dimanche 28 août 2011

Jospop 2011, Schepdaal, le 27 août 2011

Le Jospop à Schepdaal, édition 19.
Un festival, impeccablement organisé, se déroulant, traditionnellement, fin août: le vendredi: megafuif:' Was het nu 80,90 of 2000', grosse foule squattant le camping ( 3000 personnes) et le samedi un line-up tirant dans tous les sens: rock, indie, hip hop, variété, pop...

14h, après avoir essuyé le 28ème orage de cet été béni, tu mets le cap sur Schepdaal.
Sur place:un vaste parking à 400 mètres de l'accueillant site: un immense chapiteau, la plaine boueuse recouverte de planches protectrices, une buvette imposante( 5€ pour 3 bières: honnête...), des dizaines de stands présentant une nourriture diverse, un service d'ordre discret mais efficace, un VIP lounge coquet... tout est réuni pour passer un excellent moment musical.

15h : Strawdogs
Le band bruxellois a gagné le Jospop Rally et ouvrira les festivités. Forcément, face à un public réduit, ce qui entraînera une sonorité pas top: résonances dues aux bavardages et aux DJ's s'amusant sur la seconde scène, des retours émettant un son assourdi, malgré ces aléas Hans Van Campenhout (zang+piano)- Gert Taveirne (gitaar)- Bram Van der Stocken (bas)-Bert Van der Elst (drums) auront fourni une prestation encourageante et appréciée à sa juste valeur.

Les chiens de paille ouvrent avec leur désormais classique' The retarded son of Jesus' , de la roots de qualité.
Ils embrayent sur 'Walking Talking Johnny Cash Blues' des Godfathers: Johnny Cash et les Godfathers font bon ménage et Peckinpah a raison de choisir le couple comme soundtrack.
Hans délaisse le pied de micro pour prendre place derrière le piano et attaquer ' Jesus in the mall', suivi de la ballade filmique 'Lost in technicolor dreams'.
Tu lis quoi Hans?
Du Steinbeck, fieu!
' Howling like the wolf', leur titre Robin des Bois/Arsène Lupin....I've been stealing from the rich & giving to the poor....
Une autre locomotive de leur répertoire 'Johnny Barker', chanté au travers d'un megaphone.
Rien à dire, une rythmique bien en place, Gert et ses riffs saignants et les compos Americana des Marolles de Hans: du bon boulot!
Le tableau symboliste 'A kiss so cold it froze on her lips', aux lignes de guitare David Gilmour, précède ce qui doit être une nouveauté: ' Get up baby, from the floor'.
Le downtempo théâtral: 'Broken promise' et ensuite le blues qui tue ' Shotgun blues', une slide vicelarde et une pointe de mouth harp qui pique: en forme, le Gert!
Pour boucler les 40': ' Changes' un dernier roots rock féroce.
Game over, le 3 septembre les Strawdogs se produisent à Evere: Rock Oasis..

Arquettes
Non, pas la famille 'Hollywood': Rosanna, Patricia & co, mais le band gantois fondé en 2006, auteur d'un EP en 2007 et d'un full CD en 2010 ' Wave On'.
Des concerts à la pelle: Ancienne Belgique, Boomtown, Pukkelpop, Marktrock, Maanrock, l'International à Paris..
La jeunesse est attirée par leur indie, les singles se succèdent dans les charts (De Afrekening).
Atout majeur sur scène: la bassiste, Tine Gernaey, focus de tous les regards mâles.
Deux guitaristes/chanteurs:
Koen Wijnant ( + programming) et Jan Borremans- un drummer: Mario Govaert.
Quarante minutes, onze upbeat & catchy tunes, aux harmonies vocales soignées, aux guitares agressives et à la rythmique solide. Une once de Weezer, une rasade de Mintzkov pimentée au Tim Van Hamel époque Millionaire, le tout enrobé de caramel electro Stéphane Briat, leur producteur ( Air, Phoenix, Gopher...): rien de neuf sous le soleil absent, mais c'est bien foutu et sympa.
'Feehler' sera suivi du hit dansant en diable 'Crafty'.
'Mounting' navigue dans les mêmes eaux, tes pieds battent la mesure, ton cortex t' interdit tout mouvement de headbanging car il a laissé un signal à ta rétine, celui de rester fixé sur l'attrayant jeu de basse.
Trois voix pour l'harmonieux 'Sleep one thousand', proche de Placebo, puis un titre plus tendu 'Loins' combiné à 'Hearts out' .
Leur tout premier single 'It's a relief' précède ' Definite Low', même si près du podium on déplore toujours un son assez confus, la jeunesse locale s'en tape et affectionne.
Un hit: 'Gutters' top 5 in de Afrekening, suivi de 'Wave on' et du nerveux 'Killerteen hips' aux claviers saturés, qui met fin à ce petit concert plaisant.

