dimanche 16 octobre 2016

La Muerte + A Supernaut au Centre Culturel René Magritte, Lessines, le 15 octobre 2016.

La Muerte + A Supernaut au Centre Culturel René Magritte, Lessines, le 15 octobre 2016.

Viva la Muerte....Allmovie gave Viva la Muerte four stars.
Lessines gave La Muerte la voie lactée dans son entièreté!
Tout le Bruxelles rock avait fait le déplacement en terre picarde, jamais vu autant de rescapés, toujours capables d'ingurgiter 15 litres de breuvage à base de houblon en moins de 3 heures, réunis au même concert, pourtant Myriam et Fred craignaient la concurrence du Desertfest au Trix et on annonçait Kendji Girac à Trélazé.


Un mot à propos du CC René Magritte qui a subi un lifting, désormais le bar tenu par une limace punk est situé dans le hall et le podium a doublé d'envergure.

20:45' : A Supernaut!
Il paraît que Zappa adorait ce titre du Black Sabbath.
Les Bruxellois ont perdu un élément depuis la fois où tu croisas leur route au Propulse, désormais ils sont trois: Nicolas Dekeuster: basse, chant /Jean-François Hermand: batterie, chant  /Thomas Venegoni: guitare, lead vocals.
Ce dernier nous confirme que Thibet est en stand by et qu'il consacre toute son énergie dans A Supernaut.
Il y a trois semaines le gang de rockers servait d'apéritif au gig des nanas de Deap Vally ( au VK), ce soir ils ouvrent pour les petits jeunes de La Muerte.
Une entrée en matière fulgurante ( 'I.C.E.'), Justin, qui ne faisait pas attention, en renverse la Moinette blonde qu'il dégustait calmement sur ses baskets de teinte  indéfinissable, la basse est lourde, le drumming plombé, les riffs de guitare sont bilieux et le chant convulsé.
Bref, c'est pas le genre de cocktail à proposer à ta belle-mère qui ne jure que par Frank Michael.
Une nana échappée de Charenton, on te signale que l'établissement a été rebaptisé hôpital Esquirol, entame, avec son compagnon de fuite, une valse décadente qui t'amène à faire quelques pas en arrière afin de protéger le liquide artisanal stagnant dans un récipient non consigné.
Pardaf, la rousse chute, tant pis pour le bleu, je m'y remets!
Sur scène la clique a décidé de cravacher encore plus sèchement, ' La Menace' se nomme la douce romance.
Le petit Dennis a apprécié.
 ' Shadow' rocke et rolle comme les vieux MC5, pas l'ombre d'un doute à ce sujet!
Le 16 octobre, j'enlève le haut, promesse tenue, monsieur Venegoni exhibe un torse d'athlète nourri à la pils puis, dans l'urgence, attaque ' Xception'.
Le comique du coin réclame un petit reggae, il sera gâté, la suite ' Future'/ 'Birdman' sonne comme du UB40 métamorphosé en Black Sabbath, le rythme est lancinant, la basse vient se frotter à l'ampli, ce qui réussit à faire trembler tout l'édifice, Jay F, inlassablement, cogne sur son attirail, la guitare part en wah wah, Médor aboie, l'amateur de reggae, amoureux, vient déclarer sa flamme à Thomas, lui pique son micro, se rappelle qu'il a vu Ozzy en 1969, pousse la chansonnette, les canards se marrent, le band un peu moins, il a fallu l'intervention de trois techniciens pour réussir à éloigner le drôle, déçu car il n'a pu terminer son laïus.
A Supernaut achève le morceau qui clôture un set viril mais bien trop bref!

La Muerte.
Mise en place du décorum, chandeliers munis de bougies noires, encens, écran de fumée, t'as cherché en vain la femme dévêtue allongée sur l'autel, pas de calice empli d'urine de prostituées non plus,  passons, il est 21:45', une mise en condition théâtrale se fait entendre sur bande, une litanie zombie suivie par un surf archaïque, un à un, les adeptes d'un satanisme de pacotille  surgissent:
Dee-J / Didier Moens (guitare), Michel Kirby ( guitare), Christian Z ( batterie) et Tino de Martino ( basse) et enfin Marc Du Marais, la faucheuse en chef,  masquée de sa toile de jute made in Pajottenland, soit la formation qui écume les scènes depuis le retour de La Muerte en 2014.
La messe peut commencer, les fidèles, eux aussi,  sont prêts.
Dos au public, sauf Zorro, c'est pas évident de manier les baguettes dans son dos, ils entament ' I lost my hand' qui sert de séance d'échauffement;
Tous les cabots du coin ont fouillé les alentours, pas un n'a retrouvé la paluche, ça commence fort!
Ils poursuivent par 'Whack this guy', une ballade que tu peux entendre sur leur EP 'Evil'.
Reggaeman, toujours en quête de tendresse, vient caresser le 48 fillette de l'homme cagoulé, il est repoussé sans ménagement.
Une voix: 'I've got six more bullets in my gun' ( Le bon, la brute et un autre), quand tu penses que les autorités ont promulgué, depuis 2006, la prohibition de toutes les armes à feu, tu te dis que ces mecs ne sont pas des citoyens modèles, sinon ils ont entamé ' Black God, White Devil' , cherchez l'erreur dit le cardinal Danneels qui jusqu'ici pelotait une jeune personne qui ressemblait vaguement à Bernadette Soubirou.
Comme les autres, tu t'es aplati sur le sol pendant que ces fous furieux canardaient à l'aveuglette.
Rien ne peut arrêter les monstres, ils ont embrayé sur 'Couteau dans l'eau', un inoxydable, on te signale!
 A Supernaut ne sont pas les seuls fans de Black Sabbath, voici le très lent, très effrayant, très...merde je dois pisser, 'Shoot in your back'.
Le chant issu des ténèbres te glace le sang, t'as promis d'aller te confesser à la première occasion.
Riffs en cascade, growls menaçants, 'Je suis le destructeur', un rouleau compresseur, une machine qui n'épargne rien, ni personne.
Horrible, en reprenant la route vers la capitale t'as dénombré une trentaine de vaches à l'agonie.
Gaia est sur le coup!
Le carnage sonore persévère, des visions de Jheronimus Bosch,  'Le Jugement Dernier', hantent ton esprit, ' KKK', ' I would die faster' au chant trafiqué se succèdent.
Exténué le prêtre défroqué s'assied aux pieds de la batterie, les guitares tricotent pas léger, 'L'essence des chocs' est larguée.
T'invoques le Saint-Esprit, à l'aide ô puissance de la Pentecôte, pas de bol, il est devenu sourd avec l'âge, sur scène les évangélistes apocryphes  entament une fausse 'Prière' ( Ecoutez cette prière) , statique, bras écartés, le meneur laisse ses sujets se démener comme de beaux diables à ses côtés.
Dop Massacre, les yeux exorbités, face à Didier, un vague cousin d'un athlète d'Erembodegem, se tape un solo d'air guitar tonitruant, les furieux l'ignorent, sortent les fouets et alignent  Get whipped' .
T'as jamais été un adepte de la flagellation, tu vas te chercher une pils, les masos du premier rang savourent.
On arrive au terme de l'office, ils terminent en beauté avec leur version démoniaque de 'Lucifer Sam' du Floyd.
Les thuriféraires écrasés et soumis ne pensent pas à exiger un bis, ils savent que c'est bien fini et se consolent en se dirigeant vers le bar.
Deux heures plus tard, ils y étaient toujours!