dimanche 19 août 2018

Port en Fête à Lézardrieux avec Little Houd Band trio/ Nicolas Le Rallic/The Fabulous BBB - port de plaisance à Lézardrieux le 18 août 2018

Port en Fête à Lézardrieux avec Little Houd Band trio/ Nicolas Le Rallic/The Fabulous BBB - port de plaisance à Lézardrieux, le 18 août 2018

C'est à 18h, en feuilletant Ouest France, que tu apprends que des concerts sont prévus au port de plaisance de Lézardrieux.
Depuis trois ans l'association Trieux Tonic Blues organise une animation sur les bords du Trieux: restauration, concerts et feu d'artifice.
Le temps de boucler deux ou trois trucs avant de sauter dans ta Ferrari, made in Taiwan, pour arriver peu avant 19h,  le long de l'estuaire du fleuve, un trio s'ébat sur un podium de fortune, qui?, depuis quand?
Après un passage obligatoire à la buvette et avoir questionné les bénévoles, l'un d'entre eux avance le nom: Little Houd Band.
Tu déposes ton gobelet sur une longue table pour écouter un laidback blues bien torché.
Sur scène, les gamins quinqua, qui n'ont jamais vu les Andes, ont pour nom, Boubou Romagny ( guitare et seconde voix), Little-Houd, càd Johan Houdard, peintre et bluesman,  (pas de chapeau, une casquette, chant, guitare, harmo) et Lionel André (batterie).
Ils ont tous trois un vécu et ont sévi ( pas toujours avec la même formation)  dans tous les bars, campings, crêperies, fêtes paroissiales du Trégor, du Goëlo , parfois, ils s'aventurent, sans muselière,  jusqu'à Morlaix.
En duo Boub et Houd ont pondu un album, introuvable, baptisé 'Dog Stories' et catalogué blues post-moderne, vive les étiquettes!
Après un second morceau qui tient aussi bien la route que la DS du Général De Gaule,  le barbouilleur, maniant la slide,  propose 'Milk and Cream', en ajoutant, remember the time when we were young and sexy, c'était avant l'Indochine.
Ils apprécient le mode nonchalant, un mix J J Cale/ Chris Rea, et s'attaquent à "In The Death Car", un tango blues aux effluves slaves, extrait de la B O de 'Arizona Dream'.
Lézardrieux I hope you got the feeling coz we got the feeling, bordel, ce podium est bancal, je tangue, ça ne les empêche pas de façonner un Chicago blues/Delta du Trieux aussi noir que les compositions de Willie Dixon ou Buddy Guy.
Depeche Mode ou Johnny Cash?
Leur version de 'Personal Jesus' tient plus du style Man in Black que de la synth pop.
Après une longue intro jazzy, le trio nous propose le formidable ' Where are we now' de David Bowie.
Tandis qu'un gars leur refile quelques consignes, Boubou amorce 'All along the watchtower' suivi par un French blues, 'J'ai besoin de rien', à première vue il n'y a pas qu'Alexandre à être bienheureux.
Après le classique du loner, 'My, my, hey, hey', on atteint le terminus avec un titre dédicacé aux vacanciers et aux salariés, 'Moins travailler'.
Nougaro, aussi, faisait des promesses sous un balcon....
Un hors-d'oeuvre pas dégueulasse!


La semaine dernière il était aux Vieux Gréements à Paimpol avec  Djiboudjep, ce soir, Nicolas Le Rallic se produit en solitaire avec comme toute arme sa voix,, une acoustique et quelques pédales.
Le gars de Lorient  a sorti deux albums solo, d'après un voisin, spécialiste des Chants de Marins.
L'homme décide d'ouvrir le bal, en anglais, en reprenant, d'une voix brisée, 'Rosemary' de New Celeste, puis il quitte l'Ecosse pour mettre le cap sur le Finistère et s'approprier 'Ile' de Jean-Michel Caradec, un hymne à la poésie!
 Nicolas chante une autre île, avec  toujours la mer,  les marins et leur rude vie en toile de fond ...Pour qui sont ces bateaux, tirant sur leurs amarres, comme de grands chevaux sur le départ .. c'est en hommage aux pêcheurs de l'île de Groix  qu'a été écrite cette plainte.
Renaud aussi chante les marins, notamment dans 'La ballade nord-irlandaise' une adaptation orangée du traditionnel 'The water is wide'.
Nicolas a été accompagnateur de Michel Tonnerre pendant des années, voici 'Matelot, le vent est bon' aussi connu sous le titre 'Satanicles'.
Une des chansons les plus émouvantes de Louis Capart est sans conteste  'Marie-Jeanne-Gabrielle', l'interprétation de Nicolas Le Rallic ne trahit pas l'esprit de la mélodie.
Après les émois vient le vaudeville, l'andro des Parigots, 'Tiens, tiens, voilà les Parisiens'.
 Jean-Pierre Hyacinthe Calloc'h a été tué en avril 2017, on lui doit la ballade  'Me zo ganet e kreiz ar mor' (Je suis né au milieu de la mer), une pièce maîtresse du répertoire d'Alan Stivell.
Il enchaîne sur une pentalogie Michel Tonnerre, 'Le Sillon de Talbert', 'l'Ankou' trahi par un faux mouvement du pied sur les pédales, donnant un son confus aux accords de guitare ,  'Mon petit garçon'. et puis, tous à bord, direction Le Havre pour 'Fumier d'baleine' et enfin  d'inspiration Robert-Louis Stevenson, 'Quinze marins'.
Vous devez me rappeler, sinon j'aurai l'air con!
Une autre, une autre, lance Jessica.
Ce sera le titre le plus breton de Jacques, le flamand qui n'aime pas les flamingants, 'Amsterdam'.
T'as été dépité, il a omis le couplet de l'accordéon rance ...

