lundi 6 novembre 2023

The Fleshtones et Santa Claws à La Grande Ourse, Saint - Agathon, le 5 novembre 2023

 The Fleshtones  et Santa Claws à La Grande Ourse, Saint - Agathon, le 5 novembre 2023

 

michel 

Rock 'n' roll is good for the soul, dixit Burt Blanca!  

Les Fleshtones soignent nos âmes depuis près de 50 ans, le temps n'a aucune prise sur eux, alors  que les cartilages de tes genoux craquent au moindre effort, il faut voir Keith Streng ( né en 1955) et le jeunot Ken Fox ( né en 1961) cabrioler pendant plus de 70 minutes sur scène ou dans le public,  pour se rendre compte que le rock prend non seulement soin de l'âme mais revitalise également tout le corps.

Ce prélude pour t'expliquer que Saint- Agathon, le 5 novembre 2023, valait tous les voyages à Lourdes ou à Fatima, six bains dans le Gange et, éventuellement, 36 pèlerinages à La Mecque ou à Bodhgaya. 

Melrose a eu la bonne idée de programmer Santa Claws en avant-programme, les locaux en ont profité pour présenter leur second album, qui doit sortir dans quelques semaines, un premier single 'She Turns' a été baptisé à La Grande Ourse, par le fils caché  du pape,  pour l'occasion .

 

17:00,  Santa Claws, le saint de Ploumagoar , toutes griffes dehors,  a hâte d'en découdre!   

Donc après une campagne ULULE fructueuse, objectif atteint à 106%, Santa Claws se prépare à sortir le second album après Noël, et ce soir,  c'est avec ' Two  days Ten hours' que Guillaume Hamon , en amont du fleuve, derrière ses fûts, lance, avec fougue, la machine.

Greg Aubert ( chant, guitare) , un cousin très éloigné de Jean-Louis, Antoine Mongaudon, l'excellent lead guitariste et Teddy Moisan, basse et choeurs, le rejoignent et c'est ( bien ) parti pour plus d'une heure de guitar/power rock  foudroyant et  sans artifices.

'Too late' sonne comme du Del Amitri ou du Hootie & the Blowfish, de l'alternative rock qui ne renie pas les mélodies catchy et les harmonies soignées.

Ce groupe a de la gueule et du punch, La Grande Ourse apprécie.

Le downtempo 'Two kings one crown', ne se trouve pas sur le nouvel album, mais rien que l'intervention consciencieuse de la basse méritait nos applaudissements, sans oublier le sifflement royal de Greg.

Avec ' Grain of sand' on a droit à un second midtempo bien foutu, aucun grain de sable ne viendra enrayer la machine.

A la mémoire d'Hervé Boutin, une des figures légendaires de La Grande Ourse, parti rejoindre d'autres étoiles en 2021, voici 'Out of the rock', sur le clip Colin Le Moigne tenait encore les baguettes.

On aime bien les sonorités Tom Petty du morceau, et les envolées épiques d'Antoine.

Teddy, non c'est pas un ours, introduit 'Rainy Day', une météo bien connue des Bretons.

Ils n'ont pas dit si 'Tattoo Me' était pour Rori Gallagher, par contre, Greg nous rappelle que le blues tendance western 'Vibes in a spine'  s'entend sur leur premier album.

Beaux effets d'ebow et chant plaintif, que tu ressens dans la moelle.

Greg: 'Gimme a minute' était prévu pour le premier album, finalement, pour ne pas blesser ma femme, on a laissé tomber.

Tu connais la chanson: t'es prête, chérie?

Donne-moi une minute, mon chou.

T'as eu le temps de vider trois Distoufer!

Après ce singalong vient  la perle ' Surrender' , suivie par le rock  'Is it?' .

La prestation s'achève avec ' She turns', le single qui vient de sortir, il traite des bienfaits de l'émancipation de la femme.

Sandrine Rousseau  a réagi en montrant son fameux geste féministe!

Et sinon?

Carole a passé un bon moment! 


18:30', The Fleshtones.

1967, the Stooges are arguably the first-ever punk band.

OK, mais personne n'utilisait l'étiquette punk en 1967, alors les débuts du  punk aux States?

Les MC 5, non, garage, les Ramones, alors?

Tu brûles, Jeanne!

