mercredi 4 mars 2009

Devon Sproule - Rupa & the April Fishes @ AB club -03 03 2009

Peu de monde à 20:00 et des poussières ,lorsque l'adorable Devon Sproule ,petite robe country et vieille guitare acoustique, vient saluer Bruxelles.
En 2007/2008 la citoyenne de Charlottesville (Virginia) sortait son troisième album 'Keep your silver shined' ,un bijou d'Appalachian folk aux teintes country et jazzy.
Ce soir, Miss Sproule joue sans son mari ,Paul Curreri .... pas de band pour habiller ses mélodies vulnérables et sophistiquées.Son timbre, clair et léger comme un vin blanc italien, et son excellent jeu de guitare ont pourtant suffit à mettre le club à genoux.
'Let's go out' ...there's nothing in the fridge ,nothing in the cupboard .The jelly jar is empty and I'm plum sick of peanut butter....Honey,let's go out... on te suit n'importe où ,bella!
Un titre folk/jazzy lumineux , à la Madeleine Peyroux .T'as envie de te mettre à siffloter et de trouver le monde beau ,à l'écoute de cette mélodie aussi harmonieuse qu' un chant de rossignol.
'Old Virginia Block' Tu fermes les yeux,tu te laisses balancer par ce swing gracile ,la vie paraît simple .
'Stop by Anytime' influencé par Antonio Carlos Jobim...but it's my song ,you know!Une bossanova 'Old Dominion taste'.
'Don't hurry for heaven' première chanson d'amour écrite après son mariage.A country song that feels romantic!Emouvant!
'Come comet or dove' sur 'Upstate songs '(2003) une tendre ballade ,composée par une adolescente . Devon accentue le rythme en frappant du pied .
'Carrie's freckles' about a V-neck,chanson écrite par son beau-frère ,Matt Curreri!
Sa voix te ramène vers Margo Timmins des Cowboy Junkies,mais l'univers de Devon est ,assurément, moins sombre . Du charme,de la sensibilité ...un petit bout de femme attachant et talentueux.
'My baby just cares for me' le classique jazz (Nina Simone).Fabuleuse version ,la jeune dame dégage une aura de sympathie communicative .Fred ,Milou et Guy se pressent aux pieds du podium en piétinant les godasses, que mon épouse venait de cirer... Scélérats!
Un titre pastoral succède au traditionnel jazzy ,le title track du dernier Cd 'Keep your silver shined'.
Un nouveau morceau: 'Ain't that away' .Just a moment,je bois un petit coup et ,comme il sied ,le bébé fait son gentil renvoi, avant de pousser la chansonnette.
Ce titre chante l'éloignement .L'année passée ,elle a tourné pendant trois mois au UK ,this song is about missing Virginia!
Une cover de Neil Young 'Don't let it bring you down' ,chef d'oeuvre que l'on trouve sur 'After the Goldrush' .Devon nous rappelle que son père est d'origine canadienne ,comme le Loner.
Elle termine son set par a gentle country song 'Plea for a good night's rest' .Magnifique de simplicité et au jeu de guitare racé.
A classer dans le rayon des grandes:Suzanne Vega, Eleni Mandell,Kathleen Edwards...
En 5', elle a vendu (et signé) tous ses CD's !
Luc Gheldof parle de la signer pour Toogenblik ,on y sera!

Rupa & the April Fishes

21h20 Des poissons d'avril en mars ,annonce Rupa Marya.
La californienne,d'origine indienne (Guitare ,lyrics,voice) , a emmené son aquarium ,dans lequel zigzaguent Isabel Douglass (accordéon) -Marcus Cohen ,élégant trompettiste- Aaron Kierbell (drums) et Safa Shakrai (contrebasse).
Avanti la musica ,au programme :grooves latinos, gypsy swing, ragas des Indes,danses balkaniques ,klezmer, valses musettes ,tango,musique métisse et St Louis jazz ...dans une ambiance festive ,post carnaval.
Après un Ep en 2006 , Rupa et son vivier sortent un album 'Extraordinary Rendition' en 2008.Titre au message politique évident, 'torture by proxy ' comment transférer des terroristes présumés dans des pays où les interrogatoires sont pour le moins ' musclés'.
'La rose' du Taraf de Haïdouks en français. De la world infectieuse et dansante.
'C'est pas de l'amour' nouveau swing, Les Négresses Vertes touch.
Un petit morceau de cirque, dansant et acrobatique , avec solo de contrebasse élégant :' Poder' .
'L'éléphant' mélodrame, basé sur un texte d'un poète indien.
'C'est moi' retour au Moulin Rouge ,accent à la Joséphine Barker, pour une chanson d'amour.
Rupa,le médecin polyglotte,passe à l'espagnol,en s'emparant d'une guitare électrique : ' La Linea' .Du reggae/ska musclé.
Le côté bricolage du truc commence à te sauter aux yeux .Même si les musiciens sont doués ,l'ensemble manque de finesse et tourne à la sauce festive, assez grasse.Ce n'est pas du Django Reinaert, accompagné de Stéphane Grappelli,ni même du Edith Piaf .Parfois ça sent la soupe populaire,bourrée de clichés à la Gypsy Kings , dommage!
Une milonga colombienne 'Culpa',suivie d'un 'Soledad' ensoleillé et chaloupé.
Le magnifique 'Trouble' sent bon le jazz New Orleans, à la Louis Armstrong et on retourne en Amérique latine pour 'Soy Payaso' (je suis un clown) ,une profession de foi sur rythmes balkaniques ,décorés de claquettes sévillanes.
'Por la Frontera' de San Francisco à Tijuana!Mariachi sans violons et solo de batterie carré.
'Une Américaine à Paris' met fin à ce set énergique et coloré.

Bis
A request: 'Maintenant' un tango distingué. Et on retourne en rue ,parmi les Gilles et autres déguisés, pour un dernier tourbillon flamenco slave Latcho Drom .

Rupa & the April Fishes : pan-culturalisme musical .Des citoyens du monde faisant un pied de nez monstrueux aux puristes de tout poil.