Clare Louise vient présenter son second full album, 'Balloons', devant une Rotonde garnie de fans fidèles.
Comme avant-programme le choix s'est porté sur Hibou.
Bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou, pou...prennent X au pluriel, c'est clair!
Oui, madame!
Michel?
Je me vois marcher la faim au ventre
Dans la rue qui sent déjà l'hiver
Parmi tous ces inconnus qui rentrent
Retrouver la femme et le couvert
L'oiseau de nuit
L'oiseau de pluie
Je ne l'oublie....
Jean de La?
 L’Aigle et le Chat-huant leurs querelles cessèrent,
Et firent tant qu’ils s’embrassèrent.
L’un jura foi de Roi, l’autre foi de Hibou,
Qu’ils ne se goberaient leurs petits peu ni prou....
Viens-en aux faits, mec!
Bon,
 tu y tiens...Hibou c'est  Simon Bériaux ( Aidan and The Italian Weather
 Ladies,Le Yeti e.a.), un ex-journaliste, ayant décidé, après s'être 
longtemps promené dans nos belles forêts, de partir à la recherche du 
nirvana en écrivant et interprétant ses textes sylvestres.
Ce soir
 l'auteur/compositeur/guitariste est accompagné de Charlotte Danhier ( 
Clare Louise) au violoncelle et de Victor Foulon à la contrebasse.
Ce nocturne a pondu quelque chose?
Un EP, 'Chant Talisman'.
Genre?
Chanson française à texte baignant dans l'esprit post-hippie.
Style Les Charlots?
Pas vraiment, un hibou c'est pas une chouette, ça rigole pas!
'On
 était sans souci', de la  poésie mélancolique et contemplative, des 
intonations vocales Maxime Le Forestier, un accompagnement sobre: 
paisibilité et sérénité.
Si t'aimes  le calme, l'air pur, la joie simple de se promener à la lisière du bois, écoute le chant du Hibou.
Un
 second voyage vers une destination où rien ne se passe, puis un titre 
courtois tout aussi reposant, ça manque un peu de sel, entends-tu à la 
table voisine.
Une nouvelle pièce d'un romantisme désuet précède 'La source', à propos d'une maison ainsi nommée.
T'as l'impression de retrouver l'ambiance du Grenier aux Chansons qui a vu défiler pas mal d'auteurs- compositeurs de talent.
 Qui se souvient de Bruno Brel, Jean-Jacques Kira, Irène Deneuville ou de la douée Andrée Simons?
Le
 rapace philosophe passe à l'électricité pour un titre te rappelant 
vaguement Yves Simon avant d'annoncer la dernière, 'Ainsi tu n'oublieras
 pas que le monde existe'.
Du post -Larzac dépoussiéré aux accents dramatiques.
Un trip passéiste pas recommandé aux fanatiques de gadgets technologiques.
Clare Louise.
Et son équipe: 
 Cédric Van Caillie ( Balimurphy), la violoncelliste Charlotte Danhier 
et le batteur Franck Baya ( Saule, Sarah Carlier, Mièle...), plus Boris
 Gronemberger ( V.O. - les Girls, Castus ( présent dans la salle)...), 
qui a produit le dernier album, au vibraphone ou aux claviers.
Le podium est jonché de ballons multicolores, le quintette se pointe, Clare sourit!
'Somewhere
 else', un des titres de 'Balloons', ouvre, toujours cette voix 
reconnaissable entre toutes,  flottante, se permettant d'osées 
pirouettes, semblant comme être portée par un vent indécis, la poussant 
tantôt vers les nuages pour la ramener soudain à hauteur de nos 
pavillons auditifs.
Ce qui surprend 
davantage c'est la richesse des arrangements, le gentil indie folk de 
naguère s'est étoffé pour devenir chamber pop.
Un
 premier invité, Jean-François Durdu ( ex Camping Sauvach), au violon 
alto pour attaquer la valse 'Impossible road', décorée de vocalises 
suaves.
Mon prof de piano est dans la salle, vais essayer de ne pas le décevoir pendant 'Balloons', le single tiré de l'album.
Un plongeon dans un passé pas si éloigné, 'Old melody', sur son tout premier EP, sera joué en trio: acoustique, guitare, cello.
Beau!
C'est
 Boris qui pianote durant 'Where I come from', proche des oeuvrettes 
d'une autre Clare, celle se faisant accompagner par les Reasons.
La
 guitare surf de Monsieur Balimurphy dessine un arrière-plan americana 
derrière la superbe ballade pour insomniaques 'I don't sleep anymore', 
tandis que la rengaine sucrée 'Sweet blue' est enjolivée par de seyants 
 loops, comme si les Shirelles ou les Crystals avaient découvert 
l'electro.
L'enivrant 'Black Stars' ( sur 
'Castles in the air') et ses effets de voix rappelle Vashti Bunya, Karen
 Dalton ou autres adeptes de freak folk, on ajoutera toutefois que le 
tag était inutilisé du temps de la splendeur des précitées.
Un petit tour in ' My garden'?
L'air est doux, pourquoi pas?
'
 Castles in the air' séduit avec ses arpèges ciselées et harmonies 
gracieuses avant un retour au dernier né, 'My heart' et ses poussées 
psychédéliques.
L'orgue désuet amorce le gospel bourdonnant 'I don't know this place' .
Force
 est de constater que Clare Louise a sérieusement enrichi sa palette, la
 gentille folksinger des débuts emprunte, désormais, des sentiers plus 
escarpés.
' Both moods' et la lovesong  'You'll always be my love' au charango,  mettent fin au set normal.
Bis
A quatre, assis sur 
le bord du podium, no mike, pour la gentille ballade ' Is this here and 
now' et pour finir, avec Simon le Hibou, le crowdpleaser ' You don't 
know my name'.
Baptême réussi!
