jeudi 2 mai 2013

Roots & Roses 2013 - Lessines- le 1 mai 2013- Volume 1

Dans la tradition celtique, le 1er mai est le jour de la fête de Beltaine, date à laquelle les Celtes passaient de la saison sombre à la saison claire...
Le 1er mai 1561, le roi Charles IX officialisa les choses : ayant reçu à cette date un brin de muguet en guise de porte-bonheur, il décida d'en offrir chaque année aux dames de la cour.
Le 1er mai 2010, à Lessines le soleil se levait à 6h17, il se couchera à 21:05,  à 10:30' les portes du premier Roots &Roses s'ouvraient pour accueillir un public ravi de savoir que Myriam et Fredo avaient ressuscité, en mieux, le Boogietown!
Edition 4 en ce radieux mercredi, avec Fotoman Luk, un jus de fraises allégé a.u.b, et progéniture, on est dans les premiers à mettre les pieds sur le site de l' Ancien Chemin d'Ollignies, on sait pertinemment, qu'une nouvelle fois ,on va passer une excellente journée dans une ambiance détendue, que la bouffe sera de qualité, qu'on verra plein de gens souriants et sobres jusqu'à midi et que douze groupes vont réjouir nos pavillons réceptifs..olé!

Un point reste à éclaircir, dites donc Monsieur Smismans, le line-up a été modifié ?
Oui, The Hillbilly Moon Explosion a annulé toute la tournée européenne, on a déniché un petit trio de chez nous, pas dégueulasse, qui les remplacera au pied levé, les Rockin’ & Drinkin’ Guys ( Tournai) auront le périlleux honneur d'ouvrir le bal sur la Roses Stage!
Vous êtes bien aimable, Monsieur Smismans!
Les  Rockin’ & Drinkin’ Guys (Jérôme Rasson, alias Crazy Rockabilly Man à la guitare et au chant- Antoine Olivier, dit Flyin’ Drummer, à la batterie-Guillaume Durieux, dit Furious Z, à la contrebasse et à l'harmonica)  ont tous été enfants de choeur, mais au lieu de s'orienter vers la chorale de St-Nicolas-Epinlieu, ils ont décidé d'égayer les bons paroissiens avec un rockabilly pur souche!
Sous la tente, une vingtaine de boulangers éveillés depuis l'aube, 3 ou 4 zombies et les bénévoles, c'est parti comme en quatorze: ' Rock 'n Roll Guitar', ils savent jouer, les bougres!
Solide accélération' One of these..' indique le parchemin, puis le furieux et greasy 'Highway Blues' puant le Johnny Cash.
Un vieux truc joué par Danny Wolfe au moyen- âge: 'Let's flat get it', ces gamins suivent le chemin tracé par Smooth et ses Bully Boys.
Un petit instrumental surf, 'Rockin Gypsy' suivi de 'Cotton Tail', un virage blues ' T T Truck' et la petite 'Linda Lu', née en 1959 et toujours fringante.
Un second instrumental  cinglant, puis' Honey let's bop', je dépose mon verre, j'arrive, surtout que ça sonne comme 'My girl is red hot'.
Un voodoo blues ' Chunky Town', puis la contrebasse brandit un harmonica, ' I don't wanna..' et enfin le train arrive en gare sans freiner, le batteur justifiant son surnom par un numéro de voltige que la compagnie refuse d'assurer.
Un apéritif pétillant!

Au pas de course vers la Roots Stage: Larry and His Flask!
Première grosse claque de la journée que ce combo de barjots ( Oregon) mixant joyeusement country/punk/jazz/ bluegrass/folklore Balkan...on en passe!
Line-up:
 Jamin Marshall ( Vocals + Percussion)
Jeshua Marshall ( Vocals + Double Bass + Baritone + Harmonica + Euphonium)
Ian Cook (Lead  Vocals + Guitar)
Andrew Carew ( banjo, trombone, vocals)
Kirk Skatvold ( (mandolin, trumpet, vocals)
Dallin Bulkley  (guitars, accordion, vocals).
Quatre full length CD's , le dernier 'All that we know' ( 2011) - un EP en 2012 ' Hobo's lament'.
Démarrage sur les chapeaux de roue avec un punkabilly à faire tourner le lait des vaches wallonnes ' Land of the f(r)ee'., suivi de la ballade chapêtre ' No Life'.
A chaque extrémité du podium, t'as un croisement kangourou/ humain, ces deux hybrides, ayant, probablement, suivi un traitement chez Eufemiano Fuentes,  cabriolent acrobatiquement.
Un nouveau titre, 'Pandemonium', aussi loufoque que les précédents
'Ebb and Flow' un va-et-vient ska-punk remuant.
Lessines, if you want to shake your ass, c'est le moment, c'est l'instant, 'Big Ride'.
Un trip mouvementé!
Pensez à vous désaltérer: 'Barley Wine Bump', ' Home Of The Slave' s'entendra lui-aussi sur l'album devant sortir bientôt.
 ' Flags and Concrete', les joyeux introduisent une cover déjantée du 'What's going on' de Marvin Gaye dans leur mixture et  le show prend une dimension phénoménale.
' Beggars will ride', la Conquête de l'Ouest version punk.
Lessines, this is what we can do as close to a lovesong, ' I'll be gone', triste complainte en singalong.
Il est l'heure de mettre fin à la messe,' Call it what you will', une farandole façon steeple-chase.
Applaudissements nourris!

