mercredi 28 janvier 2015

Grant-Lee Phillips + Howe Gelb - Het Depot- Leuven, le 27 janvier 2015

Six dates au Benelux pour le Howe Gelb w/ Grant-Lee Phillips Tour.
Celle du Depot affiche uitverkocht, oui, mais le concert se déroule dans le Foyer, c à d le bar de l'ancien cinéma louvaniste.

On attendait énormément de la rencontre de ces deux piliers  de l'al.country/americana,, tous deux singer-songwriters d'exception.
Howe Gelb, son chapeau et sa barbichette, c'est plus de trente ans de scène, solo, avec Giant Sand, OP8 ou d'autres projets et Grant-Lee Phillips, c'est le fabuleux Grant Lee Buffalo, vu il y a des lustres à La Luna, l'AB était en réfection, et 7 albums solo depuis l'enterrement du groupe.
Evénement à ne pas manquer donc!

But, ladies and gentlemen, si la soirée n'a pas tourné au fiasco intégral, c'est à Grant-Lee Phillips qu'on le doit.
Déjà, les comiques nous font patienter pendant près d'une heure, avec une brève apparition vers 20:35 avant de retourner backstage écluser quelques flacons de Bourbon et des litres de Stella.
Sais pas s'ils ont joué le truc à pile ou face, toujours est-il qu'à 21h05', Howe Gelb se pointe.
Tonton Howe était du genre farce à Leuven, le mec a décidé de nous la jouer vaudeville pour ne pas mentionner comique troupier.
Pendant plus de 5' il nous balance vanne sur vanne avant de questionner: quel jour sommes-nous?
Tuesday, gueule un voisin.
Sourire, il ramasse son instrument, this is an old guitar and this is an old man, avertissement, parfois la vieille guitare déconne.
Que dire de l'old man!
La mise en route se traîne, il s'amuse à arracher et remettre 5/6 fois le jack dans sa guitare, se fout gentiment de nous, recommence son cirque, il bricole puis  apostrophe les premiers rangs, any questions, s'assied décide de jouer without the cable.
Il débute enfin, in a relaxed mood, il amorce un titre de desert alt.country, certes inspiré, mais chanté de manière détachée.
Setlist inexistante, le gars de Tucson improvise.
Next one is a song you don't know, elle est prévue pour le nouvel album.
Il envisage d'ôter une godasse pour piétiner le sol, se ravise il ne veut pas gêner les gens assis face à lui, puis entame un second titre empruntant des lyrics au 'Green Green Grass of Home' popularisé par Tom Jones.
Spike, où t'es, gars, te vois pas, prends le périscope, trop de reverb, arrange-nous ça, nouveau temps mort.
Je vois rien, faut que je puisse lire les lyrics de ce nouveau titre, ...I wish I was in love again...  chante-t-il d'un timbre proche de Tom Waits.
Pas con le titre, un hic, il avait oublié le second feuillet sur le piano, il s'arrête pour l'agripper, les gens du fond applaudissent, lui, il continue comme si de rien n'était.
Le show restera chaotique, bordélique suggère un voisin, pendant les 50' où le leader de Giant Sand  occupera la scène en solitaire.
' The Coïncidentalist' le titletrack de son dernier  album est joyeusement saboté par un jeu flottant, à la limite du faux, quelques spectateurs bienveillants acceptent d'assurer les choeurs.
' I can't help it if I'm still in love with you' ( Hank Williams) sera le prochain morceau maltraité, une bonne partie du public lassée de cette mascarade s'est tournée vers le bar, c'est le moment que choisit Mr Gelb pour balancer le blues ' Paradise here abouts' un premier titre joué sans déconner.
Au piano, dans un style jazzy à la Ben Sidran/Tom Waits, une ballade  qu'il croone, ' Not the end of the world', suivie par une autre romance dans la même veine.
Sabotage suivant, 'Jumping Jack Flash' en version Bontempi, il enchaîne sur un boogie, nous prévient, faut pas croire que je suis bourré, it's my normal disability...s'attaque à 'As time goes by' ( A kiss is still a kiss) virant medley ' I can't help falling in love with you'/ 'What a beautiful world', avant d'appeler Grant-Lee qui lui ramène à boire.
Plus que désolant, quand on connaît le talent du personnage!

Grant-Lee Phillips.
En duo avec Howe Jerry Springer Gelb toujours en mode stand-up comedy en contemplant la boule à facettes, ils ne se décident pas pour le choix d'un titre avant de tomber d'accord sur Lou Reed, 'Pale blue eyes'.
Pas mal.
Gelb se tire et enfin le public a droit à autres choses que des pitreries.
Grant-Lee ouvre avec  'It Ain't the Same Old Cold War Harry', un timbre clair, convaincant, un jeu sec et précis, quel contraste!
Une approche différente également pour le contact avec le public, quelques considérations judicieuses à propos de la majesté de nos villes avant d' interpréter 'Humankind', suivi par 'Stangest Thing' sur l'album 'Little Moon' de 2009.
Avec Phillips, on est dans le même rayon que Ryan Adams, Tim Buckley, le Boss, des textes sentant la poussière et une voix expressive.
Attention, hit, le superbe 'Nightbirds', suivi par la bombe des débuts de Grant Lee Buffalo, 'Fuzzy'.
A nouveau sur 'Little Moon', l'épique  'Buried Treasure'.
Leuven, what about a medley?
Grant Lee Buffalo, 'Honey don't think', puis il  embraye sur le nerveux 'Demon called deception'.
Un titre plus récent, rootsy à souhait, 'The straighten outer', le Foyer apprécie, les bavards de tout à l'heure écoutent.
Do we say Louven?
It sounds like the Louvin Brothers, a joke....bring back that Louvin feeling...
Assez ri, a request?
Un gars  au comptoir, 'Boys don't cry'.
Ben, oui, GL couvre The Cure.
Time for a brand new one, but there's no water on stage, avant qu'une demoiselle attentionnée lui refile un Spa, Howe se pointe avec un whisky bien tassé.
Voici 'Cry cry', rien à voir avec Roy Orbison.
Amène-toi, Howe, j'ai fini, on continue à deux....ça ne pouvait pas rater, le cirque est revenu en ville, JP, qui devient Jean-Paul doit leur montrer son gilet, les trois premiers rangs sont priés de décliner leur identité, Mieke devient Mickey, Bruno devient Jeanne, on en passe et pas des meilleures!
Ils finissent par attaquer le country, sur fond jazzy, de  George Jones ' I Always Get Lucky With You' pour terminer par une nouvelle tirade du même George Jones, le sentimental 'He stopped loving her today'.

Rideau: Cheech  and Chong s'en vont finir leurs bouteilles!