vendredi 31 juillet 2015

M-IDZOMER 2015 - Dag 1 - M-Museum - Leuven le 30 juillet 2015

Leuven/Louvain en été, une ville morte désertée par les students?
Rien n'est moins vrai, in Leuven valt er in de zomer elke dag iets te beleven et du point de vue musical ce n'est pas triste, sans mentionner les cafés continuant à programmer en juillet et août, pointons Het Groot Verlof qui les 17, 24, 31 juillet affiche de grands noms ( UB 40, Bart Peeters, Paul Michiels ...), Piknik musik,  le Zomer van St-Pieter pour les amateurs de classique, le Marktrock sur 2 jours ( avec Soulsister) et le M-idzomer ( édition 6) organisé par Het Depot et  le musée M.
La soirée inaugurale, outre  les expos, performances diverses, de la danse, des films et un fond musical consacré à Billie Holiday dans le M Café ( concocté par Kurt de l'AB), annonçait quatre noms: Kris Dane, Douglas Firs, Reymer et  Daan.

18:15 ': la présentatrice, pince-sans-rire, bienvenue dans le jardin du M-Museum in deze zonovergoten dag , on vient d'essuyer une averse perverse, on commence avec Kris Dane, met band, ce soir!
Depuis la sortie de 'Rose of Jericho', Kris Dane n'arrête pas de tourner, assurant des avant-programmes prestigieux ou animant,  armé d'une acoustique, un public restreint lors d'un concert en appartement.
Ce soir, le singer-songwriter ténébreux est entouré d'une belle équipe: from Austria, Klara Finder (voix) - Anthony Marcon à la basse ( vu il y a des lustres avec Julie Larousse) - Wilfried Manzanza aux drums et un duo de cordes souverain: Jean-François Assy (violoncelle, guitare), Nicolas Stevens (violon, clavier).
Le downtempo  'True Desire' ouvre, les arrangements sont soignés, la teinte grise domine, le ton est au vague à l'âme... you're choosing another man
So handsome and so tall
I know that I'm your true desire
I can hear your midnight prayer...
Bienvenue dans l'univers de Kris Dane qui te rappelle celui de Gordon Lightfoot ou de Jim Croce.
Le velouté 'Bound to please' nage dans les mêmes eaux, en background la seconde voix pure de la blonde Klara émeut.
Dane enchaîne sur un titre plus ancien, ' Talking angels', l'enrobage jazzy  rapproche les anges bavards de certains James Taylor séduisants, les cordes soulignant l'impression de mélancolie latente.
Leuven, vous me semblez à des lieues, kom dichterbij, une dizaine d'auditeurs obtempèrent, le band a amorcé la confession 'I believe' suivie par la lovesong 'Golden rain'.
Un sifflement serein illumine la mélodie, ce qui nous chagrine c'est la pluie, golden ou pas... Kris on a eu notre compte, fieu!
Assy à la guitare, Nicolas aux claviers, voici le gospel ' Freebird' qui précède le fabuleux et biblique 'Rose of Jericho'.
Lee Clayton,  Loudon Wainwright III, Bruce Cockburn.... Kris Dane est de la même veine.
Le rythmé ' Run dry river', ' Sweet on you' et ses relents voodoo, 'Here to grace' chanté d'une voix chevrotante se succèdent.
Un petit numéro de cabot, un sourire à une nana pas mal fichue, présentation de la troupe et une dernière perle, la valse 'Saturday night'.
Kris Dane, l'éternel espoir risque bien de devenir un incontournable de la scène nationale.

Douglas Firs
Tu as fait la connaissance de Douglas Firs, alias  Gertjan Van Hellemont, en 2008 lors d'un Stroppenconcert, depuis le groupe a fait du chemin, une piste qui mène vers de hauts sommets.
Janvier 2015, sortie du second album, 'The long answer is no'.
Da Music... Douglas Firs levert met ‘The Long Answer Is No’ een dijk van een plaat af met veel oog voor muzikaliteit en samenzang.!
Les amateurs de Neil Young, Ryan Adams, Wilco, Jason Isbell seront ravis à l'écoute de cette pépite.
Flanqué de   Sem Van Hellemont, son frangin, aux claviers et de  Simon Casier ( basse) et  Christophe Claeys ( drums), Gertjan débute par 'All the same difference'.
Un piano romanesque sur lequel se greffe une voix plaintive, c'est parti pour une première ballade sombre.
Sa guitare agitée introduit 'Summer's leaving', dès que le chant s'élève on retombe dans un mode nostalgique, l'été se meurt and the one who was wearing green s'est tirée, oh désespoir, oh amertume,
bonjour tristesse
 ...L’ombre d’un vieux poète erre dans la gouttière
Avec la triste voix d’un fantôme frileux...

