mardi 6 décembre 2011

King King au Montmartre, Ixelles, le 4 décembre 2011

Didier a frappé en plein dans le mille en programmant King King au Montmartre, l'arrière-salle du zinc de la place de la Petite-Suisse affiche complet pour la seule venue belge du groupe featuring Alan Nimmo ( sans kilt, déplore Marielle!).
Daniela, de Goodtime Booking, est tous sourires lorsqu'à 20h40' Didier s'empare du micro pour une introduction fantaisiste dont il a le monopole.
Bientôt le Montmartre sera trop exigu pour accueillir les blues fans du pays, la Flandre vient de le découvrir et a envoyé quelques journalistes/photographes influents, étonnés et ravis de l'accueil et de l'ambiance dans le studentenkroeg.

A peine installé, Alan Nimmo nous regarde droit dans les yeux, un sourire entendu aux coins des lèvres, pour nous prodiguer un conseil judicieux: you guys, sitting on the first row, vous avez intérêt à vous boucher les oreilles, il ne sera pas question de fluettes slaapliedjes.
Le mec en impose avec sa carrure de docker et sa Les Paul, à ses côtés à la basse, le formidable Lindsey Coulson ( qui d'ailleurs tient la quatre cordes au sein des Nimmo Brothers, band redoutable formé par les frangins Alan et Steve)- aux drums, Craig Blundell, renowned clinician ( Roland V -drums) and educator, the busiest drummer around selon the rhythm studio ( London), ça fait 30 ans qu'il est sur la route, notamment avec le progrock band Frost*- aux claviers, un Hammond et un Kurzweil, un remplaçant hyper-doué et groovy: Johnny Dyke( Mark Butcher Band, Matt Taylor Band,..), à Peer les claviers étaient caressés par Dale Storr!

Les présentations étant faites, passons aux choses sérieuses!
'Lose control' qui ouvre le CD' Take my hand', du bluesrock pied sur l'accélérateur et de savoureux accents Bad Company, dans ton dos les cris admiratifs fusent, le double roi a déjà embrayé sur 'Wait on time'.
Une basse qui pompe, un Hammond gluant et la Les Paul en embuscade, lâchant de méchantes rafales.
La sueur perle du front du costaud, Lindsey refile un clin d'oeil à Johnny, pendant que Craig cogne sec.
Marielle, comment fais-tu pour gigoter en mesure et filmer, maske?
'Don't you get the feeling' Brussels, help us for the chorus!
A vos ordres, mon souverain.
Un nouveau titre coup de poing!
Un downtempo impeccable, le ' Feels like rain' de John Hiatt,...Down here the river meets the sea...
Bienvenue dans le Delta du Mississippi, climat subtropical propice à la langueur et à la majesté, un solo monstrueux, le truc qui arrache des larmes à tous les alligators du bayou!
Le Montmartre explose aux dernières notes.
Le titletrack, 'Take my hand'..
Funk time, baby, wah wah time, remember Band of Gypsys?
Il troque sa Les Paul pour une Fender, soultime, now: 'Heart without a soul'.
"Alan Nimmo, famed almost as much for his contagious energy as his dazzling guitar work."pour citer Harvest Time Blues, le compliment n'est pas usurpé, ce mec est sans conteste un des plus grands guitaristes de sa génération.
Le Montmartre ne s'y trompe pas et applaudit ce premier set à tout rompre.

Courte pause et set 2
Démarrage funky à l'aube: 'Six in the morning', un titre enregistré sur le EP ' Broken Heal', désormais introuvable.
Le Bernard Crasson des claviers à la fête, la sève dégoulinant des touches.
Fondu enchaîné: 'Broken Heal': une tornade!
Another blend of hot funk: ' All your life', quelques touches Blind Faith, une envolée Ray Manzarek, suivie d'une démonstration du clinicien et la wah wah qui aboie: menu copieux que le Montmartre n'a aucune peine à digérer, une ou deux Westmalle, ça aide!
On embarque...on board, on board... sur le 'Gravy Train, une tuerie rock/swing au piano Jerry Lee Lewis, la locomotive turbine à plein régime, la guinguette guinche!
Pour reprendre son souffle, le chef-d'oeuvre ' Old love' ( Eric Clapton/ Robert Cray) qu'il dédie à son brother.
La corde sensible tendue à l'extrême, Johnny et Craig en choristes black, et la Fender qui pleure.
La bête souffre, volume au niveau zéro, silence absolu, le son métallique des cordes pincées en sourdine, t'as arrêté de respirer, t'oses pas toucher à ton verre de peur de briser l'enchantement, l'angoisse..
Une soudaine décharge d'adrénaline, toute l'émotion brimée éclate en soubresauts électriques, le band et le public, après avoir communié religieusement, s'emballent pour un final tempétueux!
L'euphorie, public debout, ovation monumentale!

Bis
'Mr Highway Man', Howlin Wolf, à fond la caisse, tu oublies la speed limit!
Alan Nimmo, affable, présente le band, qui achève le voyage triomphal!
King King se fraye un passage dans le flot humain, direction la rue et une cigarette.

Bruxelles ne l'entend pas ainsi et continue à gueuler pendant cinq bonnes minutes, retour de King, King, King et King pour une claque magistrale: 'I wish' de Stevie Wonder, version volcan en éruption.

Un des concerts de l'année!