jeudi 6 septembre 2012

Hannah Cohen - Leif Vollebekk à La Rotonde du Botanique, Bruxelles, le 5 septembre 2012

Naomi Campbell, Carla Bruni, Karen Elson, Zazie, Milla Jovovich, Micky Green, Abbey Lee Kershaw, Grace Jones, Amanda Lear, Kate Moss... et depuis peu Hannah Cohen, il n'y a pas que des mecs tapant dans une balle, toutes dimensions confondues ( Yannick Noah, Basile Boli, John McEnroe, Paul Gasgoigne, Kevin Keegan, Emmanuel Petit..) qui s'essayent à la chanson, ça fait un bail que les top-models enregistrent des disques, parfois avec succès.

Tu crois que La Rotonde affichera complet pour la venue de la belle Hannah... perdu, petit, un demi-théâtre( assis)!

Le support est assuré par  Leif Vollebekk !
 Tu veux dire vollenbak?
Non, Jojo, Vollebekk, un singer-songwriter Canadien ( Montréal) qui se souvient être passé aux Nuits Bota avant Sam Amidon et, en cette même année 2011, il a fait un crochet par Dour.
Un album: ' Inland' ( 2010), mais il jouera plusieurs compositions prévues pour une rondelle devant sortir cette année, elle sera produite par Howard Bilerman.
Créneau: du folk Dylanesque , jeu de guitare nerveux et lignes d'harmonica incisives, porté par une voix convaincante, moins nasillarde que celle de Tonton Bob, certains citent Jeff Buckley, Patrick Watson et Nick Cave, pas que ces artistes soient dotés d'un timbre similaire, mais on peut comprendre les rapprochements.
Ce petit gars fait preuve d'un beau tonus, il ne tient pas en place, Ivo a toutes les peines du monde à le cadrer dans sa focale, il le compare volontiers à Jim Carey, un autre smoelentrekker.
Quarante minutes, six titres, personne ne s'est ennuyé, Leif a du culot et n'a pas peur d'entamer une conversation avec le public, bref, un mec sympa et doué.
Pas de setlist et une majorité de nouvelles plages qu'on qualifiera de heartfelt, donc, ne compte pas lire une succession de titres.
Un premier morceau with some storyish lyrics (déjà une belle image pleine de senteurs corporelles..  the subway sweet perfume ..) sur fond d'acoustic folky guitar et quelques soupirs de mouth harp.
Next one is about good advices, toujours aussi narrative, puis an old folk song traficotée pour en faire un blues mordant 'Cairo Blues'.
Parfois je me produis avec band, voici mon titre le plus rock'n roll!
Il a pas tort, le truc déménage et ses ragged vocals sentent les bars enfumés.
Il délaisse son acoustique pour virer électricité mais ce sera un downtempo passionné pour terminer par '1921', pendant lequel il caresse sa guitare d'un archet avant de lancer la machine à loops.
Public conquis par ce jeune homme expressif et talentueux.

21:00 Hannah Cohen on the catwalk!
Elle est grande, des jambes interminables, une taille fine, le  tout mis en valeur par une longue robe d'un jaune/ vert presque transparent , un visage photogénique, tout en elle respire la classe!
Pendant qu'elle ramasse une acoustique, l'excellent Josh Kaufman, paraissant bien petit à ses côtés,  prend place sur un siège, il doit assurer le fond musical ( guitare électrique, claviers) derrière les complaintes mélancoliques de  la petite-fille du poète Bertie Rodgers, un ami de Dylan Thomas.
Josh nous rappellera son passage à l'Orangerie, il y a quelques mois, il accompagnait Josh Ritter.
Après les habituels éloges pour La Rotonde, what a marvelous venue, Miss Cohen démarre le set par  'Carry you under', une des plages de son unique album, ' Child Bride'.
Une voix vulnérable et intense à la fois, tu penses à Mazzy Star, Heather Nova ou à Margo Timmins des Cowboy Junkies.
L'accompagnement sobre de la Guild de Josh sied à merveille au ton romanesque de la sombre mélodie.
Une première séance de tuning prolongée, she is a debutant, suivie d'un sourire éclatant , c'est parti pour le feutré et serein ' Don't say', un murmure séduisant et gently picked chords , Bruxelles est sous le charme!
Next one is about being frustrated , 'If you tried', de superbes effets de guitare en glissando.
Retour au CD avec 'Say Anything' , une ballade élégiaque , suivie d'une reprise de Neil Young, ' Transformer Man', chantée en duo avec le minuscule Leif Vollebekk.
Toujours cette exquise maladresse pour accorder sa guitare, elle réussira même à faire choir tous les accessoires à ses pieds, elle réagit par un sourire de petite fille prise en faute, l'assistance  lui pardonnera tout.
Le hit triste, qui réussirait à  faire pleurer Hannibal Lecter ou Jack the Ripper, 'The Crying Game', puis le minimaliste  ' Sunrise', pendant lequel Josh chatouille un mini- clavier et que la belle orne de fingersnaps discrets.
Maybe you 've seen the depressive video-clip we made for ' Sorry', mais ne vous en faites pas trop, Im not suicidal, même si la lente et plaintive valse baigne dans un climat de spleen et de découragement baudelairiens.
....l'Angoisse atroce, despotique, sur mon crâne incliné plante son drapeau noir....
Bois un coup, Charles ça va passer!
Merci, Bruxelles, good night!

A peine 40' , mais elles furent captivantes.

Elle revient pour un rappel, précédé du.. sorry,  I have to tune again..., un ultime croon délicat et sophistiqué. ( 'Shadows' ?).