Undefined
commencera avec un léger retard suite à des problèmes techniques, la jeunesse s'en fout et gigote face à la dance stage où des deejays ( Astèr, We are Prostitutes...) meublent les temps morts.
Le shouter de service vient nous présenter Undefined comme un posse, amateur de rap/hip hop/funk/soul/ragga/dancehall/reggae, originaire de Louvain.
A sa tête nous vîmes un MC, un black Haïtien, Jaymee, à l'accent d'Outre-Moerdijk prononcé.
Le singer d'origine,
Cedric Luyten, étant décédé tragiquement début 2009.
Pour accompagner le Lukaku miniature, un drummer, keyboard player, bassiste et guitariste.
Le titre de leur album 'Crimes against logic' trône au-dessus de la scène.
Start: des hauts-parleurs saturés de basse et de boum boum boum pesants et le remuant Jaymee de prêcher...it's a crime...it's a crime... : du hip hop stérile.
Un ragga/funk indéfini pour suivre, puis un downtempo racoleur, c'est du rap passe-partout, constipé et relativement inoffensif.
... she knows what she wants.. yoh yoh , hallo Jospop, are you fine?
Cinq titres de cette soupe indigeste, si tu veux pas que ton épiderme se couvre d'éruptions pas esthétiques, faut se tirer.
Le soleil luit enfin, une pintje dans le jardin avec les Strawdogs, Undefined en sourdine, ça passe mieux!
Yoh, man!

De Fanfaar
Combien de fois as-tu croisé la route des frères Camerlynck et de leurs majorettes?
En 2009, 2010, à Brosella ..t'as jamais vraiment accroché à leur Brusselse gezoenge rock, presque aussi raffiné que Virgile narrant les exploits de Tich à l'église ou aux lavatories.
Pourtant l'orphéon à ses inconditionnels, hier Urbanus, en galante compagnie, vint goûter à son speedrock relevé au boestring et à la geuze, Schepdaal a adoré.
T'es resté jusqu'au bout, tu ne crieras pas au génie, mais au fond c'est amusant comme de rester pendant 5 heures au bistrot, chez le Case ou au Schmilblic, avec tes potes en buvant comme des Polonais, en racontant des blagues salaces et en levant la main pour signifier que c'est toi qui payes la suivante, on ne mentionne pas les cinquante passages aux latrines, ni l'arrosage involontaire de tes pompes par une urine devenue incolore mais pas inodore.
A part ça, De Fanfaar a interprété une bonne dizaine de morceaux, extraits de leurs CD's 'Zonder Compasse' et ' Glorie, glorie'.
Y avaient des klutzakken, mademoiselle Lucy, la kleuterjuffrouw dont Jeroen était amoureux ( il avait 4 ans, elle avait de belles guibolles et des crolles), il y eut un punkrock, un schlager, un programme TV pas catholique, 'Tellevees' , un peu de 'Pornomuziek', une chanson pour Mieke Caricoles, un slow sortez les briquets et un bis Z Z Top imberbe: 'Gimme all your lovin' !
Gèèf mô beuze, Gérard!

The Sore Losers
Après Roots & Roses en mai, second rendez-vous avec les Limbourgeois.
Jan, Cedric, Kevin et l'hyperactif Alessio ont mis Schepdaal à genoux et créé les premiers signes d'hystérie.
La machine est bien huilée, le moteur tourne nickel, leur raw blues/garage rock fait mouche.
Comme à Lessines, ils dégainent avec 'Juvenile heart Attack', le gros rock au clip série B, plein d'affreux tournant autour d'une serveuse à la poitrine plus fournie que celle de Jane Birkin.
'Girl' et 'Guiding hand' suivent, les guitares dégoulinent, le truc pompe un max: oui, tu peux mentionner les Raconteurs ou Wolfmother!
La setlist semble pareille à celle du mois de mai: on a droit à 'Hollow Tree' suivi du country rock 'Into your head' .
Pour ensuite plonger dans des eaux agitées: ' Silver Seas' , un titre infernal!
'Your smile' tout l'argent du monde ne peut payer ton sourire, chanté à la Paul Rodgers.
On aimerait dédier la suivante à Stevie Ray Vaughan ( 'Commanding the night' ??) , un titre remuant non exécuté à Lessines.
Leur gros hit ' Beyond Repair' achève ce set brillant.

Jospop exige un bis et sera exaucé: ' Good morning sunshine' au final furieux.
Du tout bon Sore Losers!

