mercredi 4 décembre 2013

Glasser, Brain Rain au Witloof Bar du Botanique, Bruxelles, le 3 décembre 2013

Permutation de salle de dernière minute au Bota: Àsgeir à la Rotonde et Glasser dans la cave!
C'est dire que les préventes pour Cameron Mesirow n'étaient pas mirobolantes.

Un support: Brain Rain!

Te casse pas les méninges, ne cherche pas de midi à quatorze heures, Brain Rain, c'est le projet indie/electro de deux demoiselles originaires de Lituanie mais résidant à Bruxelles: Gota Slick, la blonde, peinture de guerre bleue assortie à son uniforme  ( voix, electronics)  et Eliza Lozovska ( backing vocals, guitar, electronics).
Elles ont participé au Concours Circuit Electronique organisé par Court-Circuit, leurs soundscapes filmiques, tendance new age aérien peuvent s'entendre sur Soundcloud.
Sur scène, elles sont flanquées d'un bassiste/ claviériste ( Jules Fradet) et d'un gars non-identifié ( more electronics), que les filles ont caché derrière un pilier.
Quarante minutes agréables, satinées et esthétiques. 
' Haunted Swing ', sonorités synthétiques apaisantes et projections thématiques, du Debussy électronique, un mouvement plus rythmé annonce le chant de Gota que tu ne confondras pas avec Grace Slick, ni le même registre, ni le même look.
Si tu tiens absolument à établir des rapprochements, on peut te proposer MS MR ou SX de Courtrai.
'Arms wide open', ponctué par une basse aux pulsations rythmiques , fait preuve d'un potentiel radiophonique évident.
Mêmes climats éthérés pour  'Face to Face', tandis que 'Hunger', fredonné à deux voix, te balade dans des fonds marins riches en coraux, algues aux formes étranges, poissons-clowns et autres variétés multicolores.
Next song is called 'Too much', en français 'Too Much'.
Pourquoi tu ris, JP?
Dark ambient et sensibilité romantique, beau et mélancolique comme 'Le voyageur contemplant une mer de nuages' de Caspar David Friedrich.
A new one, ' Giant Trees', nous emmène du côté de la Forêt amazonienne.
Eliza: this is our dance sonck, Wesley, 'Maybe tomorrow will be longer', effectivement sur l'écran les otaries dansent.
La dernière: ' Waiting can kill'... longue et désespérée fut l'attente...
Un concert décoratif!

Glasser
Première surprise Cameron Mesirow, aka Glasser, n'est pas seule à fouler la scène, tu pouvais te douter qu'elle ne serait pas uniquement accompagnée de samples et de visuels, en apercevant tout un jeu percussif, comprenant, e.a., une dizaine de cloches ou de cowbells, une sorte de xylophone électronique, des pads et le sampler, la jeune personne ( non présentée, flûte alors), aux traits asiatiques, abattra un boulot incroyable aux côtés de la fille de Casey Cameron ( Human Sexual Response) et d'un membre du Blue Man Group , troupe de théâtre avant-garde.
Un second album, 'Interiors' et une mini-tournée européenne.
Au centre de la scène, avec un air de petite fille sage et une robe à motifs géométriques ayant pu être dessinée par Mary Quant, Glasser. A droite la fabuleuse multi-instrumentiste, un écran en fond de scène, un moniteur géant à gauche, sur lesquels sont projetés de lumineux visuels futuristes créés par Jonathan Turner.
Pas de setlist, compte-rendu à l'aveugle!
'Shape',  évidemment qu'il faut citer Björk , tu peux ajouter Lykke Li si ça te chante, mais la bizarre voix enfantine de Cameron vient rapidement s'incruster dans ton cerveau pour ne plus lâcher prise.
Arrangements subtils,  ton dramatique, mélodie déstructurée, acrobaties vocales... fi de la banalité et des stéréotypes!
Tout aussi arty, 'Forge', comparer Brain Rain, le support, et Glasser revient à mettre en balance Vasarely et Vassily  Kandinsky.
'Exposure', le magicien d'Oz en mode electro sur beats caoutchouteux et bas-reliefs asiatiques.
Un superbe clip illustre le pointilliste  'Design', tandis que sur scène Miss Mesirow entame un pas de danse  plus géométrique que voluptueux.
'Landscape', un voisin avance Bat for Lashes on ne le clouera pas au pilori, ce paysage urbain futuriste doit beaucoup à Antonio Sant'Elia.
'Dissect', pas de sang sur la table d'André Vésale, le disciple d'Hippocrate dissèque un minéral.
On insiste, une nouvelle fois, sur l'incroyable besogne abattue par la musicienne de l'ombre.
Un timide sourire, temps mort, je dois relacer un de mes escarpins.
Un moment tragique durant 'Keam Theme', la ballerine s'effondre théâtralement, poursuit son chant à même le sol pour se relever sans égratignures et achever le morceau.
Elle s'évente, je meurs de chaud, pas vous, en avisant une demoiselle, and you wear a coat... une danse épileptique, elle entame 'Apply' sur fond tribal.
 Quelques halètements évoluant en  aboiements décorent ce titre du premier album.
Chaque fois que je joue 'Apply' sur scène, ça ne rate pas, j'ai le nez qui coule.....hi, hi, hi...
Le féérique 'New Year' précède 'Mirrorage', ses Ooh-ah ooh-ah ooh-ah ooh-ah…et sa chorégraphie de marionnette désarticulée.
Only one more, pas besoin de quémander un rappel, le mélancolique ' Divide' et ses effets de voix élastiques, puis un petit final jazzy avant de nous saluer et de se diriger vers le merch. stand.

Un fascinant concert s'éloignant des sentiers battus!