Bertrand Lani &Band.
Bert est sorti de l'ombre, fin 2012, le frangin de Fred Lani, sortait un premier CD sous son nom, 'It gets bluer in a while', depuis il présente le projet sur scène.
Pour le seconder, Fred, attention c'est la dernière fois, je reprends du collier avec Fred and the Healers - un pote à Fredo, Gerry Fiévé, aux drums - Valentin Marchal-Marchant : double bass, bass et Régis Lorant : piano et organ.
Du blues?
Aux fortes senteurs americana, my dear!
'Audrey', une plage rootsy et sautillante entame le gig .
Un virage blue-eyed soul/blues à la Boz Scaggs avec ' The richest guy in town'.
La setlist, faut jamais s'y fier, prévoit ' Fallin' & Flying', on a entendu un midtempo country rock aux senteurs CCR, ( 'Who'll stop the rain').
Tout aussi soigné, ' Following Day' que tes cellules, pas encore atteintes par un excès de mousse, comparent à Les Dudek.
Un petit duel fraternel courtois, puis le band décide de calmer le jeu: ' The next page' .
Professor Longhair, ' Baby let me hold your hand', au jeu de piano agité.
T'as vu, te souffle Luk, Fred manie une toute nouvelle guitare ( noire), c'est Gerry qui les distribue in Belgenland!
Que dit le papelard... ' Le petit bonhomme en mousse', ah, oui, d'accord, c'est de qui?
Thierry Le Luron!
Mince, il écrivait des titres blues!
Trêve de plaisanterie, il s'agissait de ' Stop the Battle' datant de l'époque Superslinger, ça cognait méchant.
' I don't wanna grow up', moi non plus, ça fait 60 balais que je me le dis!
'I'm not a cheater', menteuse, du swamp wallon et un downtempo sudiste pour mettre un terme au voyage, 'It gets bluer in a while'.
Nice job, boys!