A Brand
Une marque que t'as plus achetée depuis 2009 (Hee Tervuren).
En 2011, elle lance un nouveau produit tout luisant et clinquant ' Future You'.
Sur scène sont cinq sur une ligne, Frederik, le drummer, au centre, Tim, Tom, Dag et l'autre Frederik à droite ou à gauche avec leurs guitares et basse.
A Brand et leur glam/disco rock sont les suivants à avoir enflammé la plaine.
Pas que leur mix groove/Abba/ electro/paillettes soit époustouflant d' originalité, mais c'est super dansant , stylé et aussi efficace que Monsieur Propre!
'We need you' plage qui termine leur CD n°4, du ELO 2011!
Hit, hit, hit...'Time' et sa table à compter, Schepdaal adore!
Du disco boueux 'The Mud' et puis le commercial 'Metronome blues', suivi de 'What's taking you'.
Le gros hit 'Riding your ghost' date de 2004, le fantôme ne sent pas la naphtaline...I'm no Judas, I'm no saint... , titre addictif, comme le suivant ' Beauty Booty Killer Queen', aimerais faire la connaissance de cette madame!
Une nouvelle:' Oblivion', longue plage dans laquelle les influences Jeff Lynne sont bien présentes.
'Ow' et 'Mad love, sweet love' sont à ranger sur l'étagère power disco.
Le tube étincelant ' Hammerhead' , le public en redemande, on lui sert 'Yeah' aux gros beats répétitifs, effets faciles et drum solo, carnaval à Schepdaal.... ambiance!
A Brand a déjà dépassé le temps imparti, vite une ultime galopade , du disco pompé sur le 'Oh Well' de Fleetwood Mac: ' Too much California'!
A Brand a trempé sa chemise, Schepdaal a aimé!

Clement Peerens Explosition

CPeX is back, cachez vos filles, vos grands-mères et vos poupées Barbie...

C'est quoi CPeX, an emerging specialty pharmaceutical company?
Non, mec: trois affreux, menés par Clement Peerens, un docker au chômage.
Aux drums, un travesti ( Aram Van Ballaert, sans doute) chaussé de savates et les orteils emmitouflés dans une paire de soquettes de tennis dont tu peux avoir 5 exemplaires pour 1€50 chez Wibra et à la basse, un Mosuse se faisant appeler Sylvain Aertbeliën.
Dans ta vie, tu te dois d'avoir assisté au moins une fois à une performance de ces comiques bien plus racés que Stéphane Bern ou Frédéric Mitterrand!
On commence fort avec 'Leve de Clement zijn wijf' , une Tyrolienne aimant le punk!
'Loeten' un gars qui va seul au café et puis une nouvelle 'Vuile hypocriet', un Beastie Boys rap aux riffs gros et gras comme l'Empire State Building.
La grande Zoa délaisse ses caisses et vient chanter ' De Roos', Ann Christy vomit au paradis!
Au tour de Mosuse d'en chanter une 'There's only one Sylvain', un condensé de rock bouffi, style Queen meets Monty Python.
'Pinokkio' sera suivi de 'Echo Beach' de Martha and the Muffins, devenu ' Boecht van Dunaldy'.
Un blues pour Marlboro ' Asbak', une ou deux vannes légèrement sexistes et ' Ambrayage', du punk mécanique.
La folie avec la suite: ' Dikke Lu' - 'Foorwijf' une madame au sex-appeal pot de confiture- 'Geef da kaske na is hier'.
C'est tout?

Non, vite encore deux saucisses dégoulinant de graisse: 'The Architect' et ' Vinde gij mijn gat ' ( niet te dik in deze rok'.
Et mon cul, c'est du poulet, ma poule?

Triggerfinger

Les stars, précédées d'une petite musique introductive, investissent la scène à minuit vingt et, une nouvelle fois, feront l'unanimité.
Un show pro, saignant et énergique, il n'y a pas mieux in klein Belgenland.
Une setlist quasi identique à celle jouée lors du Suikerrock.
Un Monsieur Paul souriant et carburant à la caféine, un Mario, seyant costard rayé aux couleurs du Standard et un Ruben magistral, ont mis Schepdaal à genoux.
' I'm coming for you' , aucun doute, sont là pour nous et pour rocker la tente.
'On my knees' on le sera tous dans 45'.
Le rouleau compresseur est en route, plus rien ne peut l'arrêter: ' Short term memory love' .
Aimez-vous les fruits charnus?
'Cherry' .
Juteux!
This is a blues track: ' My baby's got a gun'.
Ah bon, tu t'es pas réveillé ce matin et elle avait mis les bouts...
Elle tire dans tous les sens, le sang éclabousse les premiers rangs qui aiment ça!
Une intro de basse en béton pour entamer ' Camaro'.
Méchante caisse!
Pas le temps de souffler, Triggerfinger balance le truc qui doit shake all the booties 'All this dancin' around'.
Ruben, sauvage et furieux , vient frapper les cymbales de ses mains nues.
Zont la rage!
Drum solo et shakers pour les zouaves, Schepdaal transformé en tribu Apache prête à se taper le scalp des Tuniques Bleues en poussant des hurlements de grizzly en rut.
Le chapiteau tremble et le dangereux trio entame ' First taste' pour terminer en force avec 'Is it'.

Un triomphe et un bis farouche:
'Let it ride'.

Un coup d'oeil à ta Rolex made in Taiwan: 1h30', il reste deux groupes: De Jeugd van Tegenwoordig et Sound of Stereo, sans moi...

Bye, bye Jospop, great festival!