jeudi 23 juin 2016

Solkins - The Sunday Charmers - Le Prisonnier au Rideau Rouge - Lasne, le 23 juin 2016

 Solkins - The Sunday Charmers - Le Prisonnier  au Rideau Rouge - Lasne, le 23 juin 2016

Clôture de saison au Rideau Rouge qui, depuis 12 ans, fait vivre le rock, le folk ,  la chanson et plus encore dans la picturale vallée de  la Lasne.
Une météo cataclysmique était annoncée, le Brabant Wallon n'a pas été épargné, ce qui n'a pas empêché le café-concert d'accueillir une assistance nombreuse, éclectique et enthousiaste.
Le copieux programme proposé et le fait que les formations à l'affiche étaient du coin avaient incité famille, amis et curieux à faire le déplacement.
Gemakkelijk gevonden, JP?
Jamais de problèmes avec JP.
Maintenant, il suffit d'attendre le bon vouloir des matons pour que Le Prisonnier puisse profiter de sa promenade vespérale!

Le Prisonnier
Serais pas étonné d'apprendre que  Joey Carl (guitare/chant) - Mathieu Volont (basse) et  Arnaud Luyckfasseel (batterie) soient fans de Patrick McGoohan et qu'ils cultivent une sixties mania exacerbée.
Le groupe a donné son premier concert en juin 2015, tu t'en doutes, chez Fred Cerise, et  a depuis  suivi son petit bonhomme de chemin le conduisant par exemple sur la scène du Woody Woodstock, pour juillet ils ont obtenu un ticket pour Les Fran'Off.
Quoi, tu connais certains noms...
Au moins un,  Arnaud peut présenter une carte de visite fournie: The Big Hat Band, Hey Yeah!, Broadcast Island... , la différence est qu'avec Le Prisonnier il se retrouve derrière les cymbales.
Mathieu a un passé chez Mus Seven et certains ont vu sévir  Joey  chez The Three Legged Stool.
20:45' une musique foraine invite les forçats à prendre place, quelques groupies s'avancent, les incarcérés balancent un premier  French garage bien graisseux ( Si tu me Veux) , la petite touche mod les rapproche des tristement oubliés Bijou, des copains du beau Serge.
'La race humaine' trace un portrait peu reluisant de notre espèce sur fond de punk rageur.
Salut les Sixties se poursuit avec  'N'hésite pas',  pas dans le moule Lucky Blondo pillant Bobby Solo mais plutôt comme Téléphone et les Punks  découvrant le rock des Who et des Stones.
Il paraît que le papa de Nancy détestait le rock, voici la version Sheila de 'Bang Bang'.
Point un: 'Bang Bang' n'a pas été composé par Nancy Sinatra mais par Sonny pour Sonny and Cher.
Point deux, le jeu musclé d'Arnaud a tout du bang bang même s'il a révélé après coup être resté relativement calme.
'Plus rien', si t'es déprimé, bats des pieds, si t'as pas le moral, que t'es chagrin,  tape dans les mains.
Judith et Béatrice obtempèrent, Jonathan fait rebondir sa Chouffe, à moitié vide, en mesure.
Toujours aussi irascible, le trio enchaîne sur une leçon philosophique 'Potentialité'  puis sur une adaptation osée des Doors ' Des gens étranges ' ( People are Strange) et une ballade rock bien torchée ' Faisons comme si',  et enfin  'Tout le reste' , enregistré, mixé, masterisé  par Bastien Friquet et Ted Clark  et inspiré par 'L'opportuniste' de Jacques Cigare.
Le terminus est proche, un bref retour vers l'enfance s'impose, ' Mon innocence' et pour finir  le métallique et mordant ' Instincts Primaires'.
A boire, on crève de chaud, il fait horriblement soif!