 

Les Fleshtones, nés en 1976, les suivent  de près, mais réduire leur style au punk est désobligeant, si tu ajoutes garage, twist, surf, rockabilly, soul, bubblegum ou tout simplement rock  sur leur carte de visite, tu n'es pas loin de la vérité.

Quand  Keith Streng ( guitar, vocals)  Peter Zaremba ( vocals, farfisa, harmonica),  Bill Milhizer ( caché derrière les drums) et  Ken Fox ( bass, some vocals)  se pointent, tu  hésites pour l'élection de celui qui porte les vêtements les plus classe.

Pour les pompes, aucun doute, il s'agit de Keith.

Quoi, ah, d'accord, ce n'est pas une chronique vestimentaire!

L'entrée en matière sera très nerveuse, ' Hitsburg USA' n'est pas vieux de 36 secondes que Keith Streng, très fort même  sans le th, se tape un premier  saut de kangourou pour aboutir à nos côtés. 

140 secondes plus tard ils envoient une seconde grenade tout aussi explosive.

Si pour toi, le summum de la culture physique c'est Jane Fonda, viens assister à un show des gars du Queens et concentre-toi sur le guitariste, ce mec est plus souple qu'Iggy Pop, il se tape le grand écart toutes les 60 secondes, bondit pire qu'un cabri,  fait tournoyer sa guitare au risque d'éborgner les audacieux qui se sont collés à 5 cm de la scène,  et tout ça en te tirant des riffs fuzzy  meurtriers.

Les titres de leur setlist défilent sur un rythme effréné: ' Going back to school' voit Peter maltraiter l'orgue pendant quelques secondes, il ne sera pas puni, la maîtresse  d'école s'est tirée devant tant de fureur.

Il entame un twist au ralenti, ses copains, eux,  ont attaqué ' New Scene'  , suivi par ' You gotta love, love', pendant lequel Keith se tape  un nouveau sprint jusqu'à la table de mix.

Un signe de Peter, Saint-Agathon, faut tourner..... on fait tous la toupie, sauf ta voisine dans sa chaise roulante, et c'est ' Dreaming about work' qui dévale. 

Il insiste, tu dois toupiller.

Qui, moi?

Yes!

Keith au chant pour ' Do you swing' qui démarre comme il se doit par one, two, three, four .

' Child of the moon' des Stones est dédié à Charlie Watts, 'I've  gotta change my life ' sonne comme les Animals, quand Eric Burdon se chargeait des vocaux, Peter a sorti l'harmonica pour ' Right on Woman'.

La salle bout, le guitariste, infatigable, entreprend une nouvelle incursion dans le public, si Moïse a pu écarter la mer Rouge, se frayer un passage parmi les spectateurs ne pose aucun problème au marathonien.

Vont encore se succéder ( ordre à vérifier), ' Manpower debut' , ' I surrender' , une cover du beat track de  Bonnie St Claire uit Nederland, un morceau irrésistible.

Punk a gogo avec 'Remember the Ramones'  ou  ' Destination Greenpoint'  .

On ne t'avait pas encore parler de Ken Fox, ce mec aussi rusé qu'un renard, n'a pas à rougir face à ses ainés, il ajoute sa pierre à l'édifice, car ces quatre gars sont non seulement hyper efficaces mais également des showmen qui font passer Jerry Lewis ou Jim Carrey pour de pâles bouffons.

Et ça continue sans aucun signe de fléchissement: ' My kinda lovin'' puis  ' Soul Shake' emprunté à Delaney & Bonnie .

Oooh, ooh, oooh, en file indienne, direction les coulisses, c'était une farce, ils rappliquent au galop pour proposer 'Alright' des Searchers  en version graisseuse, virant twist à Saint-Agathon.

Après une seconde fausse sortie, vieilles canailles, merci Eddy,  c'est ' Hard lovin man' qui déboule avant une anecdote narrée par l'ineffable Peter Zaremba, qui se souvient avoir vu Chubby Checker sur scène, ça l'a marqué à tout jamais, depuis il danse le twist devant le miroir tous les soirs.

Le twist c'est très facile ( désolé sans l'accent, c'est moins marrant) , look!

That was it, folks!

Vraie sortie et retour pour les rappels qui débutent par l'instrumental métallique ' The Hearse' , piqué aux Astronauts, pour se terminer par le violent 'Violet crumble, cherry ripe' , non repris sur leur playlist, mais qui nous vaut une chorégraphie digne de Status Quo.

C'est par un bain de foule général que prend fin un concert homérique.