mercredi 22 décembre 2010

Yan Yalego et Dannecker à la Salle des Fêtes de Saint Antonin Noble Val, le 17 décembre 2010

Bienvenue à Saint Antonin Noble Val !
Située à la limite du Rouergue et aux confins de l'Albigeois et du Quercy, nichée au creux d'un cirque de hautes falaises blanches surplombant les gorges de l'Aveyron.... etc, pour la suite, tu consultes le site de cette accueillante municipalité du Tarn & Garonne!
A une semaine du réveillon de Noël, l'association 'Même sans le train' organise un double concert folk/blues à la Salle des Fêtes locale.

Le début des festivités est annoncé à 21h, mais le culturel du côté Midi-Pyrénées souffre du même manque de ponctualité que son confrère bruxellois, il sera 21h30' lorsque Dannecker se présentera sur scène devant un public clairsemé.

Philippe Dannecker est un touche à tout: photographe, illustrateur, concepteur de sites web et guitariste hors-pair!
Pendant 45' instrumentales , il fera preuve d'un bel éclectisme, passant du blues rural, au blues malien, au bluesrock, au folk anglo-saxon, au classic rock, au jazz rock, toujours en faisant preuve d'une maestria magistrale.
Il entame le set par une composition hypnotique en hommage au John Lee Hooker africain: Ali Farka Touré!
'Family blues' qu'il a écrit il y a un quart de siècle, un fingerpicking aux relents bluegrass, sera suivi d'un boogie sec et nerveux.
Fait froid dans la salle, les séances d'accordage se succèdent.
Merci pour votre patience: une gaillarde classique à la Jan Akkerman interprétant John Dowland!
Brillant, les bravi fusent!
Changement de registre: pour Johnny Winter, un blues albinos féroce et ensuite un folk baroque, un croisement Bert Jansch/Leo Kottke.
Retour aux States pour un blues des années 20.
Honni soit qui Mali pense: un nouvel hommage, à Tinariwen ce coup-ci!
Quelque peu didactique, mais super efficace!
Changement de jouet et de style: à la slide un western blues sentant bon le Duane Allman et un bluesrock vicieux avec le même artifice.
Dannecker termine le set par une belle ballade romantico bluesy, le three inches long tube glissant toujours sur les cordes de la guitare.
Du savoir-faire, de la créativité et du vécu..
Good job!

Courte pause et Yan Yalego.
Yan n'est pas breton, Marseille est son port d'attache.
Yalego ne joue pas aux boules, sa C I indique 'Travailleur indépendant du secteur Musique'.
Y Y n'est pas adepte de Vincent Scotto, ses deux amours sont le banjo et le ukulélé , qu'il troque parfois contre un banjolélé.
Y Y chante, d'une voix traînante et noire, du jazz primitif, pour les rosbifs présents dans l'assistance: le early jazz!
Un classique, tout droit sorti de l'American folksongs book, pour démarrer dans le tragique 'St James Infirmary'.
Cab Calloway meets Arlo Guthrie sur background de banjo.
Un humoriste, le petit Yan au chapeau, pas du style Fernandel mais du genre second degré.
J'étais adolescent, MacGyver squattait le petit écran, c'est lors d'un des exploits d'Angus que j'ouïs pour la première fois 'Trouble in mind'... I'm blue, but I won't be blue always... comme le chantait si bien Nina Simone, vais décorer ma version d'un intermezzo de trompette buccale, peux pas me payer un vrai bugle et ma Vuitton est déjà pleine avec mes trois instruments à cordes.
Interprétation à la fois sobre et poignante.
Donc, cette miniature est un banjolélé, le fils bâtard du coït entre le banjo mâle et le ukulélé femelle, il va servir pour vous jouer une berceuse de la Guadeloupe 'Mon petit à moi' ( le petit amwé ? en créole), du travail d'archéologue dans la veine Ry Cooder déterrant Bix Beiderbecke!
'Les haricots sont pas salés' = 'on est dans la merde' chez les Cajuns.
Fayots sans sel mais zydeco épicé!
Je reprends mon banjo ténor pour le standard 'Why don't you do right', vais vous la jouer Roger Whittaker et son Mexican whistle.
En route pour le Delta du Mississippi:Robert Johnson 'Rambling on my mind'!
Fait pas torride sur les bords de l'Aveyron, un petit tour chez les vahinés ça vous dit?
Une carte postale en provenance d'Honolulu: ' Dream Melody' (?) ... stars are shining bright... , un petit effort d'imagination et tu aperçois Elvis en bikini !
1925 : le charleston, Louise Brooks, une coupe garçonne, le porte-cigarettes... 'Yes sir, that's my baby'!
Art Deco rétro!
Dannecker where are you?
Dépose ton verre et viens souffler dans ton harmonica, gars, ' Careless love' , dédié à une grande chanteuse de jazz dont je ne sais plus le nom.
Rihanna, Lady Gaga, Céline Dion, Rika Zaraï, peut-être?
Pourquoi pas Madeleine Peyroux?
Encore un petit Robert Johnson: ' Malted Milk', boisson idéale si t'as le cafard.
Et on termine la soirée par un chant créole sentant bon le Henri Salvador: 'Ti kannoooo' ...man pati à la nag...
Joli et frais.
Délicieux moment de poésie et de rêverie!