The Urban Voodoo Machine
Rien, absolument rien ne laissait supposer que vers quatorze heures un tremblement de terre allait secouer la plaine hennuyère, ce typhon, en provenance de Londres, se  nomme  The Urban Voodoo Machine !
Citons un certain Joe Whyte: After all these years and hundreds of gigs, it's rare for a band to shake me quite the way The Urban Voodoo Machine did last night... c'est exactement l'effet ressenti!
Onze cinglés sur le podium, le rouge et le noir, merci Marie-Henri Beyle, sont les teintes dominantes, décrire les costumes relève de l'impossible, cela va  du pirate au Hunchback of Notre Dame, en passant par un prêtre défroqué, une dame de petite vertu, une majorette ou un marin n'aimant pas l'eau ( il préfère le Scotch).
T'aurais dû te méfier en jetant un coup d'oeil à la discographie, une de leurs plaques a comme titre, 'Bourbon Soaked Gypsy Blues Bop'N'Stroll'.
La figure de proue du collectif est Paul-Ronney Angel (singer/guitarist/songwriter),  un Norvégien épicurien.
On croit avoir vu: Nick Marsh ( Flesh for Lulu) on guitar - The Rev. Gavin Smith on upright bass - Barney Hollington on violin ( Miranda Sex Garden)- Slim on accordion - The Late J.Roni-Moe on floor tom, snare and hi-hats et Jary on Floor tom, snare ,  - Dr Lloyd Gomez Deville  on Trumpet - Jary on  Acoustic Guitar, plus deux nanas, une incroyable créature ( Luci Fire Tusk) aux cheveux rouges et aux jambes canon, maniant le sax ou le gong et une noiraude pas bidon, Ane Jonsrud Haugli, au tuba et trombone.
Meine Damen und Herren, bienvenue au cabaret, ' Theme for the Urban Voodoo Machine'.
Un cabaret dément, faisant passer Gogol Bordello pour des jeunes filles de bonne famille!
Burlesque à gogo, 'Cheers for the tears', sur fond rock, un assaut en règle!
' High Jeopardy Thing', du  Goran Bregovic mâtiné de Pogues, et un bordel indescriptible sur scène, les photographes ne savent que shooter.
' Crazy Maria' a new track au Latin swing irrésistible, sera suivi d'une chanson de marin que le bon peuple est prié de reprendre en choeur, ' Orphans Lament'.
Les Bateliers de la Volga à Lessines,  chantant cette complainte horrible... my father was a sailor, my mother was a whore... Arno aurait dû voir ça!
'Rather you shot me down', une touche de spaghetti western pour cette murder ballad à la Nick Cave goes mariachi.
'Always out' avec une séquence French cancan pas débile.
' Love Song # 666 ', I fucked your sister, et ta mère aussi, ton frère, me le suis fait ce matin... la plus belle chanson d'amour jamais écrite sur fond Balkan et guitare surf.
Le délire à Lessines.
C'était a scumbag, il est devenu a ' Pipe and slippers man'  , en mode charleston, pour finir avec le Comedy Capers ' Goodbye to another year'!
A recommander à tous ceux qui broient du noir!

Madé J
C'est au mois d'août 2012 que tu croises Madé J ( Bali), lors du Brockxelles 58.
Son blues/garage/punk avait bien secoué le petit monde rockabilly bruxellois.
Cet après-midi, le guitariste/chanteur est soutenu par un duo, sans doute Graeme Ross à la basse/ contrebasse et Steve Harlall ( Sons of Disaster) aux drums.
On joue sans setlist, tout dans la tête, mec!
Une première salve aussi vicieuse que du Jon Spencer avec enchaînement immédiat sur le premier titre de 'Das Rumble', ' Bad Boy', wah wah en folie.
Toujours pas de  pause, some dirty punk qui secoue l'embarcation, ' Bring it' .
Les headbangers à la fête.
Ouf, un temps d'arrêt avant un titre prévu sur le prochain CD, le single 'Proud Rooster' devrait être sorti aujourd'hui.
' Bow' aussi léger qu'un brûlot de Cactus.
Le trio poursuit son trip enchaînant les plages du CD... un garage aux essences Sonics, un gypsy blues, quelques pointes du côté du hard et un final rodéo, solo de batterie à la clé.
Lessines a apprécié, Madé, pour récompenser ces braves gens, a balancé quelques babioles dans la foule: CD's,  porte-clefs, chaussettes, tongs et jarretelles..

Aramak Iab
alias Bai Kamara jr.
Le projet  Aramak Iab sommeillait depuis 13 ans, quand,  un beau jour, Bai décida de le sortir du placard.
Mister Sierra Leone recontacte Manu Ribot electric guitar/Thierry Rombaux bass /Didier Fontaine drums, vieux routiers de la scène belge, que tu as probablement vus sur scène avec BJ Scott, Gaelle Mievis, Perry Rose, Karin Clercq, Sarah Carlier, A Group, Garner, Funk Sinatra, Claude Zac Ensemble etc...
Du blues teinté de funk et de soul, porté par la voix veloutée de l'élégant Bai.
' Riverboat blues', une slide Mississippi, un blues nonchalant.
On navigue dans les eaux Robert Cray, Keb' Mo', la suivante confirme le propos.
'Woman' est dédiée à toutes les mamans, un message humanitaire touchant...woman, I love your children... à ne pas faire chanter par le curé du village.
Les musiciens travaillent en souplesse, pas question d'esbrouffe ou de compétition, de la sobriété, de la justesse de ton, ' On your knees'.
Une escapade swampy (  ' Whenever' est griffonné à l'envers d'un ticket de train) , puis l'inévitable slow blues , l'engagé, ' For the promise of gold', ils enchaînent sur  ' Backdoor' et sa wah wah poisseuse  offrant des relents Hendrix, époque Band of Gypsies.
Le band terminera par un blues funk à la Luther Allison! 
Du blues sincère! 

L'arbitre siffle la mi-temps!