lundi 15 octobre 2018

Cliscouet's Jazz Band à la Salle des Loisirs, Étables-sur-Mer, le 13 octobre 2018

Cliscouet's Jazz Band à la Salle des Loisirs, Étables-sur-Mer, le 13 octobre 2018


Samedi 13 octobre, le Comité des Fêtes d'Etables-sur-Mer invite,  comme en 2017, le Cliscouët Jazz Band à  animer en langage swing une soirée  particulièrement venteuse.
Le Cliscouët Jazz Band, engendré à Vannes il y a 3/4 ans, est le rejeton de Ludovic Goubet, globetrotter, photographe érotique, chanteur, saxophoniste, féru de jazz, qui s'est établi à Cliscouët, un quartier paisible de la préfecture du Morbihan. L'homme avait flashé sur la cité vannetaise après avoir assisté à son festival de jazz.

L'affiche annonce 20:30', selon une habitude armoricaine bien ancrée, les festivités commenceront un quart-d'heure plus tard, à l'heure initialement prévue on dénombre une douzaine de curieux dans la salle, s'apparentant plus à un gymnase qu'à un lieu de spectacle.
Les paroissiens se manifestent au goutte à goutte, le concert débutera à 20:45. 
 Ce soir le combo, à géométrie variable, se produit en formation quintet,  Ludovic a emmené deux saxophones ( un alto, un ténor), à ses côtés,  Etables verra  Jacques Rouinvy, un guitariste racé, membre, e a,  de Mishto ( jazz manouche)  et accompagnateur de divers chanteurs(ses) ( Fatiha Neuman, Jean-Jacques Mel), Henri Trubert à la basse ( Garces ô Gorilles) , Jeff Modestine aux drums et Albert Nathan aux congas et autres engins percussifs.
Sehr geehrte Damen und Herren, ce soir vous entendrez du jazz, du blues, du calypso et d'autres friandises, nous avons choisi de débuter par le fameux 'St. James Infirmary Blues' , et comme je suis un grand fan de Satchmo, même si je joue du saxophone, je vous chante l'intro à sa manière, avec mon accent Danone.
Effectivement, Ludovic entame le standard a capella en se promenant entre les tables avant de rejoindre Henri et Jacques qui l'attendaient sagement au fond de la salle, le batteur et le percussionniste peaufinent leur make-up.
Après un solo de sax sirupeux, la guitare prend le relais et nous place une envolée sinueuse qui a ravi tous les patients de la maison de santé.
Le subtil 'Blues in the closet' voit poindre Jeff et Albert, Etables apprécie en silence, le leader de la formation semble déplorer un certain manque d'enthousiasme.
Il enchaîne sur un titre de saison, ' Autumn leaves' dans la version française 'Les feuilles mortes', qui est d'ailleurs l'originale, merci Prévert/Kosma!  
Le mainstram jazz proposé ce soir convient à merveille à l'assemblée, dans laquelle les moins de cinquante ans se comptent sur les doigts d'une main.
Sur le carton publicitaire que le combo a fait imprimer on lit : "A l'occasion de votre célébration de noces le Cliscouet Jazz Band  se fera un plaisir de vous faire entrer dans son univers et de vous faire partager sa bonne-humeur communicative grâce à un répertoire varié, parfaitement adapté à l’événement.
Aussi disponible pour les cocktails, réceptions, anniversaires, départs en retraite...  "
Après un be bop annoncé sous le titre ' Buck's Walk' ou ' Bugg's walk', permettant d'admirer, une nouvelle fois, le jeu limpide du guitariste auquel succède un solo soigné de Henri, bien dissimulé sous son galurin, le volubile capitaine du vaisseau promet un air plus actuel et propose 'Footprints' de Wayne Shorter.
Albert a failli transpirer et se montrera percutant lors de 'Blue Bossa' de Kenny Dorham, un astucieux mariage de bossa nova et de be bop.
Ensuite Sonny Rollins  nous emmène dans les Caraïbes avec  le chaloupé 'Saint-Thomas'  et on demeure dans les mêmes sonorités avec ' Cantaloupe Island' de Herbie Hancock mais, pour faire plaisir à Albert, on vous l'interprète à la manière de Poncho Sanchez.

Pause syndicale!

Une invitée se pointe pour entamer le second set, la chanteuse Anahid Kasbarian   ( Raides Baronnes), vient épauler l'équipe en apportant une touche féminine opportune et gracieuse.
La vieillerie ' Out of Nowhere' ( Johnny Greene et Edward Heyman), merveilleusement dépoussiérée, séduit tout comme l'immortel ' My funny Valentine'. 
Oui, Ludovic, Amy Winehouse a repris 'What a difference a day makes', mais aussi Dinah Washington, Esther Phillips, Aretha Franklin, Frank Sinatra ou Tony Bennett,...
  Anahid ne démérite pas, un voisin, transporté, pousse un cri admiratif.
Hugh Coltman avait joué 'Caravan' à Saint-Brieuc la semaine dernière, le Cliscouet's Jazz Band, après un faux départ, se fend de sa version à Etables.
Vous connaissez le scap?
Pardon?
Anahid et moi allons pratiquer cet exercice vocal pendant ' I got rhythm'.
Ah, oui, d'accord, le scat!
Il peut être légèrement cabot notre Baloo qui s'octroie un répit pendant un vibrant  'Georgia on my mind', brillamment défendu par Anahid, libérée de son mentor.
Le patron rapplique, saisit le micro pour notifier un nouvel arrêt de travail!
Merde, c'est pire qu'à la SNCF, on ne va pas insinuer qu'il abuse, mais,  honnêtement, ces interruptions intempestives ne se justifient pas, il ne faut pas  confondre  une salle des fêtes et un club de jazz!
 Auf Wiedersehen, liebe Leute!