lundi 28 avril 2014

The Narcotic Daffodils at the Prog-Résiste Convention - Esplanade de l'Espace Victor Jara - Soignies, le 27 avril 2014

Le groupe déclare:
Today at noon we play in Soignies for the opening of the second day of Convention ProgResiste with Lazuli , The Watch and other great bands. We present our new Album Cellex and play some older tunes too...

Midi pile, un petit vent, deux ou trois nuages inoffensifs,  tout en haut des gradins menant à l'Espace Victor Jara, un podium improvisé et, comme la veille, la Convention Prog- Resist a débuté le samedi 26, un concert-apéritif (cava 3€- champagne 5€) devant divertir les lève-tôt, au menu: 
The Narcotic Daffodils.

Déjà pas mal de curieux affichent présents, la foule sera compacte vers midi-quart, des retardataires te posant la question, c'est qui ce groupe, c'est vachement bon et la nana  chante avec ses tripes.... Résultat après le gig, les Narcotic ont bazardé pas mal de copies de l'excellent Cellex,  pour un prix d'amis, les clients pouvaient se procurer l'oeuvre complète d'un des meilleurs représentants du prog indigène.
 Irène, Hakim, Merlin  et Flupke laissent à  Simon le soin d'engager ' Jolyne' de préliminaires liturgiques cérémonieux, du coup le bedeau de la collégiale voisine, absorbé par une coupable action, il sifflait le vin de messe en catimini, interrompt l'opération répréhensible pour assister au concert.
La guitare d'Hakim avait déjà relayé les grandes orgues et 'Jolyne' de grégorienne tendance musique sacrée de Purcell,  devint rock'n roll.
 D' une voix à la fois tremblotante et troublante, Irène, a conquis le sacristain qui a juré qu'il ne toucherait plus au petit blanc du dimanche.
Benoît, c'est le prénom du tonsuré, s'est joint au quintette battant des mains pour introduire le tourmenté 'Light dry gordon'.
Simon troque l'Hammond pour caresser le sitar, ' Surfer boy' est sur les vagues, les sonorités Atomic Rooster sont là pour te rappeler que Vincent Crane, disparu bien trop tôt, était un fabuleux claviériste.
Irène en transe se débarrasse de son couvre-chef pour laisser flotter ses blondes mèches balançant aux tempi saccadés, confectionnés par les jonquilles mâles.
' Million dollar baby' ne sera pas plus posé, elle gueule ...I'm gonna kick your ass.. sur fond musical torturé. La guitare crache des flammes, la base rythmique rivalise en puissance avec le caterpillar qu'un syndicaliste a chouravé sur le site des forges de Clabecq, tandis que Maître Rigot triture son 200A-MicroKorg pour en tirer des gémissements monstrueux.
Sale morceau!
La suivante est saugrenue, dixit Miss Csordas.
Pour t'éviter d'aller fouiner dans tes dictionnaires, on a téléphoné à Littré qui dit, saugrenu:  Sel greneux ou grenu, dit figurément pour salé, piquant, amusant et plus tard, inversement, absurde, ridicule.
Nous on n'a rien trouvé de balourd à l'élégant  menuet 'Weathered'.
'The Barber', salement agressif, ce figaro, les riffs d'Hakim n'ayant pas grand chose en commun  avec le livret que Rossini a utilisé pour Il barbiere di Siviglia.
Retour à la quiétude bucolique avec ' Sun for the rest', très Renaissance, suivi par la jolie valse flower power, ' Go love yourself', un son de mellotron à la Barclay James Harvest et un petit air Les Irrésistibles, ' My year is a day'.
'Shout' doit couvrir le carillon de l'édifice religieux appelant les fidèles pour l'office, ce groovy prog rock voit la gentille chanteuse transformée en furieuse  pasionaria.
Le tourbillonnant  'The Sewer' achève la lecture de 'Cellex'.
Les Daffodils  nous offrant, en prime, deux compositions plus anciennes, le superbe et turbulent 'Go fuck your cat on the roof' et le shankaresque ' Back from Calcutta with Mister Jacky'.

Un gig ayant tenu toutes ses promesses, les Narcotic Daffodils sont au sommet de leur art, il est grand temps que les programmateurs de Classic 21 ( e.a.) les passent sur les ondes au lieu de nous abreuver de médiocrités imbuvables.