vendredi 29 avril 2016

Bettye LaVette - Het Depot- Leuven- 27 avril 2016

Bettye LaVette - Het Depot- Leuven- 27 avril 2016

Dans le cycle COOL presents, la salle louvaniste accueille, en ce frileux 27 avril, une des dernières grandes dames de la soul: Miss Bettye LaVette.
Rideaux tirés, le Depot est transformé en club intime, en configuration debout, étonnant que le public n'ait pas répondu en masse pour la venue de la jeune septuagénaire du Michigan.
Miss Betty Haskins a soufflé 70 chandelles le 29 janvier, mais elle semble loin d' être prête à atterrir  dans une maison de repos, elle tient une forme étincelante et se meut sur scène tel un souple félin.
Pas de support, concert prévu à 21h.
21:05, le band prend place, et quel band: le formidable Brett Lucas à la guitare, un gars qui a bien écouté le jeu de Peter Green ou de Jeremy Spencer - à la basse, from Detroit, James Simonson ayant accompagné des stars ( Aretha Franklin, Nancy Wilson, Patti Smith...) - aux drums Darryl Pierce dont la carte de visite mentionne Stevie Wonder, Martha Reeves ou Mary Wilson et enfin le musical director et claviériste Alan Hill.  Après une courte intro il annonce: ladies and gentlemen, get ready for the great lady of soul, Miss Bettye LaVette.
Elle se pointe, élégante, toute de noir vêtue et mince, et entame 'Unbelievable', penned by Bob Dylan, qui ouvre sa dernière oeuvre, 'Worthy'.
Miss LaVette, à l'instar de Joe Cocker, ne compose pas, elle interprète, mais de quelle manière, des titres pondus par d'autres!
T'as vraiment l'impression que cette grande dame chante pour toi seul, elle déambule gracieusement sur toute la largeur de la scène, te regarde droit dans les yeux et tu fonds!
' I still want to be your baby' d'Eddie Hinton à peine achevé, elle confesse j'ai entamé une cinquième carrière, et les gens ont enfin décidé de m'écouter, mais j'ai  un lien particulier avec la Belgique, pays qui m'a toujours accueillie les bras grand ouverts.
Next title is also on the new record, le bluesy 'When I was a young girl' une variante du titre composé par Chris Youlden of Savoy Brown.
You know, j'ai été nominée trois fois aux Grammies, je n'ai jamais obtenu les palmes,  'They call it love' de Ray Charles, l'artiste qui m'a le plus impressionné, se trouve sur  'The Scene of the Crime' un des albums that was nominated.
Toutes nos pensées se dirigent vers George Harrison lorsque la grande dame reprend magistralement ''Isn't it a pity'.
Profondeur et émotions intenses, fucking great job!
Sur l'album où tous les titres sont de la plume d'une nana, 'Joy' de Lucinda Williams, qui selon Bettye tient mieux la boisson qu'elle.
Salement groovy, cette plage!
Puis elle prend place sur un tabouret pour une version toute personnelle de 'Nights in white satin' , la voix te refile des frissons dans le bas du dos.
..Woke up this morning I had the blues...ainsi débute 'You don't know me at all' de Don Henley et c'est ici que l'alerte lady de 70 balais se transforme en danseuse du Crazy Horse Saloon et nous gratifie d'un étonnant pas de danse avec Brett, qui continue son solo tout en faisant tournoyer madame.
Louvain exulte!
Now it's time for a song I recorded in 1972, elle s'assied en position du tailleur et attaque 'Souvenirs' de John Prine, la classe à l'état pur.
Changement total de registre avec 'Complicated' des Stones pendant lequel elle nous la joue Tina Turner, sans le côté sexuel vulgaire et parfois excessif.
Au secours, pas moyen de remonter ce fichu micro, un roadie accourt, c'est réglé, voici 'Love, Reign over me' des Who, transformé en ballade sirupeuse.
Introduction des artificiers,  un coup de pub pour le bouquin 'A woman like me', il est question d'en tirer un film, voici un extrait du disque du même nom "(As Close As I'll Get To) Heaven".
On a cru que ce titre allait achever le show, la diva le finissant en disparaissant derrière de lourdes tentures, mais non, fausse fin, elle revient les bras levés vers le ciel tandis que Darryl amorce 'Sleep to dream' de Fiona Apple, contenant la phrase diabolique I got my own hell to raise.
Un à un les musicos s'éclipsent, laissant Bettye seule sur le podium, elle salue Louvain qui l'acclame avec enthousiasme.

Un bis,  a capella, le gospel 'I do not want what I haven't got' de sainte Sinéad Marie Bernadette O’Connor.
La messe est finie.
Rideau!