shanties, dont une superbe anti-slavery song aux harmonies enivrantes.
La suivante on l'a chantée dans un pub ce matin, elle a été composée en l'honneur d' un ressortissant Pakistanais établi dans notre contrée, Ghafoor Hussain, il a acheté un bus avec lequel il délivre de la nourriture aux réfugiés syriens.
Après ce message social optimiste, David, le comédien de la bande, passe derrière le piano pour ce qui aura été la chanson la plus émouvante du set, l'histoire de 'Private Hugues' qui en route vers le front, sur un bateau traversant la Manche, jette une bouteille à la mer contenant une lettre pour sa femme, il meurt huit jours plus tard et un marin retrouve la bouteille après 85 ans  et parvient à la faire parvenir à la fille du soldat qui désormais vit en Nouvelle-Zélande.
On a droit à l'histoire d'un révolutionnaire anglais 'Tom Baine's Bones' et après que Michael ait avalé sa tasse de thé, à  'Carriage 12'  la relation de l'attaque dans le Thalys où le carnage a été évité grâce au courage de militaires américains en vacances.
Encore un titre te prenant à la gorge.
Après un singalong et une démarche commerciale, buy our cd's, Nigel  Farage hates them, ils proposent le traditionnel 'A place called England' suivi par un autre récit poignant, 'Dark Water' qui narre l'histoire de réfugiés syriens gagnant les côtes  grecques à la nage.
Ils terminent ce show brillant par l'hilarant 'I went to market to buy a cock' grâce auquel tu apprends que la vache anglaise fait mooooo et pas meuh.
Acclamations mille fois méritées et une dernière chanson de marin.

Nouveau trajet risqué vers la petite tente pour Talisk.
Un jeune trio de Glasgow, formé en 2014 et récompensé par le  2015 BBC Radio 2 Young Folk Award.
Mohsen Amini ( concertina)  Hayley Keenan ( fiddle) et  Craig  Irving ( guitar) ouvrent le set avec 'Picc' et voient d'emblée l'assistance battre le plancher du talon.
Le cheval vif argent s'est mis au galop dès l'ouverture des portes des stalles, il ne s'assagira qu'à la fin du concert.
Le rythme est imprimé par la guitare de Craig, le violon tempère les ardeurs des deux gentlemen, mais c'est surtout l'habileté du joueur de concertina qui fascine.
 Ce n'est guère étonnant que le fougueux Moshen, malgré sa jeunesse, collectionne les éloges et les prix, he became the first squeeze box player to be crowned BBC Radio Scotland’s Young Traditional Musician of the Year...
 Jigs et reels, tous nerveux, se succèdent , Talisk aligne les quatre tunes enregistrés sur leur EP 'Pinnacle 67' dont  les harmonieux 'Echo' ou   '  Ballyhoura' qui incitent à la stepdance, malheureusement l'espace réduit interdit tout exercice de ce style.
'Abyss' démarre modérément avant de dévaler la pente à une allure vertigineuse.
Le trio aborde un autre aspect de la musique celtique avec le slow and long reel 'Hills of Kaitoke' , des paysages aux coloris pastel  défilent avant d'apercevoir des  tableaux aux teintes éclatantes.
Un autre point fort aura été leur interprétation de 'Highlander's Revenge'.
 Tout Gooik debout  après les deux suites finales avant de faire la file à la table de merch improvisée non sans avoir eu droit à un bis fiévreux.
Une découverte!