Groupe 3: The Fabulous BBB!
Les ex-The Fabulous Bling Blang Blues sont des habitués du coin , en 2012 ils étaient à l'affiche du Trieux Tonic Blues.
Il y a des mecs qui promettent de moins travailler et puis ils se tapent des heures sup,  revoilà le peintre, Little Houd et le bûcheron, Lionel, cette fois-ci flanqués du guitariste Marc Ennaji, un perfectionniste et de la bassiste Do Pinsard, une jolie fille croisée lors d'un concert de Talkie Walkie.
Style?
Coupe Chicago!
C'est parti en mode funky avec 'You love me like you say' qu' Albert Collins chantait à une nana qui ne le traitait pas correctement.
Ils enchaînent sur le slow blues 'I got something'  suivi par un dégoulinant 'Honey Hush'.
... I don't want you to be no slave
 I don't want to work all day...
T'as reconnu l'imparable  'I Just Want To Make Love To You' de Willie Dixon, leur version sent les swamps à plein nez et si le timbre de Dali ne ressemble guère à celui d'Etta James, le truc parvient tout de même à te donner des frissons.
Little Houd a dû apercevoir une mygale, il pousse un cri à effrayer les chouettes encore assoupies avant d'attaquer la scie ' Got my mojo working' sur un rythme ferroviaire d'une autre époque.
Un solo de batterie de Jospin ponctue l'histoire du mojo qui a des ratés avant la reprise du refrain et de l'épilogue.
Ils embrayent sur 'Big Boss Man', non pas le catcheur de Marietta, le truc interprété, e a, par le King et Jimmy Reed.
Monsieur Ennaji n'a pas l'air d'être un âne, la rythmique est canon et la voix traînante de la casquette fait le reste, Lézardrieux apprécie, Elvis, c'est un cabot, bat de la queue!
Boubou rapplique pour ajouter une couche supplémentaire au dicton auvergnat, dixit Little Robin Hood, ' You can't ask a horse to fly'.
Le jockey restera en piste jusqu'au terme du tiercé.
'Born in Chicago',  merci, messieurs, mademoiselle, j'ai déterré l'album du Paul Butterfield Blues Band, great stuff!
Un gars de l'organisation se pointe pour aviser le bon peuple que l'heure du feu d'artifice est avancée, il retourne picoler et les fabuleux BBB reprennent la route et tombe sur la petite 'Suzie Q', une gamine à la démarche plaisante.
A Saint-Nazaire, Little Houd a piqué le mégaphone d'un agent municipal parti soulager sa vessie, il l'a utilisé pour attirer l'attention de Suzie.
L'heure est au funk blues avec 'Hold on to you' avant de retourner aux sources rurales avec 'Little red rooster'.
T'as la vache qui rit, la vache et le prisonnier, le château de Poilvache, Pi 3.1416, la vache agent secret, t'as aussi une vache dont le lait est bleu, ' Milkcow's calf blues' dont Clapton a gravé une version sur son tribute à Robert Johnson.
Un boogie, les gens?
'Give a cup of coffee to your daddy', non pas de brandy, pas de sherry, du café, bébé!
Fondu enchaîné, sans sucre, sur 'Stormy Monday' et une rumba avant les pétards, 'Who's been talking' de Howlin' Wolf!
T'as aimé le jeu lyrique ( à la Peter Green) des guitares, puis t'as profité de l'exercice pyrotechnique pour quitter le port, goodbye, babe,  I hate to see you go, donc je me tire but  you know I love you...