lundi 18 juin 2012

Kriminal Hammond Inferno à la Porte de Hal, Saint-Gilles, le 16 juin 2012

A l'aise tu quittes Evere l'ensoleillée pour te diriger vers un des derniers vestiges de l'enceinte médiévale ceignant Bruxelles, la Porte de Hal.
Là-haut Tlalocantecuhtli pique une sérieuse crise, ainsi, arrivé à hauteur de la Place Stéphanie, la colérique divinité s'avise de déverser des trombes d'eau sur une Bruxelles pas encore sèche après les précipitations précédentes.
Ton antique véhicule transformé en arche te dépose à hauteur du Potemkine, bar branché où doivent se dérouler les festivités en l'honneur du Dop, DJ Saucisse, figure de proue, haute en couleur, des nuits bruxelloises avec comme amorce un concert de Kriminal Hammond Inferno.
Renseignements pris auprès d'un barman , qui n'est pas Tom, le gig est prévu, dehors, à 20:30'.
Merci, mon brave, direction l'ancienne prison, devenue musée.
Première contrariété, sur place tu tombes sur le plus beau, le plus loquace, le roi des postillons: RickyBilly, sur le point de perdre son futal because ceinturon déficient, dommage qu'il n'ait pas perdu l'usage de la parole.
Deuxième désagrément, l'orage est revenu ...
L'orage a fait tomber sur nous toute la pluie du ciel
L'orage nous a surpris mais en attendant l'arc-en-ciel
Moi je me suis abritée sous ton grand ciré
Sous ton ciré tu m'as serré..
RickyBilly n'avait pas de ciré, de toute façon tu voulais pas être serré!
Ce concert aura-t-il lieu?
20h22', accalmie, arc-en-ciel et arrivée vrombissante d'un essaim de Vespas.
20h35', un trio masqué débarrasse Hammond, drumkit et vintage synthesizer d'une bâche protectrice.
L'Ange Blanc, Diabolix et le Bourreau de Béthune prennent la pose.
Impressionnant cérémonial satanique.
Tu crois avoir reconnu de beaux jeunes gens, que tu ne savais pas adeptes de messes noires, sous ces déguisements Traumnovelle/ Eyes Wide Shut.
Un certain Simon, pas un saint, mais un as de l'Hammond aimant les jonquilles - Constantin, un bassiste Belgo-Grec plus amateur de pils que d'ouzo qui, de temps en temps, accompagne Domenico Solazzo dans ses délires et Dan, un vague cousin de Leonard Cohen, aux drums.
Comme tout artiste qui se respecte, ces maudits ont opté pour un nom de scène adéquat, écoute, ou plutôt lis: Kriminal Dan: Vale Tudo Drums/Diabolix Sim: Organ Ripper/Doktor K.Zoog: Slice & Dice Brain Surgery!

Les cagoulés ont dans l'idée de t'emmener du côté de systèmes stellaires plus sombres que la Voie Lactée à bord de leur astronef de pacotille.
Belphégor s'est mis à tripoter son antique synthé qui déverse un bruit de fond B-Movie grandiloquent, ses comparses restent statiques: ' Dr Zoog Brain Surgery/First Men Intro'!, le truc prend des allures de requiem Saint-Sulpice electro, quelques  beats décorent le pro defunctis, l'Hammond et les drums entrent en piste, tu penses aux Nice croisant Brian Auger, puis tu devines un toucher André Brasseur, the early bird catches the worm, le précurseur et champion de la pêche à la truite saumonée.
Renseignements pris, la plage a pour titre 'Purcell ( March for the Queen Mary) Zara ( Also sprach Zarathoustra- R. Strauss)- Brasseur' , puisque c'est chez ces braves gens qu'ils ont piqué leur imagerie sonore.
Du travail soigné, il ne manquait que la créature nue et la croix renversée.
Une envolée jazzy 'Bumpin'',  suivie du James Bond theme traficoté 'Goldfinger'.
Simon, le sorcier aux doigts d'or .
Ce truc est ensorcelant, un ou deux clebs et leurs maîtres respectifs entament une danse rituelle sabbatique, RickyBilly tenait à t'inviter, tu dus prétexter une crise d'hémorroïdes aigüe et décliner l'offre.
Les Zombies 'She's not there', puis une basse pour le médecin: 'Dr Zoog Slice et Ooh Ooh' ( les Woo Woo's t'indiquera plus tard le maître de cérémonie).
  ' Les Kornichons' avec K comme Komédiens, Nino Ferrer vire messe swing et pour la première fois Diabolix s'adresse à la plèbe: 'Fire' d'Arthur Brown.
Titre brûlant et dantesque.
Leur mix est un véritable quizz, vingt fois tu te dis 'je connais' sans parvenir à coller une étiquette sur le produit, c'est frustrant!
Un freak-out synthétique sera suivi du déjanté, vicieux  et hypnotique' Ghost Rider' de Suicide.
Une romance après cette débauche de sons furieux, une suite filmique et cheesy, légèrement teintée de bossa nova: ' Adagio/ Bubbles/ Deep Down'  ( Ennio Morricone te souffle a movie buff), le final sera anarchique.
La dernière: Booker T , 'Green Onions', truffé de bruitages probablement émis suite à la consommation massive de ce condiment.

Ite Missa Est!

 PS: Me suis converti...