dimanche 5 mai 2013

Les Nuits Botanique: SKIP&DIE - Yasmine Hamdan-Orangerie, Bruxelles, le 4 mai 2013

Alors qu'une foule se dirige vers la Place des Palais pour le concert d'Hooverphonic ( Fête de l'Iris) tu optes pour les Nuits et deux groupes de chez Crammed : SKIP&DIE  et Yasmine Hamdan: rock, latino, afro, kuduro, hip hop, electro, trip hop, arabic, electronic, le Bota annonçait la couleur.. .exsudation excessive garantie, Axe va avoir du boulot!

Yasmine Hamdan ( Liban)
Madame Elia Suleiman , chanteuse et actrice ( 'Only Lovers Left Alive' de Jarmusch devrait se voir à Cannes 2013), considérée comme une icône de l' Arabic underground music vient de sortir un second album sous son nom, 'Ya Nass', une version remaniée pour une distribution internationale de  'Yasmine Hamdan' (Kwaidan Records, 2012).
Avant cela, la séduisante Libanaise  faisait partie du band electro  Soapskills,  en 2009, lors de son installation à Paris, elle collabore avec Mirwais pour le projet Y.A.S.
' Ya Nass' est produit par Marc Collin ( Nouvelle Vague), Marc sera présent, claviers et programmation, aux côtés de Yasmine sur la scène bruxelloise.
Pour compléter la formation, le batteur Sébastien Brun et l'affriolante et très court jupée (  some wet dreams), Liset Alea ( Nouvelle Vague) aux choeurs, à la guitare, basse et percussions.

Une intro auguste, aux claviers, engage une languide et enivrante mélopée murmurée d'une voix sombre, tous les regards sont fixés sur la gestuelle dramatique de l'exquise dame, un voisin captivé ne parvient à détacher les yeux de l'ombilic qu'une tenue en cuir coquine offre à ses prunelles de voyeur occasionnel.
Un chant guttural, une mélodie de là-bas, hommage à sa ville, ' Beirut', based on a Lebanese song from the 1940s, sensualité à fleur de peau.
Un drumming lourd introduit l'hypnotique 'Deny'  , reverb sur la voix, percussions mixant batterie normale, tabla, colifichets secoués, et cette voix qui semble te caresser, Bruxelles is under her spell.
Un xylophone discret, une guitare Lynchéenne, un fond electro subtil, voici 'Shouei', un trip hop oriental.
Beyrouth, Mecque libertine , la ville du péché: une image d'Epinal à laquelle on songe en entendant l'envoûtant 'Irss', il ne manquait que Narimane ou Farah pour agrémenter la plage d'une danse orientale passionnée.
La femme fatale poursuit en maniant une paire de sagattes, 'Nediya', insensiblement le tempo s'active pour virer trance.
Superbe jeu de basse et drumming souverain.
Un titre romantique clame-t-elle, ' La Mouch', pas l'insecte chanté par Polnareff, cette mélodie mélancolique parle d'amour de jeunesse.
Sur fond sirocco, la complainte' Ya Nass'.
Miss Hamdan ignore superbement le signe de l'organisation, c'est fini, stop, pour envoyer un wild dancetrack digne de Transglobal Undergroun, 'Samar'.
Un mariage osé mais réussi d' Arab tradition and European experimentation!

Skip & Die
Claque magistrale en pleine poire en novembre au Trix, à Anvers.
Le combo néerlandais/sud-africain allait-il produire le même effet sur tes cellules nerveuses maintenant  que l'effet de surprise a été digéré?
Réponse affirmative, ce fut pire, toute l'Orangerie transformée en wild rave party , Cata.Pirata: vocals ,   Gino Bombrini: percussion / guitar,   Rene Kuhlmann: guitar / electronica, Nique Quentin :guitar /percussion , Daniel Rose:  string instruments (sitar/guitar/sas) ont fait fort, très fort!
Rien ne laissait présager la démence totale, lorsque à 21:15', Daniel caresse un sitar sur coulis discret de percussions.
 En catimini, la diva, Aimée Dahms, aka Cata.Pirata, rapplique, élancée, des semelles compensées la faisant grimper à 192 cm, une veste/pull bariolée, des collants, bref un mannequin devant lequel les créations du vieux-beau, Karl le Schnock, passent pour de la marchandise de chez C& A, elle entame ' Jungle Riot', et c'est bien de riot qu'il s'agit.
A tes côtés, les gamines s'agitent, frétillent, se tortillent, bondissent, ondoient,  ruent telles des juments en rut, s'escagassent et suent à grosses gouttes.
Ce n'est qu'un début, mes frères!
Le tribal 'La Cumbia Dictatura' emmène les guerriers Jivaros sur le sentier de l'insurrection, ça va chier.
D'un porte-voix la grande prêtresse incite les valeureux combattants à y mettre de l'ardeur.
Petit à petit, la déesse se débarrasse de ses oripeaux, exit le chandail.
Une messe noire,  'Killing Aid' , les Zoulous se pointent!
Our first single, ' Love Jihad', une séance de gym tonic  audacieuse, la femme-caoutchouc chaloupe, tangue, dodeline, se colle aux premiers rangs, avant de bondir comme un springbok ayant aperçu un guépard.
Arlette, en soutif, gesticule sauvage,  le gars derrière elle a droit à un coup de coude mal placé, il aura dur à satisfaire le contrôle anti-dopage!
'Macacos Sujos', échevelé !
Un blanc, Bruxelles, ça va ou quoi?
Yeah!
C'est reparti à du 250km/h, un zoulou blanc refile un coup de panard vicieux à un pot de chambre qui traînait sur la scène, avant de tabasser fûts et cymbales, ' Get your braai on', du hip hop sauce Bloemfontein, elle pique!
De furieuses vagues secouent l'Orangerie, on craint un tsunami!
Cata en top vert, ' Muti Murder', elle fait passer Madonna et Lady Gaga pour de vieilles guenons lubriques.
Petit instant de répit, a song for the ladies, ' Senorita'.
 Daniel au sas: c'est joli,  Miss Pirata danse sensuellement  pour le calife qui fume son narguilé, pépère!
Que pasa, un masqué débarque avec une sirène, branle-bas de combat, des Vergeltungswaffe 2 survolent la capitale, Pirata dans le public, la fusée va décoller, un vacarme infernal, un brave voisin de chez Hollande voyant que tes pavillons ne sont pas protégés y glisse un index.
Fin de l'alerte la danse reprend avant le baisser de rideau, définitif, la fête est finie!
Mamma Mia!

Tu ne verra pas La Chiva Gantiva, t'es lessivé!