jeudi 6 septembre 2012

Décès de Jos Steen , le Captain Beefheart flamand, le 4 septembre 2012

Jos Steen, un personnage surréaliste, s'est éteint dans sa petite maison ardennaise mardi matin!

L'enfant terrible de la scène flamande était non seulement un musicien imprévisible ( la hantise de certains organisateurs de concerts), mais aussi écrivain, poète, artiste dada et dessinateur.
Le bluesman excentrique,  dont le timbre rauque se rapproche d'un Howling Wolf ou d'un Captain Beefheart sevré à la trappiste, aura laissé une oeuvre discographique hétéroclite que les meilleurs encyclopédistes ne peuvent dresser.

Certains ont essayé et ont retrouvé quelques traces de son travail de jeunesse: ' Jos Steen, the early works' - ' Compositions for guitar: 1968- 1986' - 'Jos Steen plays the Beatles' -  ‘Van Toeten Noch Blazen’ & ‘Nice Out of Tuned Guitar Music’ rec.1970-1990 - ‘De Kollektieve Zelfmoord / Le Suicide Collectif’’ rec. 1984 – 1987 - ‘The China Pig Blues Band’ rec. 1987 – 1991... ils en recensent plus ou moins 35!

Le dernier, un duo avec Geneviève Dartevelle, ' Hard Boiled Blues', lui a permis de remonter sur scène, un exercice que le barbu détestait.
D'une extrême timidité,  le plus souvent, il se présentait face au public bourré comme 10 Polonais ayant vidé des hectolitres de mauvais Slivovitz et produisait des weird sounds avec sa guitare en la frottant d'un bottleneck, quand il n'attachait pas un élastique ou un pan de bretelles à ses cordes en tirant dessus comme un forcené ( cf. un concert mémorable à l'AB avant Thurston Moore) , d'autre fois il expérimentait avec un aspirateur, improvisait avec des casseroles, bref, ce mec est à classer dans la catégorie des génies incompris, au même titre qu'un Zappa ou Karlheinz Stockhausen.

Geneviève Dartevelle qui l'a souvent accompagné sur scène donnait une image complètement différente de l'homme quelle présentait comme charmant, aimable, à l'écoute d'autrui, mais aussi terriblement inhibé, son manque de confiance en soi semblait maladif!

Une figure unique, un des derniers hommes libres, nous a quittés!