mardi 17 décembre 2013

V V Brown, Het Depot, Leuven, le 16 décembre 2013

Sur le podium du Foyer ( Depot)  il y a un petit jeune tripotant des manettes et scratchant gaiement tout en secouant la tête, son nom: Maverick, tout petit il était amateur de western television series ( toi aussi tu aimais Bonanza), il semble être le seul à prendre plaisir à sa  fade bouillabaisse sonore, cuisine industrielle garantie, le maigre public ( non pas JP, il est végétarien) sirote une Stella à l'aise et décontracté.

21h 20', le bidouilleur repousse son bric-à-brac derrière un rideau ( il reviendra plus tard) , on installe un laptop et synthé, il y avait déjà un clavier rouge près du mur, deux musiciens mâles se pointent, un deejay/ sampleur doué et un faux blondinet replet, chargé des backings, cette créature maniérée tapotant de temps en temps les touches noires et blanches, ils sont suivis de près par la star du jour, la singer-songwriter, model et producer, V V Brown !

Vanessa Brown, 30 ans, une grande et séduisante jeune personne ( her mother is Jamaican and her father is Puerto Rican), vient de sortir un nouvel  album, ' Samson and  Delilah' , après 'Travelling by the light' et 'Lollipops and Politics'.
On ajoutera qu'elle fut choriste pour Madonna et parolière pour les Pussycat Dolls!
Ce  soir s'achève sa tournée européenne qui l'avait vue passer par Gand au Glimps Festival, JP scrute le public et te signale qu'on fait tache, toute la gay scene du coin est présente!
Après le set psychotonique ( 40') donné par la belle et féline Vanessa, on a compris l'intérêt des habitués de Chez Maman, la soul/disco/techno infused  synth pop proposée par le mannequin présente de sérieuses touches The Communards/ Bronski Beat, Donna Summer, avec des incursions dans l'univers de Beyoncé, Janelle Monae ou Rihanna. ..
Le résultat est hyper dansant avec un petit reproche, des relents de recyclage!

Le show débute par un titre qui, s'il vous en croire la setlist, s'intitule 'Factory Floor', ce doit être une reprise du post-industrial/ tech house/minimalist band londonien Factory Floor qui s'inspire pour cette plage sombre et hypnotique du ' I feel love' de Donna Summer, la voix sentencieuse de V V prenant des intonations Grace Jones.
Superbe début auquel succède ' Substitute for love' , Vanessa semble distante, effarouchée et entonne la mélodie tragique d'un timbre opératique torturé, Tintin, sérieux comme un pape derrière son piano, se charge des backings cérémonieux.
La chanteuse, décoincée, prend de l'assurance et esquisse des mouvements gracieux, 'Nothing really matters', un hasard ce titre ou un hommage à Madonna?
Electronic vibes, beats oppressants, vocaux glacés, c'est bien foutu!
Voix déformée, background industriel pesant et inquiétant, ' Igneous' et son dérapage hip hop impressionne.
Leuven, I hope you feel like partying tonight , here's the remixed version of  'Samson'. 
L'histoire est sinistre, elle te rappelle ton premier jour au service militaire, jour maudit où un apprenti barbier, le frangin de Dalila, au sourire hypocrite, de sa tondeuse maléfique fit choir ta  saine chevelure à la Robert Plant sur un plancher crasseux et collant.
Une tragédie philistine!
L'electronic dance track aux lyrics bibliques, 'Faith', devrait sortir en single et, d'après Miss Brown, Kele Okereke de Bloc Party se verra sur la vidéo.
Elle poursuit avec le sépulcral 'Beginnings' au décor sonore Commandant Cousteau mouillant en mer de Chine.
Le sous-marin refait surface, les bloub bloub bloub techno  pulsent à fond, des voisins du style éphèbes grecs, connaissant tous les lyrics, se prennent pour  Jimmy Somerville et Marc Almond en pleine séance d'aerobics!
Un titre plus ancien, plus poppy, du disco les dents de la mer,  ' Shark in the water', sera suivi du house track retors, 'Bullet',  du trio  All About She.
Le dance-act prend fin avec 'The Apple', un dernier synth pop syncopé qui, une nouvelle fois, présente des saveurs Grace Jones prononcées!

Un gig récréatif, une jolie fille!