Sous le grand chapiteau Surpluz a déjà entamé son récital.
Surpluz, dat is Vlaamse folk met een moderne aanpak.
Sur scène:Jeroen Knapen: guitar, vocals / Bart Knapen: clarinet, hurdy-gurdy, vocals / Pieterjan Van Kerckhoven: bagpipes, saxophone, dulcimer, vocals / Steven Goossens: diatonic accordion / Hanneke Oosterlijnck: lead vocals ( Folgazan)  et Jonas Cole: lead vocals ( Mr.Jones).
Ce n'est pas le line-up original mais c'est celui qui enregistrera le 3è album du groupe.
Tu arrives à la fin du titre 'Amsterdam' auquel succède 'Springt op', l'accompagnement musical et le chant semblent traditionnel mais le groupe a composé lui-même  tous les titres  interprétés.
'Jan Broeder' invite à la boerendans avec cette cornemuse coquine et le refrain... opza opza diredi reda... repris par la jeunesse locale.
Gooik, Hanneke is vandaag 22.
Bisous, Hanneke!
Voici la complainte mélancolique  'Minnezucht'.
 Surpluz ne tient pas à révolutionner le kleinkunst mais s'inscrit dans la lignée des grands noms flamands allant de Miek en Roel à Fluxus en passant par Ambrozijn, 't Klieske ou Walter De Buck.
Après l'ode à la vie rurale, 'Boeren en boerinnen' le superflu de l'entrepôt propose un chant d'adieu non repris sur leur playlist, 'Vaarwel mijn zoete lief' avant d'attaquer l'instrumental 'Petit Jean'.
Retour de Jonas et de Hanneke pour l'interprétation de 'Vierset' qui se trouvera sur le nouvel album,
Les chanteurs nous promènent d'Ypres à Gand dans ce plat pays qui a tant souffert puis apparaît un glockenspiel archaïque, quelques pièces tombent dans le béret usé du mendiant pendant le 'Bedelaarslied'.
Plus rafraîchissant, 'Koele wijn' et après s'être inquiété de la présence de sujets espagnols dans l'avion, Surpluz propose une dernière chanson où le 'Spanjaard' n'a pas le beau rôle, après avoir culbuté la jeune flamande il est retourné chez lui en larguant la pauvre donzelle.
Un bis: tous autour d'un seul micro, ' Gij, valse ouders' met fin à un concert fort apprécié!

Break et files aux stands food et à la buvette, tu en profites pour aller jeter un oeil  sur la scène Duveldroomschip où les Ecossaises Mairearad and Anna font danser les gens qui n'ont pas faim.
Mairearad Green - accordion, bagpipes, voice et Anna Massie - guitar, fiddle, banjo, voice, ont sorti deux albums, 'Best Day' et ' Doubling' et s'entendent comme larrons en foire pour amuser la galerie. Mazurkas, polkas, waltzes, reels, gigs se succèdent et la piste ne désemplit pas.
Tu les quittes après le titre 'Please don't cry' et tu t'insères dans la queue hamburgers.




Top of the bill pour ce samedi: Xabier Díaz e Adufeiras de Salitre!
Xabier Diaz est un des grands noms du folk en Galice, il multiplie les projets, le dernier en date se nomme Xabier Díaz e Adufeiras de Salitre!
Le chanteur/danseur/ethnologue/musicien de la Coruña est accompagné de Javier Álvarez (diatonic accordion) et de Gutier Álvarez (hurdy-gurdy and violin) plus une ribambelle de señoras frappant leurs adufeiras ( tambourins carrés de 70 cm2 ) en cadence.
La tournée a été intitulée fort à propos   'The Tambourine Man' , c'est également le titre de l'album qui sera interprété dans son entièreté.
Le show débute par un cantique baptisé  'Pateado e Muiñeira do Pereiro' sur fond de grelots et de percussions lancinantes, le chant en harmonie hyper aigu des douze dames fait froid dans le dos à celui qui n'est guère accoutumé aux traditions de Galice.
Heureusement tu as plusieurs fois croisé les chemins de Ialma et tu savais plus ou moins à quoi t'attendre.
Après '  Langueirón', voyant Xabier au chant sur fond de bourdon produit par la vielle, le chef présente le projet en anglais hésitant, il sera aidé par une de ses chanteuses.
La troupe entame l'air hanté  'Cantares Tordoia'  en s'accompagnant de ses percussions tandis que Gutier habille la mélodie.
Impressionnant!
Après le 'Cantiga Da Montaña' et le frivole   'Muiñeira Da Picota', le Galicien annonce ' Danzas de San Salvador'  puis un paso doble plus musette que martial, ' Jostunen Pasodoblea '.
Gooik s'essaye avec plus ou moins de bonheur aux rotations, promenades simples ou tournées, tour du monde ou banderilles.
Rita, pas la plus douée, confond paso doble et French Cancan, pas grave, ambiance au balcon!
Le tour de  Gallaecia se poursuit,  'Agarrado de Vilar de Cabeiras', ' Carballesas' en provenance des montagnes, les coquilles St-Jacques peuvent servir de castagnettes, ' O Cañizo' et ses cris berbères, un nouveau paso doble langoureux  ' 'Pasodoble de Beo' et enfin ' Xota Delira'.
Tout le monde prend du bon temps mais l'heure passe, l'organisation a remarqué que Xabier Diaz n'a pas tenu compte du timing et envoie quelques boy-scouts lui apporter les cartons de Duvel pour bien montrer que c'est fini
En vitesse 'Muiñeira De Limiñoa' qui explose en singalong festif.
 Concert terminé, cinq minutes d'applaudissements, une photo de famille et préparatifs pour le bal qui doit débuter ( sans toi) dans une heure!

Tot morgen!