lundi 28 septembre 2015

Destruction Unit (US) + Tropical Trash (US) + San Diablo au Magasin4- Bruxelles- le 27 septembre 2015

Destruction Unit (US) + Tropical Trash (US) + San Diablo au Magasin4- Bruxelles- le 27 septembre 2015

Sont farce au Magasin: Destruction Unit plays loud, protect your ears, mais on est à court de bouchons pour protéger vos feuilles, voici du papier cul pour les immuniser!

Et quand ils promettent LOUD, c'est pas de la blague, la congrégation originaire de l'Arizona porte bien son nom, it is really loud, le fait que nos tympans soient sortis indemnes après leur tentative d'anéantissement de leur capacité d'audition tient du miracle.
On ajoutera que les deux armadas les ayant précédés étaient de la même trempe pour que tu comprennes qu'en ce doux dimanche de septembre le Magasin n'était pas un espace recommandé aux fans de musique zen.

19:25' San Diablo
Si le patronyme paraît exotique, Niels Larsen : Guitar,  Bram Kinet : Guitar, Michael Steenhoudt : Bass et TNT : Drums n'ont aucun point commun avec une île du Panama, les bougres sont originaires d'Anvers et pratiquent une espèce d'instrumental  postcore/math rock furieux et hyperkinétique.
Avant leur arrivée sur scène t'avais déjà pigé qu'il n'y aurait pas de berceuses au menu, vu l'absence de micros.
Larsens à profusion et une première détonation fracassante, ça va cogner, d'un côté les flics casqués, armés de matraques et brandissant un bouclier anti-émeutes, de l'autre les manifestants balançant des pavés, comme à la belle époque, celle de mai 68! 
'Ants at a picknick', lis-tu sur le papelard, ça tombe bien, t'avais un pot de Devos-Lemmens dans ton petit sac Delvaux, tu savais que ces bestioles allaient oublier la sauce.
Seconde salve, 'Affenleute' (?), même scénario. 
Mention spéciale pour le drummer qui s'acharne pendant 57 secondes sur une cymbale.Quelques bruitages industriels permettant au guitariste chevelu d'avaler son godet et on attaque un rondo lamineries Lucifer, 'Four day boner'.
A song you can dance on, propose un des lascars, il ajoute, if you do we promise not to laugh.
C'était pas un tango, t'as préféré te commander un demi.
'Kinski', ça grince de partout et, en filigrane, un garde-chiourme, patibulaire, comme il se doit, profère des injonctions pas gentilles en schleu.
Retour au front: 'Gene Pitney', pauvre Eugène, ' Darp' , 'Second base', avec de temps en temps une voix off leur permettant de se dégourdir les doigts.
Une madame recommande de se laver les mains, tu te dirigeais vers les lavatories quand elle ajoute si vous avez l'intention de vous masturber le vagin, tu retournes au bar où t'entends la dernière ' Why I Eyes Ya'.
Quarante minutes ayant donné le tournis à Yves H.

Tropical Trash

Un trio de Louisville, Kentucky.
Aaaah, le Kentucky, le bluegrass, l'Appalachian folk, les banjos et mandolines, chouette!
Mazette, les mecs ( sans doute, Jeff Komara, Ryan Davis, Jim Marlowe) démarrent en trombe et le noise produit n'a strictement rien à voir avec la country.
'Gibbons pump'( variante 'Kiedis Pump') se nomme cette gentille barcarolle, un chant scandé, un batteur, au look Jerry Garcia, farouche, une basse et une guitare d'où ne sortent aucun accord, juste de la disto, one-chord thrash dominates, pour citer un British.
Dedju, ça surprend!
'DNA Smoke' , le bassiste s'excite sur ses pédales, ce punk hardcore ne dure qu'une poignée de secondes mais il te secoue comme si un connard t'avait, pour rire pendant que tu sommeillais, flanqué une décharge électrique.
La suite ne sera pas plus calme, 'UFO Rot', 'Heehaw Collider', des titres avec 36 fausses fins.
On peut pas dire que Jim chante, il râle, tout à coup un sax soprano caché derrière les rideaux se fait entendre, les complaintes sont de plus en plus torturées, elles baignent dans un marais trash de fuzz et de sauvagerie incontrôlée, va -t-on en sortir indemne?
Se suivent ' Knowing', ' Fat kid's wig', 'Tremblin' in the puspipe', tous ces titres se ressemblent et ne visent qu'à te déstabiliser, t'écraser, te réduire en bouillie!
Un mec leur fait un signe, la dernière, conciliabule, allons-y pour l'impitoyable ' Pink sweat' qui termine leur rondelle 'UFO Rot' .
...so what, so what...les râles reprennent!
Ouais, so what?
T'as aimé, te demande Yves H.!
Bof, t'as dit, en commandant une Blanche et un demi, t'as réfléchi et pensé que tu préférais Bill Monroe et Marilyn, aussi!

21:20', en piste DESTRUCTION UNIT
La pub: Destruction Unit are a band of trans-radical psychedelic desert dwellers...
Le Guardian:  "Skull-crushing repetition, menacing walls of nuanced guitar noise, feedback magick wah'd from hell to the sky, a sprawling kraut backbone, evil melodies".
On  s'y attendait pas vraiment, on en est ressorti groggy, sonné pour le compte!
Line-up probable:  Ryan Rousseau (guitar, vocals, synths), Rusty Rousseau (bass), Nick Nappa (guitar), JS Aurelius (guitar), Justin Keefer (drums).
Les mecs jouent sans setlist, ils ont envoyé un set de trente minutes sans aucune pause, pendant que les guitares se ré-accordaient, le bûcheron à l'arrière continuait à frapper sans relâche et pour accompagner ses coups on nous balançait des larsens aussi mélodiques que le bruit de la tronçonneuse que le forcené avait utilisé pour couper en tranches quelques jeunes gens dans la comédie The Texas Chainsaw Massacre.
Après coup,  Nick te confie qu'ils ont interprété l'album 'Negative Feedback Resistor' dans son entièreté et dans l'ordre chronologique.
Soit: 
Disinfect
Proper Decay
Salvation
Chemical Reaction/Chemical Delight
Animal Instinct
Judgement Day
If Death Ever Slept
et  The Upper Hand.
Si au début tu tiens à coller l'étiquette psyche punk à leurs efforts noisy, bien vite tu optes pour le label noise tout court.
Les Dead Kennedys, en comparaison, ce sont des enfants de choeur!
Ce fuzz intégral et infernal fait mal, très mal!
T'aurais été bien inspiré de de te flanquer des suppositoires dans les pavillons, tu les avais oublié chez ta maman!
Ce qui est tordant, c'est l'intitulé du troisième morceau, 'Salvation', t'avais l'intention de faire le n° de Zorro, ou de Jésus ou d'un autre messie pour venir nous sauver, t'étais prêt à confesser plein de péchés pour obtenir la rédemption, pas de bol, ton brol avec des numéros en mémoire était en panne.
Les zombies s'en branlent et poursuivent leur labeur.
Après le final apocalyptique , tu décides de respirer un grand coup et avant d'aller écouter le chant des rares moineaux survivant dans ce quartier glauque tu retrouves Yves au bar pour étancher une soif insatiable.