jeudi 15 octobre 2009

Robert Fripp- Porcupine Tree -AB - 14 10 2009

Gros problèmes de circulation,mercredi soir, dans le quartier de la gare du Midi.Affaissement de voirie avenue Fonsny, en pleine heure de pointe.
A 19h30 tu te retrouves encore coincé dans les embouteillages ,et tu sais que les concerts débutent à l'heure à l'AB,d'autant plus que Porcupine Tree /Robert Fripp affiche complet.
19h45', ouf ,I'm on time , tu penses! Déjà un gars sur scène , une guitare , des loops .Merde, c'est le Robert.
Tu prends vite un cliché ,une main se pose sur ton épaule ,deux gars de la Security (polis et affables) te prient de les suivre ,Canon confisqué pendant la durée des concerts :pas de photos aujourd'hui.Confus tu retournes assister au set du leader de King Crimson ,il avait commencé à 19h30....
Robert, que nous présentes-tu là , du triste ambient ,loopy ,planant et endormant .
20h ,applaudissements polis , Robert remballe ses fripes et salue l'assistance .
Lights on!
C'est de l'arnaque ,murmure un voisin ,pire que Klaus Schulze ,il y a quelques semaines.
Triste de voir une légende produire de la musique de supermarché!

Porcupine Tree
est prévu à 20h20' , peu avant l'entrée en piste des hérissons ,nous avons droit à quelques consignes pré-enregistrées :pas de vidéos, ni de photos, même par mobile ,pas d'enregistrements...Nous sommes priés de jouer aux délateurs et, de dénoncer un voisin qui enfreindrait la règle!
Des fachos ,tu me dis....
Lights off ,un son gigantesque, voilà la bande à Steven Wilson (vocals, guitares,piano) :Colin Edwin:basse- Gavin Harrison:batterie- l'icône ,Richard Barbieri (un ex- Japan) ,aux claviers,mellotron,synthés ,sound processing et , depuis quelques années, pour les live performances ,l'excellent guitariste et second vocaliste :John Wesley (Fish , Sister Hazel, John Wesley trio...).
Des visuals esthétisants ou psychédéliques .Une entrée en matière tonitruante('Occam's Razor' ) ,avec bruitages industriels futuristes sur lesquels se greffe une basse anodine ,avant de voir les autres porcs-épics entrer en action, à fond la caisse..if you wanna stay Always here All these years...:'The Blind House' ,c à d les deux premiers titres ouvrant le premier disque de leur double ' The Incident',un concept-album , sorti il y a quelques semaines.
Porcupine Tree, l'étendard du progrock , trouve toujours son inspiration chez Pink Floyd , King Crimson ou le Krautrock (Tangerine Dream,Can...). Tu entends des relents d''Epitaph' (Fripp, McDonald, Giles, Lake,Sinfield) dans ces premières plages.
Steven nous salue en français et nous explique en quoi consistera le show.Première partie, lecture du dernier né,pause et, quelques' hits' pour suivre.
'Great Expectations' quelques accrocs pour Colin ,Dr House à la rescousse, changement de jack ,on recommence...A summer day In garlands I feel secure... Beau break au piano, tu baignes en plein seventies ,les Moody Blues ou Supertramp.
Les titres de 'Incident' défilent en fondu enchaîné :'Kneel and disconnect' - l'énergique et cru 'Drawing the line ' -'The Incident' aux beats industriels et vocaux implorants...I want to be loved...
Ce show est un édifice en construction ,le groupe crée une atmosphère intense ,alternant riffs heavy ,proche du British metal (Led Zeppelin, Black Sabbath, Budgie...) , sons urbains électroniques (Aphex Twin ,Nine Inch Nails..) ,envolées lyriques typiques du rock progressiste (Barclay James Harvest, le Floyd et King Crimson, déjà nommés). Les vocaux sont sublimes, les arrangements complexes , la puissance d'évocation sidérante. Osons le mot :c'est beau!Le public silencieux ,gorge nouée, écoute souvent avec les yeux fermés ,même si les images défilant sur l'écran collent parfaitement à l'oeuvre reproduite.
Nouveaux mouvements de la suite :' Your unpleasant family' - l'instrumental 'The yellow windows of the evening train' bucolique sur fond d'orgue sacré et guitare tout en majesté - le magnifique 'Time Flies' ,aux beaux effets de vibrato et, toujours ce travail gigantesque de Mr Barbieri -'Degree zero of liberty' une intro lourde annonçant 'Octane Twisted' - ' The Séance' on a sorti la grosse artillerie sur beats actuels - 'Circle of Manias ' (instrumental) et pour finir le set et l'album ' I drive the hearse', commençant à l'acoustique, telle une ballade folk à la Nick Drake , une ballade funèbre ...when I'm down I drive the hearse...
Il est 21h20' ,un break de dix minutes, nous annonce Mr Wilson.
Décompte sur l'écran.

Pile à l'heure ,le second set!
'The Start of Something Beautiful' 2005, 'Deadwing' ,titre adéquat.
Suivi d'une chanson qu'ils n'auraient plus jouée sur scène depuis longtemps :'Stars Die' , Copernic,Galilée... ou l'étude de la formation stellaire.
Après cet interlude céleste, retour au musclé : deux claviers ,de méchantes décharges de guitare, le morceau le plus heavy du set: ' Anesthetize'.Une bombe, les poings se lèvent face aux guitaristes , headbangers à la fête .
'Remember me Lover' sur le second disque d' 'Incident' .It starts mellow ,indique le chef hérissé ,pendant un court instant les riffs pesants prennent le dessus , avant la reprise du thème amoureux.
'Strip the soul' et '3', mise à nu de l'âme ,dans la noirceur.
Porcupine Tree mettra fin au set par ' Mother and Child Divided' , un instrumental béton armé ,cheval de bataille du groupe . Il débute par d'inquiétants craquements ,Titanic rendant l'âme avant de sombrer au large de Terre-Neuve , suivis d'une offensive en règle des guitares ,transformées en bulldozers ,puissance 6000 chevaux .
Apothéose d'un grand concert.
Bonsoir Bruxelles!

Double bis
'The Sound of Muzak' et 'Trains' ,un folk ferroviaire délicat. Le tortillard prend de la vitesse et le merveilleux John Wesley nous accorde un dernier solo limpide.
Gare en vue, les passagers descendent en applaudissant l'équipage .....superbe voyage,messieurs,merci!