dimanche 5 juillet 2015

Thibet à Bruxelles les Bains ( Let it Beach) - Bruxelles- le 3 juillet 2015

Second groupe programmé lors du Let it Beach du 3 juillet: Thibet.

Pas sûr que la musique des Bruxellois, précurseurs du  Psyché-Médiéval-Pop, convienne tout à fait à l'atmosphère balnéaire régnant sur les bords du canal Bruxelles-Charleroi, quand on se dit influencé par le visionnaire William Blake, on n'a pas grand chose en commun avec les cartes postales tous à la plage.
 Cette parenthèse étant refermée, force est de constater que, en dépit du décor huiles solaire, chapeaux de toile, raybans et sandales de plage, Thibet a, une nouvelle fois, confirmé tout le bien qu'on pensait de lui lors du Propulse de 2014.
 Gregory Vandamme (Vocals / Guitar), Thomas Venegoni (Guitar / Keyboards / Vocals), David Davister (Drums / Vocals), Julien Bacquet (Bass / Vocals) ont depuis sorti l'album "Vision and Certitude" et l' EP 'Back in Blake'.

Montage et soundcheck capricieux, retard de 20' sur l'horaire, les quatre thibétains, travaillant toujours sans setlist, entament la croisière par une longue intro, mixant savamment des ingrédients psyché et surf et annonçant une plage hallucinante baignant dans un halo de mélancolie romantique que souligne le chant hagard de Gregory Vandamme.
Ils sont deux à faire de grands signes vers la table pour augmenter le volume à tous les niveaux.
La seconde composition proposée, finement ciselée, sera  déchirée par une wah wah furieuse.
Apathique, comme si ton cerveau avait ordonné  à  tes paupières de se fermer, tu te laisses flotter  sur  les tempi lents du lancinant ' With every breath' dont les  choeurs rappellent les Yardbirds. 
Tu as à peine retrouvé ton souffle que Thibet amorce une nouvelle plage à la sauvagerie contenue, tu sens bien que la grenade a été dégoupillée et que l'engin va t'exploser en pleine figure.
'Telepathy' sur le EP  'Back in Blake' hante un groove art rock cher à Roxy Music ou Talk Talk, basse et claviers étant mis en évidence.
Après une amorce aux claviers, le sulfureux   'Fountain of Joy' est porté par deux guitares, qui, tour à tour, cravachent ou gémissent, le refrain semble  poppy, mais les changements de directions multiples transforment la plage en psyche blues lorgnant aussi bien vers Humble Pie, Le Zep, que vers les plus récents Grizzly Bear.
Superbe morceau.
Le set prend fin par une complainte grandiloquente, chantée d'un timbre poignant, présentant des ingrédients progrock soignés ( 'Bethel').
Le paysage sonore proposé par les ascètes du Thibet, fort éloigné du schéma pop formaté, n'a pas  fini de surprendre et de séduire.