Virage American rock avec 'Isn't it weird' sur le premier CD, suivi par le titletrack de cet album, la formidable ballade ' Shimmer and glow'.
 'The long answer is no' présente de jolies teintes funky, pas du funk à la Prince mais un funk dylanien que tu peux entendre dans 'Maggie's farm'.
'Pigs in the sky' sonne Jayhawks, il est suivi par un duo de downtempi  mélancoliques, ' Your only friend' et ' Through watery eyes'. 
Le premier single 'Caroline' voit Sem, de oudere broer,  sortir un harmonica d'une poche.
Comment elle est, Caroline?
Le genre dont un collégien  tombe amoureux.
De jolies harmonies vocales ornent la plage suivante mais c'est l'explosif 'Can you tell her I say Hi' qui déclenchera l'enthousiasme dans le jardin.
Tout à son jeu Gertjan refile un coup de guitare à son micro qui prend une mauvaise direction, de toute façon c'est à vous de chanter, du nez il pousse l'instrument vers le public qui reprend le refrain en chorus.
Le nouveau single 'Don't buy the house' met un terme à cette brillante prestation.

Au pas de course vers le forum où doit se produire Reymer.
La capacité de l'auditoire est réduite, pas  moyen de se faufiler pour prendre position frontstage, tu assisteras au concert dans un coin, ce qui ne  te permet pas de voir tous les intervenants.
Si Tine Reymer est surtout connue in Vlaanderen  en tant qu'actrice, sa carrière de musicienne n'est pas négligeable pour autant : Flowers for Breakfast, Billie King, les Country Ladies et Et Tattoo del Tigre font partie des meilleurs bands du Nord du pays.
Début 2015, sous son nom, Reymer, elle sort un premier album solo: 'Thrill my Soul', depuis elle défend l'objet en public.
Sur scène, à la guitare, Tom Pintens, qu'elle retrouve donc après l'épisode Flowers for Breakfast - Pieter Van Buyten , basse ou contrebasse - Aarich Jespers  aux drums et deux jolies choristes ( pas Nathalie Delcroix, because verlof, ni Riet Jackobond).
Tine prend place derrière les claviers pour entamer 'Harm's way'.
Belle voix, claire, classique,  a piano ballad dans le moule Janis Ian.
La chanson donnant son titre à l'album, le sombre 'Thrill my soul' est du genre à te refiler des frissons dans le dos.
Elle abandonne les touches, agrippe le micro et attaque 'Under my house' à l'accompagnement minimaliste.
Quoi?
Ce qu'elle fout sous son logis, les femmes sont quelques fois extravagantes, fieu!
Une guitare  surf, fingersnaps, un petit côté Vaya Con Dios, voici 'Daddy Dolittle' , un hit en puissance et la suivante 'Bittersweet', met handgeklap,  est du même acabit.
Euh, Tine t'as un rendez-vous?
 I'll meet the devil tonight, gonna meet with the devil tonight..
'In dreams'?
Oui c'est le titre de la suivante pour laquelle la madame au chignon a repris place derrière le piano.
'The Hill', sur l'album, la seconde voix est assurée par Ruben Block, il est à la messe, Pieter le remplace, on continue avec un gospel, 'Hammer and nails'  avant de ressusciter un titre de Billie King, le rock 'Those boots'.
Dans le style Delcroix/Eriksson, la berceuse country 'It's been a while' attendrit les âmes les plus sèches et termine ce concert intimiste.

Merde, il est 21:35', Daan a déjà entamé son périple et fait le plein, depuis la buvette jusqu'à la scène, Leuven se dresse en rangs serrés.
Pour les clichés, ça risque de vasouiller.
T'entends encore les dernières notes d' 'Addicted', Isolde Lasoen est quasi invisible à tes yeux, Jean-François Assy, encore lui, a pris place au milieu de la scène et le dandy termine ce fameux single de 2004.
'Ashtray' façon crooner amuse, Isolde, enfin tu la vois derrière l'immense xylophone, séduit, Jean-François habille la mélodie de ses cordes magiques.
La soirée sera belle malgré une fâcheuse averse.
'Appetite' - ' Crawling from the wreck' le titre opératique,  composé après avoir garé son Alfa sur le toit  - 'La Crise' un morceau de plus en plus actuel se succèdent.
 Daan la joue sobre ce soir, en n'excluant pas une pointe de causticité il annonce 'Marie-Jeanne', ik heb zin om  een Fransman te verkrachten. Violeur et nécrophage, ça va jaser sur les réseaux sociaux!
Godv., il pleut, mon contrat prévoyait geen regen, allez boire un rhum, Isolde et Jean-F., je joue 'The Player' solo..
Exit la cravate,' Parfaits mensonges' à la Bashung tue, il est suivi par l'instrumental 'Protocol' et ses vocalises alternant le gothique et les  Swingle Singers.
La fable dramatique ' Palaistine' voit le crooner à nouveau pasticher Bashung.
'Exes' et 'Simple'  feront monter l'ambiance d'un cran, Leuven chantonnant A B C one two three à plein poumon tandis qu'un sourire moqueur se lit sur les lèvres du maître de cérémonie.
La friandise sixties ( Cf. Eloïse de Barry Ryan) 'The mess' reçoit un traitement Freddie Mercury puis Daan enfourche son canasson pour le country and western  'Icon'.
Leuven bout, on approche du terme, natuurlijk, le trio nous sert 'Housewife'.
Dank u, Leuven, see you!
Retour après trente secondes, le V montré par Isolde annonce 'Victory',  la fête s'achève par un morceau composé en 1958 par un grand monsieur d'un mètre 58, Charles Aznavour, 'J'en déduis que je t'aime'.

 Daan à l'affiche,  c'est un succès assuré !
Une première soirée réussie au M-IDZOMER 2015!