 The Sunday Charmers
 Il y a un mois The Sunday Charmers sévissaient  lors des Nuits, ce soir c'est Le Rideau Rouge qui les accueille.
Un second trio en piste, les chemises à fleurs,  Etienne et Florian Donnet, respectivement chanteur/guitariste et bassiste assurant les backings, plus Morgan Legrelle à la batterie.
Antécédents?
Transmission, The Donnet's, Recorders...
Genre?
Indie/sophisti  pop, groovy et ensoleillé, à classer sur le même rayon que Tahiti 80 ou  Phoenix mais tu peux choisir  l'étagère juste  en dessous où traînent Curiosity Killed the Cat ou Blow Monkeys.
Quoi qu'il en soit, le trio a séduit une assistance qui s'est dandinée pendant tout le set.
Un amorce funky annonce 'West Side Story' , t'as cherché Natalie Wood en vain, t'as pas pensé à Bernstein, t'as trouvé que le groove nonchalant convenait parfaitement à la dégaine des frangins, même si leur liquette pacifique ne montrait pas de pectoraux similaires à ceux de Tom Selleck.
Sans sérénade, le trio emmanche 'Mooonlight', dehors c'est le déluge, la lune s'est réfugiée sous un sapin, ce qui n'est guère approprié lui a soufflé Benjamin Franklin.
On aimait bien le petit fond Prince, par contre!
Fondu sur 'Prowling' avant d'annoncer 'This way' , leur tube aussi  cool qu' une menthe à l'eau.
Oui, Thérèse, tu peux commander un Perrier fraise... sur mon ardoise, garçon!
Florian: Un pina colada,  svp!
Euh, pas sur ma note, garçon!
Toujours aussi fignolé et chaloupé,  ' The day before'.
Quelques inepties jardin d'enfants, on est en famille, avant le fiévreux 'Make this happen'   suivi par du dark groove, dixit Etienne, ' Funky rock'n'roll' !
'Wanna say high' prend fin par un sulfureux duel fraternel et tu te dis que la Wallonie a bien de la chance d'avoir un band tel que The Sunday Charmers, ces jeunes gens sortent d'un sentier battu et rebattu depuis des lustres par toute l'écurie Jaune Orange!
La plage 'Next time on', que Marc Moulin n'aurait pas reniée pour Radio Cité,  précède un dernier titre non repris sur la playlist ( sans doute 'Sue'), titre entamé sans batterie et décoré de vocalises fragiles.
PS- Le groupe a sorti un EP ' These Golden Summers'.

Solkins - 22:45'
Après le Lion, la curiosité la plus vantée de Waterloo.
Le groupe naît en 2011/2012 , il est constitué de quelques têtes familières: Maxime Honhon ( Lucy Lucy, The Meridians, Electric Chateau, Konoba ou un remplacement chez Black Mirrors ) au chant et à la guitare/ celui qui pétrit la farine, Gregory Bourguignon, aux drums / Thomas Maisin à la basse et Maxime Simon aux claviers et programming (Whylanders,  Konoba).
Leur EP 'Gold' jouit d'une bonne presse, résultat les scènes se succèdent , cet été  ils sont d'ailleurs attendus à l'Unisound, aux Francofolies, à Scène sur Sambre ou à Nandrin, le Bota doit toujours les accueillir en support de Mystery Jets, ce sera, en principe, en septembre!
Solkins est à coup sûr un des bands les plus intéressants du Sud du pays, leur EP a donc été baptisé 'Gold', ils ont décidé d'apposer l'étiquette Gold Music sur leur produit, pour t'aider on ajoutera que tu peux considérer leur musique comme de l'art pop.
Une amorce atmosphérique, en off, une voix féminine mystérieuse, 'It never comes' est sur les rails.
Une plage majestueuse évoquant les meilleurs titres d'Archive.
Brillante entrée en matière aux arrangements peaufinés, elle est suivie par le baroque  'People want gold'.
Sortez les masques, les capes et tricornes,  direction Venise pour les épousailles du Doge et de l'Adriatique.
Gregory flatte le drumpad, 'She's my home' démarre.
 Un tableau, de jolies images ...I can read the pages in her eyes...
El secreto de sus ojos?
Tout aussi stylé, en tout cas!
Avec l'electro rock 'Small things' on revient vers l'EP , techno beats et gimmicks futuristes, ce morceau secoue!
Pour ceux qui sont déçus de ne plus nous voir arborer des combinaisons dorées, il y a une explication, on en avait ras le bol d'être comparés aux Power Rangers, on poursuit avec le slow 'Myself' .
Accalmie de courte durée, l'hymne 'Stand up' invite le public sur la piste de danse.
La chaleur devient suffocante, aussi bien sur scène que dans la salle, les bières défilent tandis que les claviers entament 'Ascension'.
 Beau  bridge percussif et une balade dans le public avant de saluer le lion sur sa butte.
L'absence de romantisme dans les boîtes est indubitable, les filles s'en plaignent, allez, fais un effort, viens sur la piste...'She wants me to dance'.
J'ai l'impression de ne pas être prêt pour la grande aventure à deux!
Une nouvelle compo, Lasne, ' Do it'.
Euh, Gregory, faut qu'on commence tous en même temps, gamin!
Le feu est vert, 'Do it' et sa  touche disco nous conduisent vers une dernière ligne droite entamée par l'imposante composition  'Someone to blame' exhalant des senteurs progressive rock à la fois harmonieuses et hypnotiques.
Très grand morceau.

Le titre que tout le monde attendait, 'Old tree' sera servi en bis..
 Une version acoustique jouée dans la fosse, un cajon, une guitare, un invité, le beau-frère de Toots Thielemans,  à l'harmonica, quatre voix et la chorale du bled, il n'en faut pas plus pour communier et atteindre le nirvana.

Une belle soirée pour la fin de saison du  Rideau Rouge!