dimanche 11 septembre 2011

Erica Buettner au BeauHaus, Bruxelles, le 9 septembre 2011

Le BeauHaus, Boulevard Barthélémy, le long du canal, à 20 mètres du Walvis, un nouvel endroit branché, pluridisciplinaire ( expositions, événements culturels, marchés des créateurs), au sein de l'équipe tu retrouves Maxime Hoquet/Matamore, déjà responsable des concerts organisés au Schip sur l'autre rive.
Un Schip qui fit naufrage suite à de sinistres mésaventures ( pirates, saccageurs de tous bords ...) et mit la clé sous le paillasson, absent car volé.
Le Bauhaus bruxellois s'avère être un minuscule atelier de 30m2, ne pouvant convenir que pour des concerts intimistes.
Le monde afflue, mais il faudra attendre 21h30' pour le début des hostilités, ce décalage horaire, affiche: 20:30/réalité: 60 minutes plus tard est une maladie contagieuse, bien chiante, dont souffre un bon nombre d'organisateurs de concerts.

Erica Buettner

que tu vis en janvier 2010, lors d'une Soirée Cerise.
L'accorte singer-songwriter du Connecticut a, désormais, délaissé les fastes de la Ville Lumière pour s'établir au Portugal, à Coimbra.
L'album, quelle préparait il y a un an, est dans les bacs et ce 'True love & water' sera acquis par pas mal d'auditeurs après le gig.

I always begin with a warm-up song, usually a traditional folk tune, ce sera le glorieux 'Freight Train', d'Elizabeth Cotten, suivi de l'aérien dream folk, décoré d'une trompette labiale:' Good thing going'.
Apparente simplicité, jeu de guitare non frelaté, voix diaphane, soyeuse, les comparaisons avec les chanteuses folk de l'ère hippie ( Karen Dalton, Judee Sill, Laura Nyro...) sont légitimes.
Elle aime le contact avec l'audience, même si tu ne peux la glisser dans le rayon storytellers: j'ai à vous narrer a disgusting story about my black & white shoes, la semelle décida de se faire la malle, je dus la refixer avec de la superglue, une catastrophe, je réussis à marier mon index et mon pouce, mais pas à réparer mes molières, so my fingers are full of dirt, ramassée sur les trottoirs parisiens et bruxellois.
That's really disgusting, note, hilare, Mc Cloud le Hoquet en chef.
Le sensible ' C'est Julien' de Marie Laforêt ne sera pas disgusting et l'éthéré ' Our most fragile things' est un pur joyau de tendresse.
Erica peut s'être attelée à l'étude de la littérature française mais connaît H G Wells: 'Time Travelling', un plongeon nostalgique dans le passé, Vashti Bunyan s'impose à ton esprit.
Un voyage en train, de l'universitaire Coimbra vers Porto, a instillé ' Train to Porto', un voyage ferroviaire lusitanien que Fred Cerise compare aux mélodies de Suzanne Vega, tu persistes à y voir des connotations sixties folk féminin.
Nouvelle anecdote, montoise ce coup-ci, et le soft ' Under the radar'.
Mon prochain projet discographique sera la confection d'un EP reprenant some French songs, le feutré 'T'en souviens-tu de la Seine', de la féministe Anne Sylvestre, en fera partie.
Superbe chanson.
'No Land's Man' pour ceux qui comme moi ne se sentent liés à aucun pays.
I sing the body electric,
The armies of those I love engirth me and I engirth them,
They will not let me off till I go with them, respond to them,
And discorrupt them, and charge them full with the charge of the soul....
Walt Whitman
Erica s'en inspire et compose son 'The Body Electric' , une pièce poétique énervée.
Brussels, if you feel like dancing, c'est le moment, c'est l'instant:
'Fast Passing' voit une bonne partie des auditeurs transformés en Gilles de Binche, secouant clochettes et trousseaux de clés, frappant le sol ou cognant une bouteille de bière artisanale à 2€.
Du folk Woodstock.
La dernière, un singalong sinueux , 'Labyrinth', proche des titres de la fabuleuse Melanie Safka.

Gros succès et un bis, une dernière plage en français, le doux-amer ' L'Avenir', interprété d'un séduisant accent à la Jane Birkin ou Petula Clark.

Soixante minutes intemporelles!